Nucléaire iranien : les pourparlers difficiles et incertains

(VOVworld) - L’Iran et les grandes puissances donnent ce mardi à Vienne (Autriche) le coup d’envoi des négociations visant à résoudre définitivement leur conflit autour du programme nucléaire de Téhéran. Au regard des récents évènements, ces pourparlers pourraient s'avérer difficiles et incertains.

Il s’agit des premières négociations de haut niveau entre l’Iran et le P5+1 depuis le 24 novembre 2013, date à laquelle, un accord intérimaire sur le nucléaire iranien a été signé. Le P5+1 regroupe les cinq membres permanents de l’ONU (Grande-Bretagne, France, Etats-Unis, Russie, Chine) plus l’Allemagne. Ces pourparlers de quelques jours sont présidés par la cheffe de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

Les pourparlers sur fond de scepticisme

Au seuil de ce nouveau cycle, les participants se montrent sceptiques. Un haut responsable américain avoue : difficile pour un accord durable afin de limiter ce programme controversé depuis des décennies.

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Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. Photo: AFP

Les dirigeants iraniens ne sont pas plus optimistes. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, croit que ce processus ne mènera nulle part, un clair avertissement adressé à Washington sur de probables échecs, et ajoute que « la question nucléaire est un prétexte pour les Etats-Unis pour justifier leur hostilité à notre égard ».

Le chef de la diplomatie iranienne, Mahammad Javad Zarif, déclare quant à lui que le plus grand défi procède de la méfiance entre les camps.

Les analystes partagent ces points de vue. Selon eux, les chances d’aboutir à un accord ne sont que de 10%. Des observateurs ont même été jusqu’à déclarer que l’accord du 24 novembre était la meilleure solution possible pour les Occidentaux.

La divergence – la pomme de discorde

Les divergences persistantes entre Téhéran et l’Occident, le désaccord de l’opposition dans chaque camp, tels sont les risques qui peuvent exploser à tout moment au cours des négociations.

La nouvelle génération de centrifugeuses et le réacteur à eau lourde d’Arak seront les points centraux des débats, dévoile Hamid Baeedinejad, un négociateur iranien.

Le réacteur d'Arak, dont l'Iran a accepté de suspendre la construction, suscite l'inquiétude des Occidentaux, car l'Iran pourrait y produire du plutonium utilisable dans une bombe. Mais, Téhéran n’acceptera pas de renoncer à son droit de moderniser ces centrifugeuses, affirme M. Baeedinejad.

En effet, une semaine avant ce nouveau cycle, les autorités iraniennes avaient déjà averti qu’elles ne cèderaient jamais à l’Occident. Majid Takhte Ravanchi, un autre négociateur de Téhéran, a estimé que son pays ne fermerait aucune base nucléaire.

Les Occidentaux maintiennent que l’Iran doit geler immédiatement les parties les plus dangereuses de son dossier nucléaire.

Face à ces divergences majeures, dès son arrivée à Vienne, le ministre des Affaires étrangères iranien, Javad Zarif, a appelé les parties à prendre leurs responsabilités pour parvenir à un accord définitif. Selon lui, le précédent accord du 24 novembre 2013 constitue un pas en avant qui nécessite d’être amélioré.

Ces différends nuisent à la signature d’un accord définitif et l’on craint que cela reste du domaine du rêve si les participants ne changent pas radicalement leurs approches.

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