(VOVWORLD) - Un brillant disciple du Président Hô
Chi Minh, le général Lê Duc Anh, est décédé le 22 avril dernier. Vice-ministre
de la Défense et commandant des troupes volontaires du Vietnam au Cambodge, il
a pris des décisions ayant permis de sauver le peuple cambodgien du génocide. Président
de la République, il s’est appliqué à tisser et à maintenir des liens d’amitié
avec les pays du monde.
Né en 1920, Lê Duc Anh a pris part à toutes
les guerres qui ont frappé le Vietnam au XXe siècle. Pendant les
résistances anti-française et anti-américaine, il combat dans le Sud et joue un
rôle important dans la victoire de 1975. Lê Duc Anh est surtout connu en sa
qualité de commandant des troupes volontaires du Vietnam au Cambodge. En mai
1976, lorsqu’il est promu commandant de la 9e zone militaire, il prend
la décision qui assurera la victoire future du Vietnam sur les Khmers rouges. A
cette époque, Pham Van Trà, qui deviendra plus tard général et ministre de la
Défense, était l’un de ses officiers. Il se souvient :
« Lorsqu’il a été nommé commandant, Lê
Duc Anh a décidé de créer une division composée des meilleurs régiments de la
résistance anti-américaine. En ne démobilisant pas ces soldats, il leur a
permis de garder toute leur combativité pour affronter l’armée de Pol Pot et défendre
la frontière du Sud-Ouest. Cette décision montre à quel point Lê Duc Anh avait
le sens de l’anticipation ».
Après avoir sauvé le peuple cambodgien du
génocide, le général Lê Duc Anh est élu président de la République. Entre 1992
et 1997, il joue un rôle majeur dans l’œuvre de Renouveau et contribue à
sortir le pays de la crise économique et à le mettre sur les rails du
développement.
Le président Lê Duc Anh a également beaucoup
œuvré au renforcement de l’amitié avec le Laos, comme en témoigne l’ancien
secrétaire général du Parti populaire révolutionnaire et président laotien
Choummaly Sayasone.
« Lorsqu’il était ministre de la Défense,
il a fait envoyer au Laos des équipements et des experts militaires pour aider
notre armée. Il a toujours veillé au maintien des relations entre nos deux
pays », rappelle-t-il.
L’ancien président Lê Duc Anh a également été l’architecte
de la normalisation des relations avec la Chine et les États-Unis, rappelle le
colonel Hô Son Dài, ancien responsable de la 7e zone militaire.
« C’est Lê Duc Anh qui a proposé au
bureau politique du Parti communiste vietnamien d’entrer en contact avec la
communauté chinoise de Hô Chi Minh-ville », affirme-t-il. « Il s’est
rendu plusieurs fois à Pékin pour préparer la normalisation des relations avec
la Chine en 1991 et plus tard avec les États-Unis, en 1995 ».
Lê Duc Anh a eu droit à des obsèques
nationales les 3 et 4 mai derniers. Il repose au cimetière de Hô Chi
Minh-ville.