Brexit: Tensions entre le Royaume-Uni et l’Union européenne

(VOVWORLD) -A peine commencées, les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, appelé aussi Brexit, s’annoncent déjà difficiles, surtout après le sommet européen du 29 avril à Bruxelles, premier sommet depuis la lettre de Theresa May annonçant que son pays s’apprêtait à sortir de l’Union européenne.
Brexit: Tensions entre le Royaume-Uni et l’Union européenne - ảnh 1La Première ministre britannique Theresa May. Photo AFP/AVI

Union européenne unie

Les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 ont adopté unanimement les grands principes directeurs qui guideront les négociateurs européens du Brexit au cours des deux prochaines années. Les négociations sur un futur accord commercial avec la Grande-Bretagne ne débuteront que si Londres accepte les conditions concernant les citoyens européens et paie les frais causés par sa sortie.

Trois millions de ressortissants de l’Union européenne vivent au Royaume-Uni. La défense des droits de ces expatriés constitue la priorité numéro un, selon Donald Tusk, président du Conseil européen. La Commission européenne a d’ores et déjà établi une liste des droits “à protéger”.  Précisément, l’Union européenne demandera au Royaume-Uni d’octroyer le statut de résident aux citoyens européens ayant vécu minimum cinq ans dans ce pays. Cette demande ne devrait pas être facilement acceptée car le gouvernement conservateur de Theresa May souhaite limiter l’immigration. La priorité numéro deux, un terrain d’entente sur le solde de tout compte, est sans doute le sujet le plus sensible politiquement. Bruxelles demande à Londres de solder les comptes de tous ses engagements financiers en fonction de sa participation aux différents programmes et fonds européens. Une facture globale, incluant les engagements pris dans le cadre financier pluriannuel qui court jusqu’en 2020, d’environ 60 milliards d’euros, sera donc présentée au Royaume-Uni.

L’Union européenne veut aussi que l’industrie financière britannique observe toutes les réglementations du bloc si elle veut accéder aux marchés de ses pays membres. Ces conditions sont, pour Donald Tusk, la seule approche pour boucler les négociations avec le Royaume-Uni. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a, de son côté, réitéré la position européenne de ne pas entamer les négociations sur un accord commercial avec la Grande-Bretagne pendant cette phase. Position soutenue par la Chancelière allemande Angela Merkel. Celle-ci a prévenu jeudi les Britanniques qu'ils ne devaient pas espérer, après le Brexit, avoir les mêmes droits qu'un pays membre de l'UE. La Grande-Bretagne doit comprendre qu'elle ne tirera aucun avantage sur ses 27 partenaires de l'Union européenne une fois que les négociations sur le Brexit seront terminées, a prévenu le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble. "Nous ne voulons pas affaiblir la Grande-Bretagne. Mais nous ne voulons pas davantage que le reste de l'Europe soit affaibli. La Grande-Bretagne, après sa sortie, ne devrait pas bénéficier d'avantages que d'autres pays n'auraient pas."a-t-il ajouté.

Consensus Union Européenne-Royaume-Uni: faible perspective

Face aux réactions de Bruxelles, la Première ministre britannique Theresa May a déclaré le 30 avril qu’elle maintiendrait sa position et a accusé l’Union européenne de s’unir contre son pays. Lors de son déplacement à Leeds, dans le cadre de sa campagne électorale, elle a déclaré que la position européenne ne causerait qu’instabilité et risques à l’économie britannique. David Davis, ministre britannique en charge du Brexit, a reconnu que ces négociations seront les plus difficiles auxquelles son pays devra faire face.

Les négociations sur le Brexit ne font que commencer, mais les positions fermes des deux parties montrent qu’elles ne seront pas faciles. Des concessions mutuelles sont nécessaires pour faire avancer ce processus mais à ce jour, aucun compromis n’est amorcé.

Sur le même sujet

Commentaires

Autres