L’artiste chevronné Quang Phùng et son amour pour Hanoï

(VOVworld) - Pendant une soixantaine d’années, il a mémorisé les moments historiques et la beauté du quotidien de Hanoï. Dans chacun de ses clichés, on voit son profond amour, ses souvenirs et ses mémoires de la capitale. Lui, c’est le photographe Quang Phùng. Il s’est vu décerner le 29 Août dernier le grand prix « Pour l’amour de Hanoï », encore connu sous le nom du prix Bùi Xuân Phai.

Le photographe chevronné Quang Phùng est né en 1932 à Hà Dông, dans une famille d’intellectuels. Il n’a reçu aucune formation officielle, mais sa passion et son amour pour la photographie ont fait de cet autodidacte un expert de cet art. Durant ses années de travail au ministère des affaires étrangères, Quang Phùng a conservé plusieurs photos de grande valeur dont la libération de Hanoï en Octobre 1954 et les bombardements américains pendant 12 jours et nuits de décembre 1972. Il a ensuite consacré ses talents photographiques au quotidien de Hanoï. Ce photographe a mis des dizaines d’années pour réaliser ses collections de photos sur le lac de l’épée restituée, le vieux quartier de Hanoï et les évolutions sur les paysages, l’architecture et la vie des Hanoïens. Parmi ses oeuvres, on découvre les pédaleurs de cyclo-pousse, les marchands ambulants ou encore les petits commerçants des rues de Hanoï. Quang Phùng peut nous raconter chacune de ses photos. Il nous confie: « Le premier sujet dans toutes mes photos sur Hanoï reste l’homme. Le matin, de bonne heure, je suis déjà les marchandes ambulantes et les transporteuses à vélo. Je viens chez elles pour voir comment elles mangent et vivent. Je vois comment elles se débrouillent pour les soins médicaux et si elles arrivent à retourner dans leur village natal de temps en temps. »

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Pour Quang Phùng, photographier ne signifie pas simplement conserver les images ou les événements, mais surtout les émotions et les pensées. Il a une vision différente sur cet art qui décrit non seulement la beauté de la vie, mais reflète sincèrement et avec vitalité les moments historiques ou encore les problèmes de la société. Quang Phùng est l’un des premiers photographes à avoir ouvert une exposition de photos sur le danger de la drogue. Il émet des messages sur le bien, le beau et le vrai, afin d’édifier une société saine. Pour réaliser des clichés sur la drogue, il faut une bonne dose de courage. Quang Phùng nous confie: « L’essentiel de la photographie est la documentation et l’authenticité. Les photographes doivent s’investir, se présenter au moment où surviennent les événements sans peur ni peine. Quand j’ai pris des photos pour l’exposition “La drogue fait rage dans la capitale”, j’ai dû faire face aux drogués et aux bandits. Les artistes n’ont jamais peur car leur amour est plus puissant que leur peur. Quand je vois que la drogue fait rage, je me sacrifie pour mémoriser les images de ce fléau. »

Lors des récentes inondations à Hanoï, ce photographe octogénaire déjà frappé par des attaques cérébrales s’est rendu au lac de l’épée restituée pour prendre des photos du débordement du lac. La passion pour cet art l’a aidé à relever toutes les difficultés et défis. Dans les tumultes de la vie quotidienne, cet artiste chevronné voyage avec son appareil-photo pour enregistrer les clichés magiques de la vie. L’amour de Hanoï l’a poussé à créer des oeuvres artistiques pour mémoriser la beauté et le dynamisme au tour du lac de l’épée restituée, dans le quartier des 36 rues et corporations de Hanoï et les activités dans les rues de la capitale. Sa passion et son enthousiasme ont été transmis à sa petite fille Minh Anh. Encore écolière, elle rêve de suivre les pas de son papi: « J’observe avec joie le bonheur de mon grand-père de photographier. Je suis contente de penser que ses photos feront plaisir aux autres. Et dans ma tête, je pense que je suivrai son métier. C’est une source d’encouragement pour mon grand-père et ma décision fera plaisir aux autres. Je photographierai Hanoï comme l’a fait mon grand-père. Mes sujets seront le vieux quartier et le lac de l’épée restituée. J’apprendrai des expériences de mon grand-père. » Quang Phùng a consacré presque toute sa vie à embellir Hanoï. Cet artiste de la rue raconte tous les jours au public les histoires du quotidien vues par un natif de Hanoï. Son but est de contribuer à embellir sa ville bien aimée./.

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