Le khau cut sur le toit de la maison des Thai noirs

(VOVWORLD) - Direction Muong Lo, un district montagneux de la province septentrionale d’Yên Bai, où ont élu domicile des Thai noirs, un sous-groupe des Thai. La plus grande vague migratoire qui a marqué l’histoire de ce peuple a eu lieu au onzième siècle. Les Thai noirs avaient alors convenu que lorsqu’ils se seraient implantés quelque part, tous les membres de la communauté poseraient, sur le toit de leur maison, un symbole permettant aux autres de les reconnaître. Il s’agit du khau cut, un objet en bambou ou en bois.
Le khau cut sur le toit de la maison des Thai noirs - ảnh 1 Le khau cut - Photo Dinh Tuan / VOV

Selon la légende, la nuit où a commencé leur diaspora, la lune avait la forme d’un croissant. Les Thai ont alors décidé que le symbole pour se reconnaître plus tard serait un croissant de lune.

Les premiers à appliquer cette convention ont créé une croix de bambou. En plus de signaler leur appartenance à la communauté des Thai noirs, ils souhaitaient faire de cette croix un talisman censé les protéger des intempéries.

Le khau cut sur le toit de la maison des Thai noirs - ảnh 2Lo Tuyên Dung - Photo Dinh Tuan / VOV

Leurs descendants ont inventé des symboles plus sophistiqués. Le plus populaire est une croix de Saint-André en bois décoré de fleurs et de plantes familières à la vie des Thai. Selon Lo Tuyên Dung, un spécialiste de la culture Thai, la plante favorite des Thai noirs de Muong Lo est le Marsilea quadrifoliata, une variété de fougère.

«C’est une plante qui peut pousser sur terre et flotter sur l’eau. Sa forte vitalité lui permet de s’adapter à toutes les conditions climatiques et fait d’elle la plante fétiche des Thai», explique-t-il.

Les différents types de khau cut que les Thai noirs posent sur leur toit donnent des indications sur leur richesse et leur autorité dans la communauté. Plus la famille est riche et influente, plus le bois utilisé pour faire le khau cut est précieux et plus les motifs de décoration sont sophistiqués.

Modernisation oblige, de moins en moins de Thai noirs savent fabriquer leur khau cut. Il n’y a plus que les vieilles personnes qui y tiennent, déplorent les spécialistes de la culture Thai qui les encouragent à montrer l’exemple à leur communauté.

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