"C’est l’art qui me rend fort..."

(VOVworld) - Lauréat de la faculté des instruments folkloriques de l'Académie nationale de musique de Hanoi en 2015, tête d'affiche de l'émission « So you think you can dance » également en 2015, Vu Do Quang Minh vient de signer la chorégraphie d'une comédie musicale  intitulée «La dernière nuit de l’été». C'était le 4 octobre dernier, sur la scène de l’Espace, l'Institut français à Hanoi.


minh et ses confrères dans une répétition

Même jouée un soir d'automne, cette "dernière nuit de l'été", qui est en fait la reprise d'un spectacle datant de 2013, a littéralement transporté son public.    

Né en 1991, Vu Do Quang Minh est connu non seulement en tant que danseur, mais aussi en tant que cithariste et flûtiste. Il joue en effet du dan tranh, qui est une cithare à seize cordes, et du sao truc, une sorte de flûte en bambou. Et avec talent, comme en témoigne son diplôme obtenu très brillamment en 2015 à l'Académie nationale de musique!... Alors comment en-est-il arrivé là? C'est encore lui qui est le mieux à même de répondre à cette question.  

«Je me suis vraiment tourné vers la musique quand j'avais environ 10 ans. Je me rappelle notamment d'une visite chez un ami de mes parents qui possédait un piano. je me suis mis à pianoter et là, ça m'a vraiment plu. Dès que je suis rentré chez moi, j'ai tanné mes parents pour qu'ils m'inscrivent à des cours de piano: je n'avais plus que cette idée en tête. Alors j'ai d'abord suivi des cours au Palais des pionniers pendant cinq ans, puis quand j'ai eu 16 ans, j'ai passé le concours d'entrée à l'Académie nationale de musique. Ca, c'était en 2007. C'est d'ailleurs à ce moment-là que j'ai bifurqué, que je me suis tourné vers les instruments folkloriques autrement dit, sous les conseils - sans doute avisés - d'une amie de ma mère qui enseignait là-bas. Et puis voilà, j'en suis ressorti huit années plus tard, en 2015! » nous dit il.       


2015: un millésime qui aura porté chance à Vu Do Quang Minh, puisque, non content de sortir de l'Académie de musique avec les honneurs, il s'est distingué, mais en tant que danseur cette fois, dans une émission télévisée intitulée « So you think you can dance », non sans avoir au préalable décroché une médaille d’or et une médaille d’argent lors d'un festival de danse organisé dans la capitale. En voilà un qui n'a pas raté sa vocation, en tout cas!    

«Avant de connaître le piano, j’étais un véritable cancre. Je m'ennuyais terriblement à l'école, et je passais le plus clair de mon temps à jouer à des jeux vidéos. Inutile de préciser que mes parents étaient pour le moins inquiets à mon sujet... Mais je me souviens qu'ils disaient souvent que j'étais un enfant intelligent et que l'important était de trouver ma voie, de faire les bons choix.. Comme quoi, ils avaient raison!...» dit Minh.    


Né dans une famille francophone - ses parents sont des vietkieus français rapatriés -, Minh a une soeur qui travaille actuellement pour ABVietFrance, une association d'entrepreneurs vietnamiens installés en France. Sa famille, c'est vraiment son point d'ancrage.   

«C’est ma mère qui m’a poussé vers la danse. Ca a commencé en 2004. A cette époque, la grande mode, à Hanoi, c'était de suivre des cours de danse en sortant du bureau. Et comme elle n'avait pas de partenaire, je l'accompagnais. Et c'est comme ça que de fil en aiguille, je me suis mis, moi aussi, à la danse, et que j'ai fini par décrocher une médaille d'argent dans un concours. Oh, ce n'était pas un concours prestigieux, mais il n'empêche: c'était ma première récompense, et ça, ça compte! Malheureusement, ma partenaire d'alors m'a quitté pour aller suivre des études en France. Mais ça a été un mal pour un bien parce que j’ai eu la chance de travailler avec Chi Anh qui m'a présenté une nouvelle partenaire, et là, c'est l'or qu'on a décroché!» se souvient Minh.   

Bravissimo, alors! D'autant plus que pendant tout ce temps-là, Minh était donc aussi étudiant à l'Académie de musique. Lorsqu'on lui demande s'il est difficile de mener ainsi deux activités de front, le jeune homme hoche que sa tête en un signe de dénégation.    

«Oui, il y avait le cursus de l'Académie, qui me prenait l'essentiel de mon temps, et puis la danse, mais la danse, c'était quand j'étais libre. J'ai fait tout ça sans ressentir de fatigue. De toute façon, c'est l'art qui me rend fort! Ca, j'ai commencé à m'en rendre compte quand j'ai commencé la musique et ça s'est toujours vérifié. Mais pour en revenir à l'Académie, on pouvait choisir deux instruments. Moi, j'ai choisi la flûte et donc la cithare. Ca, c'était pour faire plaisir à l'amie de mes parents: elle enseigne la cithare, alors évidemment... Actuellement, j’étudie la composition, enfin, la composition au sens traditionnel. Ce que j'aimerais plus tard, c'est créer quelque chose qui permette une certaine fusion entre musique traditionnelle et musique moderne, et qui soit accessible au plus grand nombre.» confie-t-il.     


Actuellement membre d'un groupe de musique traditionnelle qui s'appelle Au Co, Vu Do Quang Minh s'est donc lancé dans la chorégraphie de « La dernière nuit de l’été », et ce dans le cadre d'un projet destiné à sensibiliser le public en permettant à des amateurs de faire leurs premiers pas sur scène.  

Alors, et ce sera la conclusion de ce reportage, pour toutes celles et tous ceux qui n'ont pas encore vu le spactacle, sachez qu'il reste encore quatre dates: le 10, 11, 12 et 13 de ce mois. C'est à l'auditorium de l’Espace, au 24 rue Trang Tien.

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