(VOVworld) - Un an s’est écoulé depuis que les Américains et leurs alliés ont déclaré la guerre contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI). En dépit des dépenses colossales de la coalition internationale, l’EI ne cesse de croître. L’élaboration d’une nouvelle stratégie plus performante est jugée indispensable pour éliminer l’EI.
Depuis août 2014, l’US Air Force, en accord avec la coalition de 19 pays, mène sans relâche des bombardements aériens contre les brigades du groupe État islamique, en Syrie et en Irak. Pas moins de 6.000 frappes ont été effectuées à l’aide de chasseurs à réaction ultra perfectionnés. Le coût des opérations militaires contre l’EI est estimé à 3 milliards et demi de dollars, sans compter les frais d’entraînement et de consultation en faveur des forces irakiennes.
Les influences étendues de l’EI
Ces raids aériens ont anéanti des milliers d’assaillants djihadistes et permis de regagner 30% de l’espace contrôlé par l’EI en Irak et en Syrie. Ces offensives n’ont pourtant pas empêché l’EI d’accroitre ses influences et plusieurs villes stratégiques sont tombées, les unes après les autres, aux mains des djihadistes qui ont étendu leur emprise au-delà des frontières de l’Irak et de la Syrie.
Alors, une année pour rien? C’est le constat sévère que l’on est tenté de dresser après la prise par l’Etat islamique (EI) de la ville symbolique de Palmyre, en Syrie, trois jours après celle de Ramadi, en Irak. Moins d’un an après la chute de Mossoul, deuxième ville irakienne, l’EI réaffirme son emprise sur un vaste territoire qui s’étend de part et d’autre d’une frontière désormais caduque.
Un an après avoir proclamé sa volonté d’instaurer un «califat» pour tous les musulmans du monde, le rêve de l’organisation terroriste semble accessible. Le groupe dispose en effet des conditions nécessaires: un territoire, une armée et des ressources financières colossales grâce au pétrole.
La stratégie de Washington visant à laisser combattre les troupes irakiennes au sol contre l’EI avec un appui aérien massif de l’armée américaine n’a pas été efficace. La coalition dirigée par les Etats Unis est donc obligée de changer son approche pour vaincre les forces de l’EI, qui sont professionnellement exercées.
Nouvel engagement de la Turquie
Alors que le président turc Recep Tayip Erdogan a réaffirmé sa détermination dans sa guerre contre le terrorisme visant les rebelles kurdes et l’Etat islamique, Washington a utilisé mercredi pour la première fois une base turque pour bombarder les positions de l’État islamique en Syrie. Jusqu’à présent, la coalition internationale n’avait utilisé la base turque d’Incirlik que pour envoyer des drones en Syrie, tandis que ses avions de chasse s’élançaient de porte-avions ou d’autres sites militaires dans la région.
Le Pentagone a récemment envoyé 6 chasseurs F6 et 300 soldats supplémentaires vers Incirlik pour continuer les entraînements auprès de 5.400 militants de l’opposition syrienne. Coût de l’opération: 500 millions de dollars.
Quelle issue?
Les véritables intentions des Américains et de leurs alliés dans la guerre contre l’EI sont connues depuis le début. Les Etats-Unis ont démenti toute coordination avec Damas pour frapper l’EI, après que le président syrien ait promis de soutenir la lutte anti-terroriste à condition qu’il soit informé des opérations aériennes que la coalition internationale entend mener sur son territoire. La Russie a salué la volonté de Damas, estimant qu’une coalition réunissant toutes les forces pour lutter contre un ennemi commun était nécessaire.
La coopération entre Washington et Ankara devrait favoriser les frappes aériennces.
L’éventualité d’une coordination avec le gouvernement syrien rendra la victoire plus certaine contre l’EI qui devient de plus en plus dangereux. Moscou et Téhéran cherchent aussi un compromis avec les forces armées internationales, y compris les armées syriennes et les Kurdes afin de faire front contre les djihadistes de l’EI.