France : 6h30 d’échanges entre Macron et les maires d’Occitanie

(VOVWORLD) - Pour la seconde fois en trois jours, le président français Emmanuel Macron a échangé vendredi pendant six heures et demie avec 600 maires, dont certains l’ont prévenu que les mots seuls ne suffiraient pas à mettre fin à la crise des «gilets jaunes», et ce à la veille de l’acte 10 du mouvement.
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«Je vous mets en garde, monsieur le président : il ne faudra pas que ce débat devienne le grand bluff!», a averti le président de l’association des maires ruraux du Lot, Christian Venries, au début de la discussion dans la petite ville de Souillac.

«Nous avons besoin d’actes forts», a renchéri le maire de Cahors, Jean-Marc Vayssouze-Faure (PS), en lui remettant le cahier de doléances des habitants établi «par des mots plutôt que par des dégradations».

Comme lui, de nombreux maires des 13 départements d’Occitanie ont pris au mot Emmanuel Macron qui avait souhaité mardi un débat «sans tabou».

Déjà venu à Souillac en février 2017 comme candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron a paru repartir en campagne en leur répondant, ôtant sa veste, debout au centre de l’agora et micro à la main, la politique des 20 premiers mois de son quinquennat.

«Je suis un pragmatique, il n’y a pas de tabou», a-t-il affirmé, en se disant ouvert à des aménagements sur certaines décisions, comme les 80 km/h. Mais il a de nouveau défendu la suppression de l’ISF, l’une des premières revendications des «gilets jaunes». «Ce n’est pas un sujet entre les riches et les pauvres, c’est : est-ce qu’on veut aider à créer des emplois?», selon lui.

Qualifiant le débat de «détonateur à intelligence collective», il a estimé qu’il n’était plus possible pour le monde politique de «décider comme avant, sans aller chercher de la délibération et de consensus».

Le chef de l’État a également récusé les accusations de mépris, liées souvent à ses petites phrases. «Je m’en accommode» mais «j’ai ma vérité, ma sincérité… je suis profondément attaché à chacun de nos concitoyens».

Venus des quatre coins de l’immense région d’Occitanie, les maires l’ont interpellé en particulier sur l’affaiblissement des services publics dans les campagnes, qui se sentent défavorisées.

Emmanuel Macron a affirmé que l’immigration faisait «partie du débat» mais que c’était «une erreur de l’aborder par l’intermédiaire du terrorisme», répondant à des propos virulents de la maire LR de Montauban (Tarn-et-Garonne), Brigitte Barèges.

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