Europe: l’Union fragilisée

(VOVworld)- Les résultats définitifs des élections parlementaires européennes ont été proclamés. Les conservateurs arrivent en tête, suivis des socialistes et des démocrates. Mais le fait marquant de ce scrutin restera incontestablement la montée de l’extrême-droite et des partis europhobes, ce qui risque d’entraver le développement du Vieux Continent.

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Les Européens étaient donc appelés aux urnes pour élire leurs 751 eurodéputés, comme on les appelle désormais. Coup de tonnerre pour les uns, fatalité pour les autres, les europhobes, ou eurosceptiques pour prendre une appelation plus nuancée, occuperont un cinquième des sièges.

Poussée de l’extrême-droite et de l’europhobie

Dans presque tous les pays européens, les partis d’extrême-droite ont amélioré leurs performances électorales. En France et au Royaume-Uni, par exemple, ces partis ont même obtenu des scores plus élevés que les grands partis au pouvoir. Au Danemark, le parti du peuple danois, ouvertement anti-immigés et europhobe, est arrivé en tête. En Allemagne, le parti «Alternative pour l’Allemagne», fortement eurosceptique, qui en était à sa première participation à des élections européennes, réussit son entrée au parlement.

On est dès lors en droit de se demander pourquoi l’Europe suscite un tel désenchantement. Pour les dirigeants européens, l’avertissement est sérieux et suppose une véritable remise en question.   

Perte de confiance

Premier enseignement, le taux de participation de 43%, historiquement faible, qui traduit une véritable désaffection, un véritable désintérêt pour le parlement européen qui est élu tous les 5 ans.

La crise économique mondiale est bien évidemment passée par-là, entrainant une crise de confiance au sein de l’électorat européen qui ne se reconnaît plus dans les institutions censées le représenter. Le coût de la vie devient de plus en plus pesant, le taux de chômage ne cesse d’augmenter, les impôts montent alors que les allocations sociales baissent... Nombreux sont les Européens qui n’attendent plus rien des réformes engagées par leurs dirigeants et qui se laissent tenter par des discours radicaux ou démagogiques tels que ceux que leur proposent l’extrême-droite.

Quel chemin pour l’avenir?

«Tremblement de terre», «séisme»… A l’annonce des résultats, dimanche soir, les réactions étaient pour les moins alarmistes. Pour les analystes, l’instabilité politique qu’augure ce scrutin est d’un certain sens plus dangereuse encore que la crise économique qui en est l’origine.

Face à cette situation, les chefs d’Etat et de gouvernement européens se sont réunis immédiatement à Bruxelles. Plus que jamais, l’Europe a besoin de réformes. Le président français François Hollande a proposé d’édifier une Europe simple, claire et efficace. Le Premier ministre britanique David Cameron a quant à lui plaidé pour un changement au sein de la direction du bloc et pour une nouvelle modalité de fonctionnement. Et enfin, de l’avis du président de la Commission Européenne, le temps est venu pour les dirigeants européens de réfléchir sérieusement à leurs responsabilités.

Le Vieux Continent a incontestablement besoin de trouver un nouveau souffle. Mais il lui faudra désormais compter avec un parlement comportant un grand nombre de députés europhobes. Autant dire que le réformisme des uns risque d’être rapidement entravé par le scepticisme des autres et qu’à-ce jeu-là, l’Union pourrait se retrouver durablement fragilisée./.



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