Jean-Claude Gallota - figure majeure de la danse contemporaine

(VOVworld) - Figure majeure de la danse contemporaine, le chorégraphe français Jean-Claude Gallota est directeur du centre chorégraphique national de Grenoble. Il était au Vietnam, pour deux spectacles, l’un jeudi dernier à Ho Chi Minh-ville, l’autre samedi dernier à Hanoi. Et c’est l’un des ballets les plus mythiques du XXème siècle qu’il a proposé au public : « le sacre du printemps », dont la musique a été composée par Igor Stravinsky, et dont la création, il y a tout juste cent ans, est restée comme l’un des « scandales » les plus mémorables de son temps.

 

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Jean-Claude Gallota : J’ai une carrière très spéciale parce que j’avais 20 ans et je ne connaissais pas du tout la danse. Et j’étais étudiant en peinture. Le professeur nous a dit d’aller dessiner les genres dans la rue, dehors de l’école. Donc, j’ai dessiné d’abord des sportifs en mouvement. Et un jour, j’ai vu un plaque où c’était marqué « Conservatoire de la danse », et je me suis dit « Oh, la danse, ça doit bouger ». donc, je suis rentré là. Et j’ai vu l’univers de la danse que je ne connaissais pas. J’ai commencé à dessiner et le professeur m’a dit « Vous devriez faire la danse ». j’ai dit « Non, ça ne m’intéresse pas beaucoup ». D’abord, j’ai pas d’argent et elle m’a dit « vous dessinez, et vous payez pas les cours ». alors, j’ai commencé les cours. Au départ, j’ai demandé aux danseurs à me dire des claquettes. Et là, j’ai fait des claquettes et puis j’ai vu des spectacles et ça m’a donné l’envie très vite de chorégraphier.

VOV : Parmi la soixantaine d’oeuvres auxquelles vous avez participé ou avez crées, quelles sont vos préférées ?

Jean-Claude Gallota : J’ai l’habitude de dire « la prochaine ». Comme ça, je mets tous les espoirs dans la prochaine. Mon idée est de créer et de reprendre les pièces. J’essaye de reprendre toutes les pièces pour leur donner une 2ème vie. Je les aimes toutes.  

VOV : Y a t-il des compositeurs ou des collègues qui vous inspirent?

Jean-Claude Gallota : Moi, j’aime bien beaucoup compositeurs mais je ne travaille pas beaucoup avec les compositeurs célèbres.

VOV : Pourquoi êtes-vous si fidèle à Stravinsky ?

Jean-Claude Gallota : Je ne peux pas dire que je suis si fidèle à Stravinsky. Mais c’est intéressant parce que le prochain sera  aussi Stravinsky. Mais ça, c’est pure hasard puisqu’on a un projet pour mélanger le théâtre, la musique et la danse.

VOV : On parle d’un « style Gallotta ». Pourriez-vous nous éclairer ?

Jean-Claude Gallota : Moi, je connais pas mon style. C’est les autres qui voient. Mais je pense que c’est quand j’ai démarré, j’ai mélange les gestes quotidiennes qu’on peut voire partout dans les flash-mobs, tout ça. Et aussi tous les autres styles, le soul, le classique mais aussi je les détourne, les mouvements, des petits gestes rapides ou lentes, et puis aussi le fait que je fais des chorégraphies qui duraient comme des films. Et le fait que ce soit des danseurs très différents, des petits, des grands, des gros, des maigres ou des vieux mélangés à des jeunes danseurs. Tout ça, a donné un style, je pense.

 

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VOV : Que pensez- vous de  l’évolution de la danse au cours de ces 100 dernières années?

Jean-Claude Gallota : Nous avons commencé dans les années 80. c’était une grande évolution de montrer toutes les différences qu’on témoigne dans le ballet. Et depuis qu’on a commencé, ça a donné des idées aux jeunes chorégraphes pour aller encore plus loin. Mais peut-être, ils vont un peu trop loin maintenant parce que maintenant ils ne dansent plus du tout, ils parlent, ils font comme du théâtre. Donc, on revient maintenant un peu à la danse, ça fait un équilibre entre l’ouverture et la danse. 

VOV : C’est la première fois vous êtes au Vietnam? Quelle est votre impression sur ce pays?

Jean-Claude Gallota : J’étais très impressionné de venir ici. Il reste encore beaucoup de traces historiques au Vietnam. Je suis venu souvent en Asie mais jamais le Vietnam. donc, ça reste quand même mystérieux. Et en même temps, en France, il y a toute une diaspora vietnamienne. Il y a beaucoup des Vietnamiens et des restaurants vietnamiens en France. Actuellement,  il reste encore beaucoup de français qui pensent que l’Asie, c’est le Vietnam. c’était drôle de sensation. Pour moi, les vietnamiens sont très dynamiques, accueillants et sympathiques.

VOV : Votre prochain projet ?

Jean-Claude Gallota : Il y a 3 projets. On va faire l’année prochaine, à Paris, la reprise d’un ancien projet. Un spectacle pour enfant. On pense beaucoup aux enfants parce qu’ils sont toujours sur Internet et ils ne viennent pas voire les spectacles. Donc, pour nous, c’est important de donner l’idée du spectacle vivant de la danse. Et puis, surtout, un spectacle qui va mêler la danse, musique et théâtre. 

Commentaires

Trinh Nguyen

merci Duc Quy pour ce beau reportage!

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