Être volontaire en France - Ça change!

(VOVWORLD) - Pham Thanh Mai, une jeune vietnamienne, a réalisé d’octobre 2017 à juin 2018 une mission de volontariat en service civique, à Paris. Cette mission, qui l’a conduit à s’occuper de jeunes vietnamiens, lui a été proposée par France Volontaires. 
Être volontaire en France - Ça change! - ảnh 1Photo Pham Thanh Mai
Énergique, entreprenante, dynamique… Ce sont ces qualificatifs qui reviennent le plus souvent lorsqu’on parle de Pham Thanh Mai, une jeune femme de 24 ans, nantie d’une formation universitaire en psychologie de l’enfant et de l’adolescent. Cet intérêt singulier pour les plus jeunes, c’est ce qui a poussé Mai à accepter l’offre de France Volontaires et à venir passer neuf mois en France, d’octobre 2017 à juin 2018, auprès de l’Arche, une association internationale qui prend en charge des personnes souffrant d’un handicap mental.

À noter que France Volontaires est une association qui en principe envoie des volontaires français dans d’autres pays afin de participer à la coopération au développement. Elle a été créée le 1er octobre 2009 sur la base de l’Association française des volontaires du progrès (AFVP), à l’initiative des pouvoirs publics et du monde associatif français. Tout récemment, l'Association a décidé de faire également venir des volontaires étrangers en France. C’est ce qui explique que Pham Thanh Mai ait pu ainsi venir.

«Ça lui a apporté énormément. Avant elle habitait chez ses parents et quand elle est arrivée en France, elle a dû apprendre à se débrouiller toute seule. Elle a gagné, elle me l'a dit, beaucoup de confiance en elle. Elle a plus de facilité à parler aux gens», constate Xavier Bouzigues, chargé de communication à l’Espace Volontariats Vietnam/Laos chez France Volontaires.

L’Arche accueille plus de 1.200 personnes dans des foyers d’hébergement ou foyers de vie de petite taille, réunis en 33 communautés. Pham Thanh Mai revient sur ses débuts en France.   

«Au début, j’ai trouvé que la barrière la plus difficile était celle de la langue. J'avais quand même obtenu un niveau B2 en français, mais quand on est sur place, on se rend vite compte que ça ne suffit pas, qu’on a quand même du mal à s’exprimer et à se faire comprendre. Et le pire, c'est que je n'arrivais pas à distinguer les différents sentiments de mes interlocuteurs. Je n’arrivais pas à savoir si les gens étaient contents ou non de mon travail… Mais bon, petit à petit, je me suis adaptée à la vie de l’Arche», nous dit-elle.     

Être volontaire en France - Ça change! - ảnh 2Pham Thanh Mai et ses amis au "foyer" - Photo Pham Thanh Mai

Le groupe de Mai comptait cinq personnes, dont trois volontaires, qui s’occupaient de huit personnes. Elle travaillait tous les jours de 8 heures du matin jusqu'à 21 heures. Mais pour elle, ce premier contact avec la réalité du handicap mental a été un choc.     

«Les premiers mois, le foyer était un enfer pour moi», reconnaît-elle. «J’étais tout le temps découragée. Imaginez… Cinq personnes qui s'occupent des huit autres qui sont dans l'incapacité de se débrouiller tout seule. On doit les suivre de près, partout où elles vont, c'est à dire au foyer, au jardin pour travailler ou à l'atelier et même à la salle de bain... Je me suis souvent demandée à quoi ça rimait… J’avais l’impression d’avoir suivi une longue formation universitaire et de me retrouver à faire un boulot qui ne nécessitait pas de formation. Et puis petit à petit, j’ai compris que je n’étais pas la seule dans ce cas-là et que ça pouvait m’apprendre la rigueur, chose dont beaucoup de jeunes Vietnamiens ont besoin de nos jours!»        

De retour au Vietnam, Mai est totalement changée. Elle n'est plus la jeune fille timide d'autrefois.

«Si vous m’aviez demandé, il y a un an, de faire telle ou telle chose, la réponse aurait été non, aussitôt. Mais aujourd’hui, se suis beaucoup plus ouverte, je suis prête à me lancer à corps perdu dans n’importe quel projet. Pour moi, il n'y a pas de boulot plus prestigieux qu'un autre. Je me demande seulement si je peux le faire ou pas. Ce que je veux, c’est contribuer, même modestement à changer les choses autours de moi», nous explique-t-elle.  

Actuellement, Mai travaille sur un projet ambitieux: ouvrir à Hanoï une école pour les enfants handicapés mentaux de plus de 12 ans. Ce serait l’une des premières structures du genre dans le pays à assurer un enseignement équilibré et un suivi personnalisé, y compris pour des projets professionnels.

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