Sommet Trump-Poutine: vers un réchauffement ?

(VOVWORLD) - Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine se rencontreront le 16 juillet à Helsinki, en Finlande, pour leur premier sommet bilatéral. Ce face-à-face suffira-t-il à relancer les relations entre les deux puissances qui sont à leur plus bas niveau depuis la guerre froide ?
 
Sommet Trump-Poutine: vers un réchauffement ? - ảnh 1 Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine - Photo VOV

Les deux chefs d’État se sont déjà parlé deux fois en tête-à-tête, mais de manière informelle. C’était l'an dernier, en marge du G20 et du sommet Asie-Pacifique. Cette fois, il s’agit d’un rendez-vous bilatéral en bonne et due forme. La dernière fois qu'un président américain et son homologue russe s’étaient entretenus en privé, c'était en 2009. Mais à l'époque le patron de la Maison Blanche s'appelait Barack Obama et celui du Kremlin, Dimitri Medvedev.

Une relation conflictuelle

Les relations russo-américaines sont des plus complexes qui soient sur l’échiquier international. Moscou et Washington s’opposent frontalement sur plusieurs dossiers internationaux.

Paradoxalement, Donald Trump n'a jamais caché une certaine admiration pour Vladimir Poutine, qu'il a souvent qualifié de « leader fort », mais son administration n'en entretient pas moins une relation conflictuelle avec Moscou.

En mars dernier, Washington a par exemple annoncé l’expulsion de 60 diplomates en poste au consulat de Russie à Seattle dans la foulée de l'empoisonnement au gaz innervant de l'ex-espion russe Sergueï Skripal. Moscou a répliqué par des expulsions similaires.

En avril dernier, le Trésor américain a adopté un train de sanctions visant des hommes d’affaires, des entreprises et des hauts responsables russes. Face à ces sanctions renouvelées décidées par Washington, Vladimir Poutine a signé une loi permettant de mettre en place un éventail de contre-mesures. Le texte permet également au Parlement russe de décider de sanctions contre tout État qui prendrait des mesures «hostiles» à l'encontre de la Russie.

Les Etats-Unis et la Russie appuient par ailleurs des clans différents dans la guerre civile en Syrie. L’administration de Donald Trump a mené des attaques, à deux reprises, en 2017 et en 2018, contre le régime syrien allié de Moscou, en représailles à des bombardements chimiques imputés à l’armée syrienne. Sinon, l'annexion par la Russie de la Crimée est officiellement contestée par Washington.

Malgré cette dégradation des relations bilatérales, Donald Trump n’a cessé de proclamer sa volonté de « s’entendre avec la Russie » de Vladimir Poutine. « Ne serait-ce pas formidable, si nous pouvions nous entendre pour faire la paix avec la Russie et débloquer ensemble les problèmes du monde?», a-t-il répété à plusieurs reprises. De son côté, le patron du Kremlin a assuré lors d’une récente rencontre avec John Bolton, le conseiller à la sécurité national du président Donald Trump, que « la Russie n'a jamais aspiré à la confrontation avec les Etats-Unis ».

Faut-il parler de rapprochement?

Les préparatifs de ce sommet historique Trump-Poutine se sont accélérés ces derniers jours. De l’avis des analystes, cette rencontre sera plutôt symbolique. Bien entendu, l’Ukraine et la Syrie feront l’objet de discussions entre les deux chefs d’État, mais ceux-ci devraient surtout s’employer à apaiser les tensions qui parasitent les relations entre les deux pays.   

Difficile d’imaginer que les divergences puissent s’effacer en un seul sommet. Cela étant, il n’est pas défendu d’espérer que cette première rencontre officielle marque un « dégel » des relations entre les deux puissances.

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