«Une belle danseuse devant toi, souriante et virtuose…»

(VOVWORLD) - Apparue il y a quelques années seulement, la «sexy dance» s’est rapidement imposée auprès des jeunes vietnamiens. Avec une appellation pareille, on ne s’étonnera pas, en même temps !... Bon, plus sérieusement, c’est une pratique qui permet d’entretenir son corps et d’embellir. Que demander de plus?
«Une belle danseuse devant toi, souriante et virtuose…» - ảnh 1Photo internet 

Comme tous les soirs, le centre de danse moderne Sweet Art résonne aux sons d’une musique très rythmée que suivent des apprenties danseuses en short et petit débardeur. Jusque là, tout à l’air normal. Sauf qu’à y regarder de plus près, on s’aperçoit que ce qui leur tient lieu de cavalier n’est autre qu’une chaise ou un bâton, voire un tapis de yoga. Mais visiblement, à voir leurs sourires, cela ne les perturbe pas le moins du monde! Après tout, ce sont des partenaires comme les autres et au moins ont-ils le mérite de se montrer parfaitement dociles.

Les 20 «danseuses» ici présentes ont toutes choisi de s’inscrire à ce cours pour des raisons bien précises: pour l’une, il s’agit de paraître encore plus belle aux yeux de son amoureux, lequel, s’il est vraiment épris, n’en demande certainement pas tant; pour une autre, c’est par simple curiosité.

«Ce qui est difficile, c’est d’acquérir de la souplesse, mais c’est en même temps ce qui fait l’intérêt de la chose », nous confie Thanh Van, du groupe Black Berry.  «Il faut travailler son endurance et surveiller sa ligne, au niveau du ventre et du fessier, notamment. Mais le plus difficile, c’est l’expression…  Il faut essayer de montrer un visage joyeux, en dépit d’une rythmique endiablée et de beaucoup de mouvements à exécuter très rapidement. Mais ça vaut le coup! Imagine un peu… Une belle danseuse, devant toi, souriante et virtuose… Là, forcément, tu craques…», a-t-elle partagé.       

La «sexy dance» est à la portée de tous. En quelques années, ce phénomène s’est répandu comme une traînée de poudre, notamment auprès des employées de bureau et des étudiantes.

«Ce qui me plaît le plus, c’est de voir à quel point les jambes et les abdominaux sont mobilisés», nous dit Vu Ngoc, une employée de bureau. «Les gestes sont simples en soi, mais pour être parfaitement exécutés, ils nécessitent une grande souplesse et de la persévérance. Il n’y a pas d'âge, pour faire ça !... Ici, ça va de 14 à 40 ans… En tant qu’employée, je n'ai pas de temps pour exercer un sport qui m'aide à bien entretenir ma ligne, sauf justement la ‘sexy dance’. Essaie, et tu verras!»  

La «sexy dance» a vu le jour en Occident et a été introduite au Vietnam via la République de Corée. Eh oui, c’est comme ça!... Ce qui est pratique en tout cas, c’est que tous les styles de musique peuvent s’y adapter.

«Nous créons nous même nos chorégraphies», nous précise Thanh Van. «Ça nous aide à développer notre créativité et notre originalité. Pour le reste, nous apprenons sur Internet et en regardant d’autres groupes de danse. La musique choisie est normalement une musique assez rythmée. Mais personnellement, je pense que la ‘sexy dance’ peut se pratiquer sur toutes sortes de musique. Par exemple, lorsque je me mets à danser sur du jazz, j’éprouve une vraie sensation de liberté. C’est comme si je retournais à l’état sauvage! En plus d’être bon pour le corps et l’esprit, la ‘sexy dance’ est pour moi une occasion de montrer une facette inédite de ma personnalité.»  

«La ‘sexy dance’ est bien sûr sensuelle, mais en aucun cas vulgaire», nous assure Anh Dao, qui est serveuse dans un restaurant japonais. Pour elle, la vulgarité n'existe pas en elle-même, il n’existe que des personnes vulgaires.   

«Je pense que quand un danseur ou n'importe qui vient sur scène pour pratiquer un art, il devient un artiste», nous dit-elle. «Même si à ce moment là  il expose son corps, ça reste de l’art. Maintenant, il y a toujours des personnes qui ne voient que le côté ‘tas de chair’… Et je crois que c’est ça, être vulgaire…»  

«Ce loisir, tout droit venu de l’Occident, a subi quelques retouches pour être conforme à la culture de notre pays», nous confie Thanh Van. Les jeunes peuvent donc pratiquer les «yeux fermés», sans crainte de dérives trop osées et du «qu’en dira-t-on». Sans compter que chacun peut rapidement trouver sa voie et créer son propre style, sans restrictions contraignantes. C’est là certainement la clé du succès. 

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