Washington-Pyongyang: la tension monte

(VOVworld) - Quelques jours après avoir bombardé une base aérienne en Syrie, le président américain Donald Trump a ouvert un nouveau front, mais avec cette fois la République populaire démocratique de Corée dans le viseur. La tension est  montée brusquement de plusieurs crans entre les deux pays, tant et si bien que l’heure est désormais aux rumeurs de guerre.    

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Photo: AVI

A la veille du sommet entre les présidents américain et chinois, le 5 avril, Pyongyang a tiré un missile de moyenne portée en direction de la mer du Japon. Auparavant, le 12 février, une salve de quatre missiles balistiques, dont trois ont fini leur course près du Japon, avait été tirée tandis que le Premier ministre japonais Shinzo Abe rencontrait le patron de la Maison Blanche à Washington. Face à ces « provocations intolérables », Donald Trump a décidé de déployer un porte-avions à proximité de la péninsule coréenne.  

La tension monte

« Le commandement américain dans le Pacifique a ordonné au groupe aéronaval déployé autour du porte-avions USS Carl Vinson d'être à disposition et présent dans l'ouest du Pacifique, et ce par mesure de précaution », a déclaré son porte-parole, le commandant Dave Benham qui a aussi précisé que « la menace numéro un dans la région reste la RPD de Corée, en raison de son programme de missiles irresponsable, déstabilisateur et imprudent, et de la poursuite de ses recherches en vue de disposer d'armes nucléaires ». Face à un éventuel essai nucléaire de Pyongyang ce samedi 15 avril en l’honneur du 105ème anniversaire de Kim Il-sung, fondateur de la RPD de Corée, Washington a envoyé l’Air Force WC-135 Constant Phoenix, un avion renifleur d’iode radioactif, à la base aérienne d’Okinawa, au Japon. Cet appareil est notamment utilisé pour détecter les résidus radioactifs après une explosion nucléaire.

Sur son compte Twitter, le président américain Donald Trump a indiqué que les Etats-Unis seraient prêts à agir seuls si la Chine refusait de jouer de son influence pour contenir les ambitions nucléaires nord-coréennes. Les renseignements américains pensent en fait que Pyongyang pourrait disposer d'ici deux ans d'un missile nucléaire capable d'atteindre le territoire des Etats-Unis.     

En réagissant à ces menaces américaines, Pyongyang s’est déclaré prêt à la guerre en dénonçant ce déploiement « insensé » des Etats-Unis. Les médias nord-coréens ont mis en garde Washington contre une attaque nucléaire. « Notre puissante armée révolutionnaire surveille chaque mouvement de l'ennemi, et notre arsenal nucléaire est tourné vers les bases d'invasion américaines, non seulement en République de Corée et dans le théâtre des opérations du Pacifique, mais aussi sur le territoire américain même », a menacé le quotidien officiel nord-coréen Rodong Sinmun.

Une guerre peut-elle vraiment éclater ?

S’agit-il de simples menaces ou de l’amorce d'un conflit imminent ? Les récentes frappes en Syrie sont censées être reçues comme un avertissement sans équivoque.   D’après les analystes, le risque d'une guerre est quand même à écarter pour une raison simple : la RPD de Corée n'est pas l’Irak de 2003 ni la Syrie d’aujourd’hui. Elle est capable de se défendre si elle est attaquée.

Par ailleurs, le président chinois Xi Jingping a appelé Donald Trump au téléphone mercredi et lui a demandé de trouver une solution pacifique aux tensions croissantes autour du programme nucléaire nord-coréen, en insistant sur le fait que Pékin gardait pour objectif la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Ce même objectif a été confirmé le 9 avril par le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson qui s’est dit lui aussi prêt à redémarrer les pourparlers avec Pyongyang sur son dossier nucléaire controversé, à condition toutefois qu’il n’y ait plus d’essais.

La tension monte de part et d’autre. De là à parler de guerre, c’est sans doute un peu prématuré. Souhaitons que la raison l’emporte…



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