USA-Iran : la tension est montée d’un cran

(VOVWORLD) - Le Pentagone vient de dépêcher un porte-avions au Moyen-Orient. Il faut dire que Téhéran menace de reprendre ses activités d’enrichissement d’uranium à haut niveau et que la tension est montée d’un cran. Cette fois, c’est l’équilibre de toute une région qui pourrait être compromis.    
USA-Iran : la tension est montée d’un cran - ảnh 1Photo d'illustration

Œil pour œil, dent pour dent… Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Américains et Iraniens se rendent coup pour coup. Les premiers ont certes tout un arsenal de sanctions à leur disposition pour faire plier la République islamique, mais celle-ci semble faite d’un métal inoxydable…   

Des répliques…

Tout a commencé en 2018, avec le retrait unilatéral des Etats-Unis de ce fameux accord de Vienne, le JCPOA. L’actuel locataire de la Maison Blanche estime en effet que cet accord n’empêche ni les essais de missiles balistiques ni l’intervention de l’Iran dans les conflits régionaux. Aussi s’était-il engagé à en retirer les États-Unis durant sa campagne électorale. Non content de tenir cette promesse, Donald Trump a ensuite rétabli toute une série d’embargos, notamment en ce qui concerne les hydrocarbures.

De son côté, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique a effectué plusieurs missions d’inspection en Iran. Pour elle, pas de doute : Téhéran respecte scrupuleusement les termes de l’accord. Mais la Maison Blanche n’en a cure. Elle a inscrit les Gardiens de la révolution islamique sur sa liste des organisations terroristes...

Pour l’Iran, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Téhéran menace désormais de bloquer le détroit d’Ormuz, qui est un point de passage important, et de suspendre certains des engagements pris dans le cadre du JCPOA. La République islamique exige par ailleurs des autres parties restantes de l’accord, à savoir le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, la France et l’Allemagne, qu’elles honorent leur engagement à protéger les secteurs pétrolier et financier iraniens des sanctions américaines. Faute de quoi, dans 60 jours, Téhéran augmentera son niveau d’enrichissement d’uranium... C’est le président iranien lui-même qui l’a annoncé, ce mercredi 8 mai. Quelques heures après, son homologue américain lui a donné la réplique, une réplique cinglante sous forme d’un décret sanctionnant les secteurs des mines et des métaux, les deux plus grandes ressources de l’Iran derrière le pétrole. En clair, les États-Unis n’autorisent plus aucun pays à acheter du métal iranien.  

En attendant, le porte-avions USS Abraham Lincoln a pris la direction du Moyen-Orient et des bombardiers B-52 devraient suivre. Les Gardiens de la révolution islamique seraient de leur côté en train de déployer des missiles en direction du détroit d’Ormuz...

… qui inquiètent la communauté internationale

La signature de l’accord de Vienne avait été en son temps - 2015, donc - saluée comme un événement majeur, comme le triomphe de la raison. Pour l’instant, l’hypothèse d’un retrait iranien n’est pas d’actualité, mais l’annonce faite mercredi par le président Hassan Rohani ne laisse pas d’inquiéter la communauté internationale et notamment le secrétaire général de l’ONU, qui a toujours considéré le JCPOA comme un succès diplomatique. «Aujourd’hui rien ne serait pire que de voir l’Iran quitter cet accord», a déclaré la ministre française des Armées, Florence Parly. D’après elle, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne doivent s’efforcer de maintenir l’accord, quitte à devoir apporter un soutien économique à l’Iran, en proie aux sanctions américaines. Ces sanctions unilatérales, Pékin les a également condamnées avec véhémence, estimant qu’il revenait à tous les signataires de l’accord de Vienne de l’appliquer.

Si cet accord venait à s’effondrer, ce serait une catastrophe pour l’Iran et le monde entier, États-Unis compris. Reste à voir si la sagesse l’emportera in extremis.

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