Présidentielle américaine : le sprint final est commencé

(VOVworld)-La campagne électorale pour la présidentielle américaine est entrée dans sa dernière ligne droite. La période qui s'écoule entre les conventions des partis et l'élection du président des Etats-Unis est en fait rythmée par quatre grands débats : trois opposent les deux candidats à la Maison Blanche, l'un met face à face les deux candidats à la vice-présidence. Le débat de mercredi était le premier opposant le président sortant Barack Obama, jusqu’alors donné favori dans les sondages, à son adversaire républicain Mitt Romney, qui voulait renverser la situation.

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Mitt Romney et Barack Obama se sont affrontés sur leurs projets économiques, lors de leur premier débat télévisé à Denver, le 3 octobre 2012. (Photo : Afp.com/Win Mcnamee)


Le débat télévisé de mercredi soir, retransmis en direct du campus de l'université de Denver, dans le Colorado, était bien sûr une étape décisive dans la course à la Maison Blanche. Pendant une heure et demie, le président sortant Barack Obama et son adversaire républicain Mitt Romney ont confronté leurs projets économiques dans un débat parfois technique. Quelque 60 millions d’Américains auraient suivi ce premier débat télévisé. Pour se préparer à ce grand rendez-vous, les deux candidats avaient fait appel à des répétiteurs, c’est-à-dire à des hommes chargés de tenir le rôle du contradicteur, afin de se tenir prêts à parer à toute éventualité et d’avoir réponse à tout.   

Mitt Romney, qui se trouvait dans l’Etat du Massachussets, avait ainsi consacré toute la fin de la semaine dernière à des simulations de débats avec le député républicain Rob Portman dans le rôle de Barack Obama, lequel était chargé de se faire le porte-voix de l’électorat. D’après son équipe, l’ancien gouverneur du Massachussetts, âgé aujourd’hui de 65 ans, avait même commencé à répéter depuis plusieurs semaines pour ces débats télévisés qu’il prévoyait très tendus. Les Républicains voulaient en tout premier lieu pointer du doigt la lenteur de la croissance américaine. La croissance du PIB américain au 2ème trimestre de cette année n’a en effet atteint qu’1,3%, un taux « inacceptable » pour le Département du commerce américain, qui a estimé qu’il était temps pour les électeurs américains de choisir un nouveau patron pour la Maison Blanche, susceptible de renouer avec une croissance rapide. Mais Mitt Romney s’est également montré très critique envers l’administration de Barack Obama qui prévoit de réduire de 500 milliards de dollars le budget de la défense nationale pour les 10 années à venir. Cela affaiblira l’armée américaine et portera préjudice à la sécurité nationale, a-t-il fait valoir.

De son côté, le président sortant négocie ce dernier virage au sprint. Bien qu’assez discret sur le mode et la fréquence de ses séances de répétition, Barack Obama a mené plusieurs discussions avec les membres de son staff. On sait en tout cas que le sénateur John Kerry, qui était chargé de jouer le rôle de Mitt Romney, a pris l’avion pour des répétitions à Henderson, dans le Nevada. Dimanche dernier, dans un discours qu’il a prononcé à Las Vegas, le président sortant a déclaré que les deux candidats à la présidentielle devraient envisager sérieusement des mesures permettant de maintenir la croissance économique et de garantir la sécurité.  Toujours selon Barack Obama, les électeurs américains doivent actuellement faire un choix difficile car ils n’auront pas seulement à élire leur président, à voter pour le parti démocrate ou le parti républicain, mais aussi et surtout à décider de l’avenir de leur pays.

Selon les derniers sondages d’opinion publique, Barack Obama est donné favori avec un écart de 5 points. A noter d’ailleurs que cet écart est encore plus important dans les Etats où il y a un grand nombre d’électeurs indécis. Quant à Mitt Romney, il enregistre un taux de soutien assez faible dans les Etats importants, faisant ainsi les frais de la diffusion d’une vidéo dans laquelle il  critique ces "47% d'Américains qui sont dépendants du gouvernement, qui pensent qu'ils sont des victimes". En retard de cinq points dans les sondages, le candidat républicain est donc accusé de taper sur les Américains les plus pauvres. Il résiste néanmoins et croit encore en ses chances de pouvoir inverser la vapeur d’ici le 6 novembre, en misant notamment sur les débats télévisés. Le sprint final est donc commencé, mais la ligne d’arrivée est encore bien loin, pour l’un comme pour l’autre des deux candidats.

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