Quand les jeunes se mettent à chanter le Ví Giặm

(VOVworld)- Le Ví Giặm est un chant alterné traditionnel des provinces centrales de Nghe An et de Ha Tinh. Et en ce qui concerne les arts, qui dit traditionnel dit risque de perdition. Mais une note optimiste s’est dégagée lors du festival de Ví Giặm 2012 qui a eu lieu fin juin à Vinh, dans la province de Nghe An: la moitié des participants étaient jeunes, le plus jeune avait à peine 5 ans.

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Transmis de génération en génération, ces airs qui mettent en valeur le sens de la répartie sont étroitement liés à la production et à la vie quotidiennes des autochtones

Đinh Lê Thúy An, élève de troisième à l’école primaire de Nam Đàn, a remporté le deuxième prix. Ça fait deux ans qu’elle chante le Ví Giặm. C’est sa maîtresse d’école qui le lui a appris, ainsi qu’à ses amis. “La première fois que j’ai essayé de chanter le Ví Giặm, j’ai eu beaucoup de difficultés. Mais de fil en aiguille, c’est devenu facile pour moi. J’apprends à chanter et à danser pendant  la récréation. J’adore ces douces mélodies. J’en connais beaucoup, je ne peux pas vous les énumérer toutes”, confie-t-elle.

Chant alterné, le Ví Giặm implique la participation de deux ou trois personnes qui chantent des vers de fable rythmés par des castagnettes. Transmis de génération en génération, ces airs qui mettent en valeur le sens de la répartie sont étroitement liés à la production et à la vie quotidiennes des autochtones. “Ma grand-mère et ma mère m’ont bercée avec le Ví Giặm qui s’est solidement ancré dans ma mémoire. J’ai participé très tôt à des troupes artistiques du village et de la commune. A l’école, c’est moi qui donnais le rythme pour les chants collectifs, de la première année du collège jusqu’à la terminale. Je fais actuellement des études de pédagogie mais je compte bien poursuivre ma passion du Ví Giặm jusqu’au bout”, explique Nguyễn Thị Phượng, qui fait partie du club de Ví Giặm de la commune de Cẩm Mỹ, dans la province de Ha Tinh.

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Chant alterné, le Ví Giặm implique la participation de deux ou trois personnes qui chantent des vers de fable rythmés par des castagnettes


Phan Đăng Thuận dirige le club de Ví Giặm de la commune de Kỳ Thư, dans la province de Ha Tinh, club qui a obtenu le premier prix lors du dernier festival. Il ne ménage aucun effort pour sensibiliser les jeunes à la beauté de ce chant traditionnel. “Ma femme et moi participons au club et à ses numéros artistiques. Notre enfant aussi, il a même participé à un concours de Ví Giặm à l’âge de 4 ans. Maintenant, il est un bon chanteur”, dit-il.

Dans les provinces de Nghe An et de Ha Tinh, le Ví Giặm, ainsi que d’autres chants folkloriques, sont enseignés à l’école depuis 18 ans. Phan Thi Thu Huyền, secrétaire de l’union de la jeunesse communiste du lycée Nguyen Truong To, à Vinh, chef-lieu de la province de Nghe An, fait savoir: “Nous avons jugé essentiel de créer un club de Ví Giặm pour que les élèves puissent y apprendre ce chant, sous la direction des enseignants de littérature. Nous organisons des concours annuels, des séances artistiques, et avec les élèves, nous menons aussi des recherches sur telle ou telle mélodie de Ví Giặm et sur la littérature folklorique en général.”

Grâce au mouvement artistique populaire, dont les jeunes portent le flambeau, le Ví Giặm en particulier et les airs folkloriques en général ont retrouvé une deuxième jeunesse.

 

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