«Madame propreté»

(VOVWORLD) -  Il vous est certainement déjà arrivé de tourner en rond pour chercher - parfois vainement - l’adresse de quelqu’un. Et pour peu que ce quelqu’un soit de nature discrète, ses voisins ne peuvent évidemment pas vous être d’un très grand secours… Eh bien, avec notre héroïne du jour, ça ne risque pas de vous arriver, car dans son quartier elle est connue comme le loup blanc. Ses signes distinctifs ? Un balai et un sac-poubelle…
 
«Madame propreté» - ảnh 1Madame propreté Dinh Thi Quy - Photo vtv.vn

«Je m'appelle Dinh Thi Quy, j'ai 80 ans.»

Tous les matins, les résidents du quartier Tuong Mai (district de Hoang Mai, Hanoi) ont l’agréable surprise de découvrir des rues propres lorsqu’ils sortent de chez eux. C’est un peu comme si une bonne fée était passée nuitamment. Et c’est d’ailleurs presque ça, à ceci près que la fée en question est une octogénaire qui a encore bon pied bon œil et qui, en guise de baguette magique, utilise un balai.

«Le matin, quand les autres font de la gymnastique, moi, je nettoie les rues, nous dit-elle. Je fais ça entre 5h30 et 6h00. L’après-midi, aussi, d’ailleurs. Je commence à 14h00, en général. Tout ce dont j’ai besoin, c’est un balai, une pelle, un sac-poubelle et une barre de métal pour signaler ma présence.»

Tous les jours, lorsqu’ils entendent cette fameuse barre de métal, les habitants du quartier vont tous dehors pour jeter leurs ordures. C'est devenu pour eux une sorte de rituel auquel ils participent d’autant plus volontiers que c’est « Madame propreté » qui officie, et que «Madame propreté» - ainsi surnomme-t-on Dinh Thi Quy-, tout le monde l’aime.

Oui, je fais ça tous les jours, qu’il pleuve ou qu’il vente, nous raconte-t-elle. Quand il fait vraiment trop chaud, j’attends que le soleil décline un peu, quand il fait trop froid, je me couvre bien et quand il pleut, j’attends que ça s’arrête, c’est tout. Et quand vraiment je n’ai pas de chance, je fais des petits tas d’ordures ça et là, de façon à pouvoir les récupérer après. Ce qui compte, c’est que les rues restent propres et qu’il n’y ait pas d’accident à cause d’un papier sale. Oui, un papier sale ! Parfois, quand il pleut, ça peut devenir très glissant, vous savez!

Dix ans que ça dure ! Dix ans que «Madame propreté», armée de son balai, mais surtout de son énergie à nulle autre pareille, pourfend la saleté comme d’autre le dragon, pour le bonheur de tous les habitants du quartier pour lesquels elle en est devenue la bonne mère, celle dont on espère la venue tous les jours, comme c’est le cas de Nguyen Ngoc Linh, 9 ans aujourd'hui.

Ah oui, moi je l’aime bien, Madame Quy. Je l’ai toujours vue là. Dès que je l’entends frapper sa barre de métal, je sais que c’est l’heure d’aller jeter les ordures. Parfois, elle a un empêchement, et là, ça fait tout drôle : il y a quelque chose qui nous manque. En tout cas, ça fait un bel exemple à suivre, je trouve, nous explique-t-elle.

Un bel exemple, c’est vrai… Un exemple de dévouement et d’abnégation, d’autant plus remarquable dans le cas de Madame Quy, que c’est fait sans contrepartie aucune, quoi que puissent en dire les inévitables commères - il y a toujours des mauvaises langues! - qui prétendent le contraire. Elles peuvent bien médire, d’ailleurs. Madame Quy n’en a cure.

Je continue et je continuerai de faire ce «travail» jusqu’à ce que je n’en puisse plus, nous confie-t-elle. Et je me fiche pas mal de ce qu’en pensent les gens. Ce qui compte, pour moi, c’est que ce quartier soit propre et agréable à vivre. Un point c’est tout.

Toute bonne chose a une bonne fin. En 2017, Dinh Thi Quy a été honorée par le Comité populaire de la ville de Hanoi et par le Comité populaire du district de Hoang Mai. Elle le méritait bien, comme elle mérite que l’on médite la leçon de vie qu’elle nous donne ainsi, jour après jour, avec un simple balai.

Commentaires

Beaulieux Colette

Quelle belle leçon de vie et d'altruisme !!! En ce début d'année 2018 un beau sujet de méditation en effet.Accomplir sa tâche consciencieusement... Plus

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