Les maisons Mông

(VOVWORLD) - Les Mông vivent dans des maisons dont les murs sont faits en terre battue. L’ocre de ces murs se distingue du gris des rochers qui les entourent, créant ainsi un paysage sauvage et mythique qui attire tous les regards.
Les maisons Mông - ảnh 1Les logis Mông disposent-ils de murs épais en terre battue et de toits couverts de tuiles ou de paille  - Photo Lan Anh/VOV5
Depuis des centaines d’années, les Mông habitent sur le flanc de hautes montagnes en calcaire. Le climat froid et rude, typique de ces régions, fait que leurs habitants éprouvent le besoin de vivre dans des maisons ayant une forte capacité d’isolation thermique. Aussi les logis Mông disposent-ils de murs épais en terre battue et de toits couverts de tuiles ou de paille, qui gardent la fraîcheur en été et la chaleur en hiver, et qui les protègent d’agressions extérieures, animales ou humaines. Pour faire leurs murs, les Mông fabriquent des moules en bois de 1,5m de long, 0,5m de large. Ils remplissent ces moules d’une terre, tamisée au préalable, qu’ils tassent à l’aide d’une mailloche. Solidarité oblige, chaque fois qu’une famille construit sa maison, des dizaines de jeunes hommes du village viennent prêter main forte. Grâce à eux, les murs seront plats et solides. Ce n’est qu’après la construction des murs que le propriétaire ira dans la forêt chercher du bois pour faire les piliers, et qu’il procédera à la couverture du toit.

Petite ou grande, la maison Mông comprend trois travées et deux portes, l’une principale et l’autre, secondaire, en plus de deux fenêtres. Parmi les trois travées, celle de gauche sert à la fois de cuisine et de chambre à coucher du propriétaire, celle de droite abrite un âtre et un lit d’amis. Celle du milieu, la plus grande, est le salon dans lequel on reçoit les visites et on partage les repas. C’est aussi là où est installé l’autel des ancêtres. Hà Thi Liên, une touriste de la province de Tuyên Quang, a eu l’occasion de visiter une maison Mông dans le district de Mèo Vac, dans la province de Hà Giang.

«Cette maison me donne une sensation très agréable», nous raconte-t-elle. «Elle est spacieuse. Dans la cour pavée, il y a des enfants qui jouent. C’est une ambiance à la fois chaleureuse et paisible.»

Les maisons Mông - ảnh 2 La porte principale de la maison Mông est faite de bois précieux - Photo Lan Anh/VOV5

La porte principale de la maison Mông est faite de bois précieux. Elle s’ouvre vers l’intérieur, jamais vers l’extérieur. Les verrous et les charnières sont en bois. Il faut savoir en effet que pour les Mông, l’ouverture et la fermeture de la porte sont comme l’expression de l’hospitalité du maître de céans. Or, si les verrous et les charnières sont en acier, ils pourront alors être comparés à des épées qui sont tout le contraire de la gentillesse et de l’hospitalité que l’on prête au propriétaire.

Quant à la porte secondaire, c’est par elle qu’on apporte dans la maison les objets dont un mort aura besoin. Et lorsqu’il faut transporter le mort au cimetière, c’est par la porte principale que le cercueil passera.

Autre originalité des maisons Mông: toutes disposent de clôtures en pierre. Facile à dire, sauf que pour clôturer la maison et le terrain sur lequel elle se trouve, soit entre 200 et 300m2, il faudra des mois et des mois pour ramasser des pierres! De tailles différentes et de formes plus irrégulières les uns que les autres, ces pierres s’imbriquent les unes dans les autres, créant une muraille plate et solide, sans qu’il faille y ajouter une quelconque matière adhésive. Un portail en bois est installé au niveau de cette muraille. Il dispose d’un toit et est décoré de papiers rouges, pour donner une certaine chaleur à l’hiver glaçant. Thà Minh Cho, un Mông de Mèo Vac, est tout fier de sa construction.

«Si nous faisons des clôtures en pierre aussi larges, c’est pour nous protéger du vent violent, de la chaleur en été et du froid en hiver», nous dit-il.

A côté de ces murailles en pierre, les Mông plantent des pêchers et des pruniers. Au printemps, ces arbres fleurissent. Le rouge des fleurs de pêcher, le blanc des fleurs de prunier se mêlent à merveille avec le gris des clôtures en bambou et le brun teinté de jaune des murs en terre battue. C’est dans ce paysage bucolique que les Mông vivent, paisiblement et en toute harmonie avec la nature, de génération en génération.

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