«Vietnam: les 30 jours de Saigon», un film de Jean-Pierre Moscardo

(VOVWORLD) - Fin avril et durant le mois de mai 1975, le réalisateur français Jean-Pierre Moscardo  a filmé la vie quotidienne à Saigon alors que la ville venait de tomber aux mains des forces de libération. 42 années plus tard, son documentaire a été diffusé, pour la première fois au Vietnam, après que le Département des documents d’archives d’Etat en eut acquis les droits. 
«Vietnam: les 30 jours de Saigon», un film de Jean-Pierre Moscardo - ảnh 1 Une scène du film

La version originale du film de Jean-Pierre Moscardo est conservée à l’Institut national de l’audiovisuel français. L’acquisition de ses droits est une bonne nouvelle pour le Vietnam, se félicite Hoang Truong, directeur adjoint du Département des documents d’archives d’Etat :

«Depuis 1975, plusieurs cinéastes étrangers ont réalisé des films documentaires sur la réunification du Vietnam, des agences de presse internationales implantées à Saigon en 1975 et avant possèdent également de nombreuses photos et documents sur cette période. Mais aucun cinéaste étranger ne nous avait cédé son droit d’auteur, jusqu’à maintenant. ‘Vietnam : les 30 jours de Saigon’ est donc une grande première. Ce sont des images précieuses qui gardent toute leur actualité.»

Les 60 minutes 44 du film ne décrivent pas l’offensive de l’armée vietnamienne, mais se focalisent sur l’effondrement du régime saigonnais au palais de l’Indépendance, sur la foule de migrants se bousculant devant l’ambassade des Etats-Unis ou encore sur le renversement de la statue de la marine de la République du Vietnam. Jean-Pierre Moscardo s’est montré particulièrement précis dans ses choix lorsqu’il filmait les jours précédant le 30 avril 1975, alors que toute la population rêvait d’une paix imminente, et juste après, quand l’indépendance a profondément changé le cours de la vie de chacun. Beaucoup de spectateurs vietnamiens ont dit apprécier l’image diffusée vers la fin du documentaire qui montre des élèves et des étudiants appeler les habitants à nettoyer les rues. Hoang Truong fait partie de ceux qui ont tenu à saluer ce regard humaniste du cinéaste.

«Plus le temps passe, plus on prend du recul dans l’appréciation d’un événement historique. Plus de 40 ans ont passé et on a eu l’occasion de voir la victoire du 30 avril à travers les yeux des révolutionnaires et de l’Etat socialiste du Vietnam. Cette vision des choses mérite d’être complétée par celle des journalistes et cinéastes étrangers, qui est à mon avis tout aussi respectable.»

Jean-Pierre Moscardo a été un observateur objectif des derniers instants de la guerre au Vietnam. Il a immortalisé les yeux pétillants et les sourires heureux de Saigonnais accueillant les libérateurs. Nguyen Thi Ha, directrice du Centre des sciences et des technologies d’archivage, apprécie beaucoup ce film:

«C’est la vision sincère d’une personne qui n’était pas du tout impliquée dans cette guerre. J’apprécie particulièrement la scène où le cinéaste montre de jeunes saigonnais en train de débarrasser leurs rues des ordures, ordures à comprendre autant au sens propre qu’au sens figuré.»

Avec «Mai-des visages» du réalisateur Dang Nhat Minh, «Saigon en mai 1975» de Bui Dinh Hac, «La ville à l’aube» de Hai Ninh… «Vietnam : les 30 jours de Saigon» de Jean-Pierre Moscardo sera pour la jeune génération une source d’informations précieuses sur cette période singulière de l’Histoire nationale.

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