Avant, Thích Chúc Tiếp était enseignant au lycée bouddhique de la province de Ninh Thuan, au centre méridionnal. En 2010, le conseil exécutif de l’antenne de l’Eglise bouddhique de la province de Thai Nguyen lui confie le poste de gérant de la pagode Huống. Avec le souhait d’offrir aux petits malheureux un toit, il accueille 15 enfants dont certains en très bas âge.

"Elever un enfant dans une famille, ce n’est pas une mince affaire, indique le bonze. Alors élever plusieurs enfants dans une pagode, c’est vraiment très difficile. Surtout quand ces enfants viennent de régions et de cultures différentes. J’ai choisi d’être toujours à leur écoute pour pouvoir les comprendre et les encourager à temps. Ainsi, ils prennent confiance dans la vie."

En voyant ces enfants rayonnants s’amuser devant la pagode, on a du mal à imaginer que derrière ces sourires, il y a des destins malheureux. Il y a ceux qui sont orphelins; ceux qui ont des parents, mais qui ne peuvent plus s’occuper d’eux convenablement. Pour eux, la pagode du bonze Thich Chuc Tiep est une famille. C’est le cas de Tran Hai Long. Il vit ici depuis deux ans. Ses parents étaient trop pauvres pour l’envoyer à l’école. Grâce au bonze Thich Chuc Tiep, il mange à sa faim et peut apprendre.

"Le bonze s’occupe de tout, nous raconte Long. Je sens qu’il veut tout nous donner. Parfois, il nous sort de la pagode pour faire des excursions. En hiver, il nous achète des vêtements chauds. Grâce à lui, on est  heureux."

Duong Van Minh est un fidèle bouddhiste qui habite à côté de la pagode. Il est reconnaissant envers l’action du bonze Thich Chuc Tiep.

"Une quinzaine d’enfants vivent maintenant à la pagode, dit Minh. Certains vont à l’école primaire, d’autres au collège ou au lycée. Le bonze leur a offert un vélo pour aller à l’école. L’emploi du temps est précis: études, loisirs, repas, prières. Les enfants ont un large panel d’activités et ils pourront mieux choisir leur voie quand ils seront majeurs. Le bonze s’occupe d’eux comme s’il était leur père. C’est très bien comme ça. Tous ceux qui le connaissent l’apprécie.

Malgré de nombreuses difficultés, le bonze Thich Chuc Tiep voit ses peines récompensées quand les enfants sont heureux:

"En leur offrant un toit à la pagode, je veux qu’ils continuent d’aller à l’école, nous confie-t-il. Ils pourront aussi devenir bonzes, s’ils le souhaitent. Sinon, les études les aideront aussi à trouver une place dans la société. Bien sûr, j’aimerais avoir de meilleures infrastructures pour pouvoir accueillir plus de monde.