(VOVworld) - Tout le monde connaît le conte de fée de Cendrillon: quand l'horloge du clocher sonne minuit, la magie disparaît. L’histoire que nous vous racontons aujourd’hui est le contraire : quand l'horloge sonne, un magicien nommé Dang Van Truong, réparateur d'horloge de son état, apparaît.

Photo thamdinhdongho.vn

Dang Van Truong est né en 1983 et voue un amour inconditionnel aux montres. Depuis qu’il a 17 ans, il passe son temps à comprendre leur mécanisme et à les réparer. Personne n’aurait pu imaginer que cet ancien cireur de chaussures deviendrait le réparateur d'horloge le plus réputé de Hanoi et que d’aucuns le surnommeraient le docteur des horloges. Dang Van Truong :

«Je suis né dans une famille pauvre, tellement pauvre que mes sœurs ont été obligées d'arrêter leur scolarité pour me permettre de poursuivre mes études. Après le lycée, ma famille ne pouvait plus me soutenir. Mes parents sont tombés malades tous les deux et mon père est décédé après trois ans. A 18 ans, je suis arrivé à Hanoi, sans pouvoir m'inscrire à l'Université. J’ai exercé tous les petits métiers pour survivre : cireur de chaussures, serveur, livreur... Quand il faisait beau, j’étais cireur de chaussures et quand il pleuvait, mon oncle m’amenait dans un hôtel pour faire le ménage. Je travaillais sans relâche et parfois j'oubliais même de prendre ma pause. Le patron de l’hôtel qui était aussi propriétaire d'une boutique de réparation d'horloges m’a demandé si je voulais travailler comme réparateur. J’ai sauté sur l’occasion et c’est comme ça que tout a commencé il y a 16 ans. »            

Dang Van Truong a débuté comme ça, dans un atelier de réparation d'horloges au 37 rue Hang Khay à Hanoi. Après quelques années d'apprentissage, Truong est devenu un réparateur reconnu par son entourage. Des années plus tard, il a été engagé à la Tour de Hanoi en qualité de chef de la direction technique pour le compte des marques Omega, Rado, Seiko... Formé par des experts internationaux pendant 9 ans, Truong a appris son métier.    

«Pendant les six années que j’ai passées dans le magasin, j’ai appris les bases de mon métier et acquis le  vocabulaire anglais indispensable à son exercice. Je travaillais 24 heures sur 24.  Ces six années sont comme 20 ans d’expérience d’un réparateur normal. Mes  sacrifices ont été finalement payants. En 2008, la Tour de Hanoi m’a proposé de faire une formation d’expert en Suisse. C’était la première fois que je prenais l'avion et le train... A cette époque, il y avait tellement de première fois pour moi. Depuis qu’ils connaissent mon histoire, mes amis Suisses  m'appellent ‘Lucky Man’.»     

Photo benhviendongho.com

Ce voyage en Suisse a complètement changé Truong. C’est à partir de cette date qu’il a décidé de faire profiter son pays de son expertise car il savait qu’il y a, au Vietnam, de nombreux collectionneurs de montres et d’horloges mais peu d’experts. Dang Van Truong explique :

«Quand on est collectionneur de montres, on a obligatoirement de l'argent, même beaucoup d'argent. La majorité de mes clients à Hanoi me confient des montres très coûteuses, souvent entre deux et quatre milliards de dongs. Une fois, un client m'a apporté une montre d'une valeur de 14 milliards de dongs. Je savais que mon niveau ne me permettait pas de réparer ce bijou d’exception et  que personne à Hanoi n’en serait capable. Voilà notre réalité, on peut acheter des montres de luxe ici mais il n’existe pas de service approprié en cas de problème. Le collectionneur est un passionné et le réparateur l’est tout autant. C’est pour éviter ce type de déception que j’ai décidé d'apporter mon savoir faire au Vietnam.»      

Aujourd’hui, Truong a monté un réseau qui s'appelle Xwatch et qui propose aux propriétaires de montres de marque un service de réparation haut de gamme. Cette initiative n’est qu'un début car au fond de lui, Truong sait qu’un heureux et grand avenir l’attend. Le plus grand rêve de Truong est de faire venir les grandes marques comme Philippe Patek ou Vacher ou Constantin dans son pays.