Le volant d’amour des Mông

(VOVWORLD) - Les Mông qui ont élu domicile dans la province septentrionale de Son La pratiquent un jeu traditionnel pour le moins original. A la différence des autres jeux collectifs qui ont lieu de jour, celui-ci se joue après le coucher du soleil. Semblable au badminton mais en beaucoup plus rudimentaire, en beaucoup plus romantique aussi, il utilise un volant fait de plumes de coq.

Le volant d’amour des Mông  - ảnh 1Photo: baosonla.org.vn

Ce jeu de volant de plumes de coq se joue entre jeunes gens et jeunes filles, le soir dans un vaste espace. Ses instruments sont le volant et la raquette que nous décrit Giàng A Hoà, un Mông du district de Vân Hô. 

«Le volant est fait de plumes  de coq plantées sur un morceau de bambou de 3 à 5 cm. On plante 3 ou 5 plumes pour garantir l’équilibre du volant. La raquette est quant à elle faite de bois souple. Elle fait 20 cm de large et 25 cm de long. Le manche, long de 10cm, est arrondi comme un manche de couteau», précise-t-il.

Autrefois, ce jeu était essentiellement destiné aux filles pas encore mariées. Au début, il était organisé en plein air, mais compte tenu de l’effet du vent sur la trajectoire du volant, c’est désormais en intérieur qu’il se joue, ajoute Giàng A Hoà. 

«Nous avons deux façons de jouer au volant, soit entre un garçon et une fille, soit entre plusieurs couples, les garçons d’un côté, les filles de l’autre. Il n’y a pas de règles fixes, les joueurs se mettent d’accord sur le nombre de points nécessaires pour gagner un match. Le perdant doit chanter une chanson ou exécuter ce qui a été convenu entre les deux parties. Mais nous les Mông trouvons aussi dans ce jeu au volant un moyen de communication avec l’élu de notre cœur», nous fait-il savoir.

Dans un rassemblement, si un garçon ou une fille trouve quelqu’un qui lui plaît, il ou elle lui sourit et lui propose un match de volant qui peut durer toute la nuit. Le printemps et les fêtes sont les moments idoines pour les rassemblements, affirme Giàng A Sang, un autre Mông de Vân Hô. 

«Nous jouons au volant à chaque fête. Le jeu commence par une chanson. Le garçon s’approche de la fille qui lui plaît et chante ‘Tu me plais, je veux te demander si je te plais aussi’», dit-il.  

La fille lui répond aussi par un chant: «Si tu es tombé amoureux de moi, alors sortons et jouons au volant en chantant». 

Et c’est ainsi que depuis des générations, des couples ont été formés…

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