L’Entrée de la Croatie dans l’UE : Opportunités et défis

(Vovworld)- La Croatie est devenue le 1er juillet 2013 le 28ème État de l'Union européenne, 10 ans après le dépôt de sa candidature et de laborieuses négociations. Cet évènement offre à la Croatie de nombreuses opportunités de développement tout en la mettant face à des défis majeurs.

Pour devenir un Etat de l’Union européenne, la Croatie a dû, au cours des 7 dernières années, mener de vastes réformes afin de remplir les conditions posées par la Commission européenne. Entre autres, pour parvenir à cette adhésion, il lui était nécessaire de renouer avec la croissance économique, rétablir le marché du travail, contrôler l’inflation, renforcer la lutte anti-criminalité et établir une coopération avec le Tribunal international des crimes de guerre en Yougoslavie. Autant dire que pour ce pays d’ex-Yougoslavie, le chemin fut long et semé d’embûches.

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Dans son discours de félicitation, le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso a souligné que l’Union européenne serait une nouvelle maison pour la Croatie qui lui assurerait un avenir meilleur. De son côté, le président croate Ivo Josipovic a affirmé que l’entrée dans l’Union Européenne ouvrait une nouvelle page de l’histoire nationale.

En effet, selon les prévisions, l’entrée dans l’Union Européenne permettrait à la Croatie, pays de 4,4 millions d’habitants, de pouvoir bénéficier d’aides estimées à près de 12 mille milliards d’euros. Le pays aux mille îles peut espérer, grâce à l’ouverture de sa frontière terrestre avec la Slovénie, un autre Etat membre, attirer davantage de touristes. Lors de la réunion du Parlement croate, le 29 juin, le Premier ministre Zoran Milanovic a déclaré que l’adhésion à l’Union européenne ouvrirait de nouvelles perspectives à la Croatie et un nouveau monde aux Croates. Il y a un an, en pleine récession européenne,  le gouvernement avait aussi rassuré le peuple en maintenant que l’adhésion restait le meilleur choix.

Contrairement à l’allégresse gouvernementale, les Croates attendent cet évènement avec peu d’enthousiame. Selon un sondage effectué en 2003, 80% des interrogés étaient favorables à l’entrée dans l’Union européenne. 9 ans plus tard, ce taux atteint timidement les 67%. La raison en est qu’au cours de la période des négociations, Zagreb s’efforçant de satisfaire les critères rigoureux de l’Union européenne, a vu cette dernière sombrer, en 2008, dans une crise de la dette publique sans précédent. Face à cette situation qui perdure, les pessimistes ont peur que la Croatie doive faire face à une flambée des prix et que les Croates se voient dans l’obligation de vendre leur travail à bas prix.

Selon les analystes, il est peu probable que la Croatie puisse profiter de son entrée dans l’Union européenne à court terme, au vu de la situation économique actuelle : le taux de chômage touche 21% de la population active et le PIB est de 39% en dessous de la moyenne européenne. « La Croatie deviendra-t-elle comme la Grèce ? », a averti le quotidien allemand Bild. Par ailleurs, désormais, les marchandises croates doivent répondre aux critères européens. Les entreprises étatiques en perte de vitesse doivent se restructurer pour pouvoir survivre dans un environnement concurrentiel toujours plus acharné, les plus concernés étant les secteurs bancaire et électrique.

Il est difficile de nier les intérêts qui poussent la Croatie à entrer dans l’Union européenne. Cependant, les défis auxquels ce pays va devoir faire face maintenant sont encore plus risqués, sachant que la crise économique ne cesse de sévir sur le Vieux Continent./.

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