Pung nhnang, la fête familiale des Dao Tiên

(VOVWORLD) - Les Tang, les Bàn, les Dang et les Ly sont les plus grandes familles Dao Tiên de Môc Châu, dans la province septentrionale de Son La. Elles seules ont le droit d’organiser, à l’occasion du Nouvel an lunaire, une fête en l’honneur de leurs lignées familiales respectives. Appelée Pung nhnang, cette fête est la plus importante des Dao Tiên.
Pung nhnang, la fête familiale des Dao Tiên - ảnh 1Les préparatifs

Tous les trois ans, Ly Trong Sinh, qui est domicilié à Suôi Lin, dans la commune de Phiêng Luông, organise une Pung nhnang. Même si en principe c’est la fête de sa ligné familiale, il tient absolument à ce qu’elle ait une portée villageoise. D’ailleurs, les habitants de son village sont tous liés, soit par des liens familiaux, soit par un attachement profond, qui caractérise toute communauté forte.   

Les préparatifs commencent plusieurs jours avant le Têt, quand ses proches et ses voisins viennent prêter main forte à la famille de Ly Trong Sinh.

«Les femmes moulent du riz gluant pour confectionner des gâteaux, les hommes viennent chercher six jeunes bambous touffus et six cannes à sucre grosses et droites qui ne sont pas attaquées par des insectes. Ces arbres représentent les douze mois d’une année que nous espérons placée sous le signe de l’abondance», explique le maître de céans. «Nous mettons sur l’autel des ancêtres de la viande et invitons trois ou quatre chamans à venir conduire les différentes cérémonies de la fête, lors de laquelle nous prierons les ancêtres de nous bénir durant l’année à venir».

L’avant-dernier jour de l’année lunaire, avec l’aide des chamans, le chef de la lignée familiale accroche trois tableaux de culte dans la salle centrale de la maison. A midi, alors que les hommes abattent un ou plusieurs porc(s), les femmes font tremper du riz gluant qu’elles moudront par la suite pour faire des gâteaux.

C’est le fils aîné du chef de la lignée familiale qui conduit la première cérémonie. Il invite les ancêtres et les divinités à participer à la fête et à bénir leurs descendants. Un grand festin s’en suivra et tout le village dansera aux rythmes des tambours et des gongs, indique Dang Quyêt Tiên, un autre Dao de Phiêng Luông.

«Cette danse collective vise à s’attirer une bonne récolte et une bonne santé. Il y a une autre danse qui est, elle, destinée à chasser les mauvais esprits et les maladies. Celle-ci ne doit être effectuée que par quatre à six hommes ayant déjà fait l’objet d’une cérémonie d’initiation», précise-t-il.

Pung nhnang, la fête familiale des Dao Tiên - ảnh 2

La nuit du Réveillon, toutes les personnes présentes, y compris celles qui ne sont pas des villageois, sont invitées à une deuxième cérémonie placée sous le signe de la reconnaissance envers les générations précédentes.

Ce n’est qu’après le Réveillon que commencent les principaux rites. Le maître de céans invite quatre hommes qui ne sont pas membres de sa famille et qui portent le costume traditionnel Dao à danser sous les ordres du chaman. Cette première danse qui représente un départ d’hommes armés est suivie par une deuxième danse représentant le retrait des troupes, les danseurs faisant rentrer leurs bâtons et leurs épées dans la maison. La troisième danse implique jeunes et moins jeunes qui apprennent aux premiers les chants rituels.

Le Jour de l’An, tôt le matin, le maître de céans invite six jeunes hommes costauds à danser avec des sabres, des épées et des drapeaux, tout d’abord devant la maison, puis chacun prend une direction du village pour en chasser les mauvais esprits.

Le deuxième jour de l’année lunaire, la famille abat un porc supplémentaire et confectionne de nouveaux gâteaux de riz gluants. Trois hommes mariés en parfaite santé descendent les bambous et les cannes à sucre qui ont été plantés au début de la fête.

«La fête se termine le deuxième ou le quatrième jour de l’année lunaire», nous indique Ly Lun, un autre Dao de Phiêng Luông. «Le chef de la lignée familiale doit alors partager les offrandes avec tous les villageois, pour les informer que la fête est close et pour leur souhaiter une année prospère».

Une fête familiale ouverte à la communauté serait la plus brève présentation de la Pung nhnang, qui continuera de rappeler aux Dao Tiên leurs origines.

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