(VOVWorld) – La fête de la mi-automne, c’est dans près de deux mois. Comme à l’accoutumée, notre rubrique Fenêtre des jeunes profite de cette occasion pour vous faire découvrir un des jouets traditionnels vietnamiens : le navire fonctionnant au kérosène. Malheureusement, il risque de sombrer en eaux profondes.

"- Viens voir, s’il te plaît ! Un petit navire ! Il marche !

- Oh là là ! Il y a aussi un drapeau sur la cabine."

S'exclament avec joie Trung, un petit garçon de 4 ans et Huy, son petit frère. Aujourd’hui, ils ont reçu un cadeau bien spécial : un navire en tôle multicolore fonctionnant au kérosène qui tourne en rond dans le bassin. Son « moteur » lance des bruits continus et de la petite cheminée s’échappe de la fumée. Eh oui ! Ce jouet traditionnel, d’une longueur d’un empan, conserve toujours pour les petits vietnamiens un aspect merveilleux.

M. Tung Lam, 50 ans, artisan domicilié rue Hang Thiec qui fabrique ce jouet, se souvient : « Le bateau au kérosène existe depuis 30 ou 40 ans. À l’époque, seules les familles aisées pouvaient acheter ce jouet à leurs enfants car la vie à cette époque était encore très difficile. La plupart des jouets de cette époque étaient très rudimentaires et de fabrication artisanale, par exemple, des lanternes, des lanternes à cinq étoiles, des jouets artisanaux en papier, en rotin, ou en bambou ».

Mais comment fonctionne-t-il, ce bateau ? M. Lam nous explique :

« Ce bateau était fabriqué en tôle. Il dispose un système de chauffage à la vapeur de l’eau. Le combustible ? C’est bien sûr le kérosène. Quand l’eau dans le bateau boue, elle devient une force qui pousse le bateau en avant. Pour le contrôle directionnel, on rajuste un petit gouvernail situé à la poupe du bateau.  Le principe de fonctionnement, c’est le même pour les deux modèles à choisir : un bateau de pêche et un navire militaire ».

Photo: Internet

Malheureusement, comme c’est le cas des autres jouets traditionnels tels les cerf-volants, les lanternes étoilées, les masques en papier contrecollé, le bateau fonctionnant au kérosène subit de plein fouet la concurrence des jouets d’importation. M. Lam nous en dit plus :

« Quand j’étais petit, ce jouet était vendu partout. On pouvait l’acheter facilement dans le vieux quartier, notamment aux rues Hang Ma, Hang Thiec, Luong Van Can mais aussi dans la banlieue. Mais maintenant, les jouets modernes envahissent les rues, et seulement quelques boutiques à Hang Thiec vendent encore ces bateaux. Beaucoup de personnes fabriquant ce jouet ont délaissé ce travail artisanal. Mais je n’en ai cure. Pour moi, c’est une véritable passion ! Mon espoir est de pouvoir maintenir les métiers artisanaux et les jouets traditionnels de notre pays pour les jeunes générations ».

Eh voilà, c’est grâce à de telles initiatives que nos petits pourront encore s’intéresser aux petits bateaux qui naviguent dans les bassins et nous, les adultes, écouter les bruits du moteur qui font résonner en nous les souvenirs de notre tendre enfance.