La crise politique en Syrie : l’heure H a-t-elle sonné ?

(VOVworld)-Les choses tournent mal en Syrie. La violence gagne du terrain, portant les hostilités à un tournant important. Ce jeudi, c’est déjà le 5ème jour consécutif où la violence fait escalade dans la capitale, avec comme paroxysme l’attentat à la bombe sur le bâtiment de la Sécurité nationale à Damas, mercredi. Plusieurs hauts responsables syriens ont été tués. Face à cette situation, l’opinion publique redoute une guerre civile.




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Photo : AFP


Le regain de violence a donc débuté dimanche dernier, lorsque les forces insurgées de l'Armée syrienne libre (ASL) lançaient une opération de grande envergure, baptisée « le volcan de Damas et les séismes de Syrie ». L’ASL a aussi déclaré mardi que « la bataille pour la libération de Damas a commencé ». Mercredi, l’attentat à la bombe visait le bâtiment de la Sécurité nationale à Damas - le QG du gouvernement du président Bachar al-Assad. Plusieurs hauts responsables ont été tués, dont le ministre de la Défense, Dawoud Rajha, le général Hassan Turkmani, le vice-ministre de la Défense, Assef Chaoukat qui est également le beau-frère du président Assad. Cet attentat porte un coup terrible à l’appareil sécuritaire syrien parce qu’il s’est produit dans le quartier de Rawda où la sécurité était rigoureuse et que l’auteur serait l’un des gardes du corps appartenant au cercle proche du pouvoir. Ce garde du corps aurait actionné une ceinture d’explosifs. L’attaque a été revendiquée par le groupe islamiste Liwa al-Islam, précisant que l’attentat visait le bureau de contrôle de la crise à Damas. Pendant ce temps, un porte-parole de l’ASL a affirmé que « le volcan de Damas » ne faisait que débuter.

En dehors de Damas, les hostilités gagnent du terrain. Parallèlement à cet attentat suicide, les forces insurgées ont également réalisé cinq grandes explosions à Muhajireen, situé au Nord-Ouest de Damas et tout près de la base militaire de la 4ème division de blindés. Des hélicoptères de l’armée syrienne ont braqué leurs mitrailleuses et tiré des rockets sur certains quartiers d’habitation à Damas, alors que les forces du président Bachar al-Assad se livrent dans les batailles avec les insurgés dans la capitale syrienne. Mardi, le chef des renseignements militaires israéliens, le général Aviv Kochavi, avait indiqué que le contrôle de Damas par le gouvernement syrien s’affaiblissait de plus en plus et que le président Bachar al-Assad avait dû mobiliser ses forces aux zones situées près de la frontière avec Israel pour venir consolider les forces basées autour de la capitale. Entre-temps, les insurgés syriens ont annoncé avoir abattu un hélicoptère militaire à Damas. Le colonel Kassem Saadeddine, porte-parole du commandement de l'ASL en Syrie, a affirmé que « La bataille pour la libération de Damas a commencé et les combats ne cesseront pas dans la capitale. Nous allons vers la victoire »... « Nous avons un plan clair pour contrôler tout Damas ». Sur la situation syrienne, le ministre russe des Affaires Etrangères, Sergei Lavrov, a estimé mercredi que la bataille décisive pour gagner la capitale de Damas a commencé.

Immédiatement après l’attentat en question, les pays occidentaux ont réagi. Mercredi, les armées de certains pays ont été mises en état d’alerte. Les forces américaines basées dans la région, mais aussi Israel, la Jordanie, l’Arabie Saoudite, l’Irak et la Turquie se sont mis en état de combat, par crainte des réactions du gouvernement de Bachar al-Assad. Les Etats-Unis ont mené des consultations urgentes pour évaluer l’évolution de la crise et la réaction de Bachar al-Assad, alors que le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a convoqué d’urgence les officiers du renseignement et de la sécurité, afin de discuter de la situation syrienne.

En dehors de ce pays du Moyen-Orient, un mouvement visant à serrer le régime de Bachar al-Assad sous tous les domaines est en cours de réalisation. Les Etats-Unis ont renforcé les sanctions à l’encontre des dizaines de ministres syriens. Il s’agit là d’une partie de l’engagement ferme qui vise à mettre la pression sur le régime de Bachar al-Assad, l’obligeant à mettre un terme aux massacres et à renoncer au pouvoir. Quant au ministre des Affaires Etrangères britannique, William Hague, il estime que les Nations Unies doivent réagir énergiquement, pour mettre fin aux conflits. Il a aussi appelé la Russie et la Chine à soutenir une résolution plus vigoureuse du Conseil de sécurité de l’ONU. Pendant ce temps, prenant la parole à une conférence de presse tenue au Pentagone, à l’issue d’un entretien avec son homologue britannique Phillip Hammond en visite aux Etats-Unis, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a estimé que la situation en Syrie devenait hors de contrôle. Il a ainsi appelé la communauté internationale à coopérer pour accélérer le processus de transition dans ce pays du Moyen-Orient.

Actuellement, à la demande de l’émissaire international, Kofi Annan, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé d’avancer à aujourd’hui le vote de la résolution élaborée par l’Occident, appelant à la sanction de la Syrie, pour donner ainsi plus de temps de négociations aux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Kofi Annan a condamné énergiquement l’attentat sanglant en Syrie tout en pressant le Conseil de sécurité de faire un acte clair et concret, afin de mettre fin à la violence et ouvrir la voie à une transition politique en Syrie. Cet appel a reçu le soutien de l’Union européenne, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et de la France. Face à cette évolution de la situation, l’opinion publique estime que le scénario libyen est répété dans ce pays du Moyen-Orient et que l’heure H va bientôt sonner pour le régime du président Bachar al-Assad.
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