16.000 kilomètres, deux personnes, un amour, un livre…

(VOVWORLD) - Thibault et Khanh Nguyên ont relevé l’année dernière un défi pour le moins inspirant: pédaler depuis l’Hexagone jusqu’au Vietnam, soit quelque 16.000 kilomètres, en collectant des dons pour un projet humanitaire baptisé Non la project. La crise sanitaire leur a donné l’occasion de rédiger, et à quatre mains, un récit de leur périple, qui devrait être publié en septembre, sous le titre Un duo vers l'inconnu. Thuy Linh, qui n’a pas sa pareille pour provoquer les confidences, s’est entretenue avec Thibault…     
16.000 kilomètres, deux personnes, un amour, un livre…  - ảnh 1Thibault et Khanh Nguyên en Allemagne

Moi, je suis arrivé au Vietnam il y a six ans. Je travaillais pour une entreprise française.... Khanh Nguyên, je l’ai rencontrée grâce à un ami commun, qui a vraiment joué les Cupidon, sur ce coup-là… La première rencontre a eu lieu dans un café, à Hô Chi Minh-ville, et comme on dit dans ces cas-là, le courant est bien, très bien passé!... À partir de là, notre relation a évolué jusqu’au mariage. La famille de Khanh Nguyên est assez traditionnelle, en fait. Khanh est la dernière de quatre filles qui étaient toutes déjà mariées… avec un Vietnamien! Un étranger dans la famille, c’était vraiment une première! Mais bon, ça se passe très bien, j’ai été parfaitement bien accueilli au sein de ma belle-famille et notre vie à deux se déroule on ne peut plus harmonieusement…      

VOVworld: Je crois que vous serez d'accord avec moi pour dire qu’aimer, c’est partager: partager des joies, des espoirs, des moments de doute, des souvenirs… Et alors vous parcouru ensemble 16.000 kilomètres à travers l’Europe et l’Asie. Quels sont les souvenirs les plus marquants que vous gardez de cette incroyable épopée?       

Des souvenirs, il y en a plein, qui se bousculent… Difficile de faire un choix!... Moi, j’avais déjà fait un voyage à vélo avec mon frère quand j’étais plus jeune, quand j’avais 20 ans: un voyage à vélo en Europe, d'environ 4.000 kilomètres. Ça m’avait donné un incroyable sentiment de liberté… Vous savez, quand les gens vous voient sur votre vélo, avec vos sacoches, ils se mettent en quatre pour vous accueillir, vous apporter un peu de soutien… Et au fond, pour moi, la magie du vélo, c’est ça: les rencontres que l’on fait tout au long de la route parce qu’on voyage à visage découvert… Et puis, c’est aussi un apprentissage de la simplicité, d’une certaine forme de dénuement et de retour à la nature… On vit au rythme du soleil, on dort souvent sous la tente... Et puis il y a bien sûr la dimension physique: le dépassement de soi dans l’effort, qui est si gratifiant…    

16.000 kilomètres, deux personnes, un amour, un livre…  - ảnh 2Leurs velos ont été réparés gratuitement à Vladimir, en Serbie 

VOVworld: Il y a eu, j’imagine des moments difficiles… Pouvez-vous nous en racontez certains et nous dire comment vous avez réussi à surmonter ensemble les épreuves?

On a beaucoup de chance. En fait, on a commencé le voyage en 2019 et fin 2019, ça a été le début de la crise sanitaire. À ce moment-là, on était au Laos, plus très loin du but... Heureusement pour nous parce qu’on est arrivé au Vietnam pile deux semaines avant la fermeture des frontières! Ça me fait dire, d’ailleurs, que quand on veut vraiment faire quelque chose, il ne faut pas attendre, il faut essayer de le faire le plus rapidement possible, parce qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver… Alors sinon, des moments difficiles, il y en a eu, oui. Combien de fois on a failli se faire renverser par un camion qui déboule brusquement sur la route!... Et puis il y a aussi - c’est inévitable - des pépins physiques: pour Khanh, par exemple, ça a été une intoxication alimentaire…     

VOVworld: Et ce livre, qui doit sortir très prochainement, qu’est-ce que vous pouvez nous en dire?  

Il y a deux versions, en fait: une version en anglais qui doit sortir le 7 septembre, et qui est pour l’instant disponible en ligne, et puis bien sûr une version en français qui va sortir le 4 octobre, et qui s’appelle Un duo vers l’inconnu. L’idée, c’était vraiment d’insister sur le côté aventureux de tout ça, sans trop aller dans des détails techniques. On parle aussi beaucoup de toutes les rencontres qu’on a pu faire. Et on mis aussi beaucoup de photos, évidemment: il y en a du début à la fin.              

16.000 kilomètres, deux personnes, un amour, un livre…  - ảnh 3Thibault et Khanh Nguyên et des membre de l'association Poussières de vie

Sinon, l’autre aspect qui est évoqué, c’est la collecte de fonds qui a été effectuée tout au long de la route, et qui était aussi le but du voyage, après tout! En tout, on a réussi à collecter plus de 17.000 dollars. Tout cet argent est allé directement à une association franco-vietnamienne, qui s’appelle Poussières de vie et qui contribue à la scolarisation des enfants des rues, notamment de Hô Chi Minh-ville et aussi à Kon Tum. L’argent a servi à la construction d’une école à Hô Chi Minh-ville. Pour l’instant, elle reste fermée, cette école, mais dès que ce sera possible, on l’inaugurera, histoire que les donateurs voient à quoi ont servi leur argent… Ensuite, pour en revenir au livre, on verra bien ce que nous rapporte la vente: peut-être de quoi entreprendre un nouveau voyage. Qui sait?...  

VOVworld: Et combien de temps vous a-t-il fallu pour le rédiger, ce livre?

En tout, il a fallu un an: le temps d’écrire, de sélectionner des photos, de mettre en page, de faire la couverture… C’est un travail considérable, mais on est content d’avoir comme ça plein de souvenir à partager avec nos enfants, nos petits-enfants… Avec un peu de chance, ce sera leur livre de chevet!    

16.000 kilomètres, deux personnes, un amour, un livre…  - ảnh 4Le couple visite un collège en Inde

VOVworld: Je suis un peu curieuse. Vous qui êtes amoureux des voyages, comment vivez-vous cette période difficile?

C’est sûr que la grande liberté sur les routes nous manque... C’est quand même un peu difficile de devoir rester chez soi quand on aime les grands espaces… Mais bon, ce grand voyage, on a quand même réussi à le faire jusqu’au bout, et ne serait-ce que pour ça, on est bien content… Et puis, autour de nous, il y a plein de gens qui se retrouvent plongés dans des situations vraiment critiques, avec des pertes d’emploi, de logements… Nous, honnêtement, on n’a pas à se plaindre… On garde une énergie positive!         

VOVWorld: Quels sont vos projets quand la pandémie sera terminée?

Alors, pour l’instant on a toujours le projet de rester au Vietnam. On est en fait en train de créer notre propre entreprise. Khanh, elle, voudrait développer une marque de vêtement sur mesure. Quant à moi, je suis dans un projet de cannes à sucre, et au Vietnam, les cannes à sucre, ce n’est pas ce qui manque… En dehors de ça, on espère vraiment refaire un voyage à vélo, peut-être en Amérique du Sud ou en Mongolie, en Uzbekistan, dans ce genre de pays... On aimerait beaucoup repartir sur les routes pour reexpérimenter ce qu’on adore et rencontrer de nouvelles personnes... 

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