UE-Russie : un pas en arrière

(VOVworld) – L’Union européenne accentue ses pressions sur la Russie. Plus d’une semaine après le crash de l’avion de la Malaysia Airlines dans l’Est de l’Ukraine, les Vingt Huit ont annoncé vendredi dernier qu’ils ont obtenu un accord préliminaire sur des mesures visant des secteurs entiers de l'économie russe. Les négociations pourraient se conclure cette semaine, en dépit des réticences de plusieurs pays.

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Photo: AP

Choqués par le drame du vol MH17, les Européens s'apprêtent à prendre pour la première fois des mesures économiques d'envergure contre la Russie. Cette décision risque de détériorer encore davantage les relations russo-européennes, qui étaient déjà en berne depuis le rattachement de la Crimée à la Russie en mars dernier.

 

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Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. © MaxPPP /Fabio Cimaglia.

Des sanctions ciblées contre des secteurs-clés, sauf celui gazier

Le nouveau volet de sanctions a été décidé par la Commission européenne. 4 options sont envisagées qui consisteraient à couper les financements des banques publiques russes et à interdire la vente d'armes, de technologies sensibles dans le domaine de l'énergie et de biens à double usage militaire et civil à Moscou. Ces mesures n’affecteront ni le pétrole ni le gaz. L’approvisionnement de ces produits vers l’Europe ne sera donc pas touché.

L'Union européenne a annoncé au surplus un gel des avoirs qui concerne 15 hauts responsables et 18 entreprises russes, accusés de soutenir les combattants pro-russes dans l'Est de l'Ukraine. Parmi les nouveaux noms, des personnalités importantes tels qu'Alexandre Bortnikov, chef du service de renseignements (le FSB), ou l'ancien premier ministre Mikhaïl Fradkov, actuel chef des services de renseignement extérieurs.

Les dirigeants européens ont dit lundi regretter que la Russie n'ait pas exercé de pression sur les séparatistes pour les contraindre à négocier ni pris les mesures concrètes pour garantir le contrôle de la frontière russo-ukrainienne. Les Etats-Unis ont annoncé qu'ils prendraient eux aussi de nouvelles sanctions dès cette semaine, étant donné le soutien persistant de la Russie aux séparatistes.

 

Le jeu n’en vaut pas la chandelle

Ces sanctions ne seront pas bien sûr sans conséquences ! Cela pourrait avoir des répercussions sur les pays en Europe, notamment ceux qui ont des liens commerciaux très actifs et très directs avec la Russie. Selon Eckhard Cordes, président de la commission Est du patronat allemand, l’Union européenne devra payer pour ce volet de sanctions une réduction considérable du PIB.

Les mesures envisagées ciblent les banques publiques russes en Europe et interditent aux Européens d'acheter des actions ou d'investir dans de telles sociétés. Jusqu'ici, la Grande-Bretagne, très accueillante pour les capitaux russes, hésitait à franchir le pas.

Pour l’Allemagne, 6 000 entreprises commercent avec la Russie. Le pays doit s’inquiéter d'un éventuel impact sur les 300 000 emplois allemands concernés. Berlin a gagné l’an dernier 36 milliards de dollars avec ses produits exportés vers la Russie, mais ce chiffre a chuté de 14% les 4 premiers mois de cette année.

La France est, quant à elle, la plus grand vendeuse d’armes à la Russie. Les commandes de deux porte-hélicoptères Mistral équivalent à des milliards d’euros et quelque 1 000 emplois.

Pour sa part, le ministère russe des Affaires étrangères a accusé l’Union européenne d’avoir réduit drastiquement sa coopération avec Moscou sur le plan sécuritaire. Selon son chef, Sergueï Lavrov, les sanctions occidentales atteignent rarement leurs objectifs et n'atteindront pas leur but dans le cas de la Russie. « Je vous assure que nous deviendrons plus indépendants et plus confiants, cette épreuve nous sera bénéfique », a indiqué le chef de la diplomatie russe en ajoutant que Moscou n’envisageait pas de mesures de représailles contre les Occidentaux face à leurs nouvelles sanctions.

Des sanctions économiques ont été imposées à plusieurs reprises sur la scène internationale. Mais en le cas d’espèce, un embargo pourrait frapper des deux côtés. Si tel était le cas, les relations russo-européennes en seraient profondément affectées./.

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