Conférence de presse internationale sur la situation en mer Orientale

(VOVworld) - Le ministère des Affaires étrangères a tenu ce vendredi à Hanoi une conférence de presse internationale sur les récentes évolutions en mer Orientale. Le but était de fournir à la presse des preuves juridiques de la souveraineté vietnamienne sur les deux archipels de Truong Sa (Spratleys) et de Hoang Sa (Paracels) tout en rejetant les allégations erronées de la Chine qui n’a cessé de calomnier et de jeter la faute sur le Vietnam en ce qui concerne les tensions en mer Orientale tout comme ses revendications de souveraineté sur l’archipel de Hoang Sa. Y participaient Do Van Hau, directeur général du groupe pétro-gazier du vietnam, Tran Duy Hai, vice- président de la commission des frontières nationales, Ngo Ngoc Thu, commandant adjoint, chef d’état major de la police maritime du Vietnam et Le Hai Binh, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.


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Photo: Dantri/Huu Nghi



Pour commencer, Le Hai Binh a précisé qu’en dépit des dialogues sérieux menés par le Vietnam sous diverses formes avec la Chine pour régler la situation, Pékin a fait diffuser des informations erronnées pour revendiquer sa souveraineté sur l’archipel de Hoang Sa. Le Vietnam dispose de suffisament de preuves historiques et de fondements juridiques pour justifier sa souveraineté sur les deux archipels de Truong Sa et de Hoang Sa.

Pour sa part, Tran Duy Hai, vice-président de la commission des frontières nationales a affirmé que depuis des siècles, notamment depuis le 17ème siècle, le Vietnam avait établi et exercé sa souveraineté sur ces deux archipels susmentionnés alors qu’ils n’appartenaient à aucun pays. Les États monarchiques vietnamiens ont exercé leur souveraineté sur ces deux archipels de manière pacifique et continue, conformément au droit international. Le fait que la Chine revendique sa souveraineté sur l’archipel de Hoang Sa est donc dépourvu de fondement. « La souveraineté du Vietnam sur les archipels de Truong Sa et Hoang Sa a été reconnue lors de la conférence de San Francisco en septembre 1951. Cette conférence qui a regroupé 51 pays visait à régler les problèmes liés à la division territoriale au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Lors de cette conférence, le chef de la délégation vietnamienne Tran Van Huu, Premier ministre du gouvernement de Bao Dai a affirmé la souveraineté vietnamienne sur ces deux archipels sans se heurter à des protestations des autres 50 pays participants. Par contre, la proposition formulée par l’URSS de reconnaître la souveraineté de la Chine sur ces deux archipels a été dénoncée par 46 des 51 pays. » A-t-il indiqué.

Toujours selon Tran Duy Hai, en 1974, la Chine a recouru à la force pour annexer l’archipel de Hoang Sa du Vietnam. Or, l’annexion par la force du territoire d’un pays souverain constitue un acte illégal. C’est pourquoi il est impossible de reconnaître la souveraineté chinoise sur l’archipel de Hoang Sa.

Pour justifier ses activités illégales dans la zone économique exclusive du Vietnam, la Chine ressort souvent une lettre que le Premier ministre vietnamien Pham Van Dong avait adressée à son homologue chinois Zhou Enlai en 1958. Pékin explique à tort et à travers que dans cette lettre, le gouvernement vietnamien reconnaît implicitement la souveraineté chinoise sur les archipels de Hoang Sa - Xisha, pour la Chine - et de Truong Sa  - Namsha, pour la Chine. Qu’en est-il réellement ? Tran Duy Hai l’a rejeté :“Il est important de souligner que la lettre de l’ancien Premier ministre Pham Van Dong n’évoquait pas la question territoriale ni la souveraineté sur les deux archipels de Truong Sa et Hoang Sa. Elle ne reconnaissait que l’élargissement des eaux territorialles de la Chine vers la région située à 12 mille marins et demandait aux organes compétents vietnamiens de respecter la limite de 12 mille marins. »

Tran Duy Hai a aussi rejeté les informations selon lesquelles la Chine a affirmé qu’il n’y avait pas de conflits sur l’achipel de Hoang Sa car ce dernier appartient à la Chine. Il a affirmé que cette position va à l’encontre de celle des dirigeants chinois. En effet, le 24 septembre 1975, lors de sa rencontre avec le premier secrétaire du Parti du Travail du Vietnam Le Duan, le vice-Premier ministre chinois Deng Xiaoping a reconnu les litiges bilatéraux sur les deux archipels de Truong Sa et de Hoang Sa, affirmant que les deux pays pourraient négocier cette question. Son avis a même été écrit dans le mémorandum du ministère chinois des Affaires étrangères publié le 12 mai 1988 dans le quotidien chinois « Renmin Ribao ».

À propos de l’accusation de la Chine selon laquelle le Vietnam a réparti 57 lots gazo-pétroliers dont 7 gisements entrés en fonctionnement et 37 plates-formes dans les zones maritimes en litige, Do Van Hau, directeur général du groupe gazo-pétrolier du Vietnam, affirme :« Toutes les activités gazo-pétolières du Vietnam sont réalisées entièrement sur son plateau continental, conformément à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982. C’est une réalité reconnue par la communauté internationale. De nombreuses sociétés étrangères ont d’ailleurs signé des contrats d’exploration gazo-pétroliers avec le Vietnam dans des lots situés sur son plateau continental. »

Selon Do Van Hau, la Chine veut faire d’une zone sans litige une zone litigieuse pour matérialier sa revendication de la ligne de langue de boeuf critiquée par la communauté internationale. Le Vietnam réfute énergiquement cet argument erronné et affirme sa détermination à défendre ses droits et intérêts légitimes par des mesures pacifiques, conformément au droit international.

Les présidents de la conférence ont répondu à de nombreuses questions de correspondants vietnamiens et étrangers sur les évolutions sur le terrain, sur les fondements juridiques de la souveraineté des archipels de Hoang Sa et Truong Sa, mais aussi sur la possibilité de traduire la Chine devant la Cour internationale.

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