CAVILAM : le plaisir de partager

(VOVworld)- Le CAVILAM, Centre d’approches vivantes des langues et des médias, est situé à Vichy, au centre de la France. Depuis 1964, le centre accueille des stagiaires venus des quatre coins du monde pour perfectionner leur français, certains en vue de poursuivre des études universitaires en France, d’autres simplement pour le plaisir de parler la langue de Molière. Quelle est la particularité de ce centre et quels sont ses projets ? Grégory Douet-Lasne, directeur adjoint du CAVILAM répond à nos questions.

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Grégory Douet-Lasne


VOVworld : Qu’est-ce qui fait la différence entre le CAVILAM et d’autres centres qui oeuvrent dans le même domaine ?

Grégory Douet-Lasne : Le CAVILAM a dès sa création joué la carte de l’innovation dans les démarches pédagogiques, dans l’utilisation des documents pédagogiques. On s’est tout de suite, dès la création du Cavilam, intéressé à travailler dans la classe avec des étudiants avec des documents authentiques et notamment avec les médias. On oublie souvent ce que veut dire l’acronyme CAVILAM. Ça veut dire le centre d’approches vivantes des langues et des médias. Et c’est vrai que la télévision, la radio notamment, la presse également ont été très vite introduites dans nos méthodologies pédagogiques.

 

VOVworld : La devise du CAVILAM est « Le plaisir d’apprendre ». Comment se concrétise-t-elle dans les activités du centre ?

Grégory Douet-Lasne : C’est vrai qu’on tient beaucoup à cette devise. On considère qu’apprendre ne doit pas être une torture. On essaie, à travers des méthodologies, des pratiques de classe où les étudiants sont très participatifs, de dédramatiser un peu l’apprentissage de notre langue. Donc ça passe par les méthodes dont je viens de parler, mais aussi par des supports pédagogiques qui vont sortir de l’éternel manuel. On va travailler également le français à partir de projets pédagogiques où les étudiants vont vraiment être acteurs de leur propre apprentissage, où on va les responsabiliser au maximum, comme on a un peu fait avec le groupe de stagiaires vietnamiens, mais on le fait également avec d’autres groupes, des groupes de plus jeunes, par exemple, d’adolescents qui vont venir une semaine, deux semaines au CAVILAM et travailler sur un projet de création de pièces de théâtre, de création de petites vidéos, de création d’un journal, de création de bandes dessinées. L’objectif est de montrer qu’on peut utiliser le français, apprendre le français mais en faisant autre chose que du français.

 

VOVworld : Toutes les semaines, il y a de nouveaux étudiants au CAVILAM. Votre centre a-t-il un programme ouvert pour pouvoir les intégrer au fur et à mesure ?

Grégory Douet-Lasne : Oui, c’est vrai qu’on est un établissement très accueillant. Contrairement à d’autres centres, nous ne fonctionnons pas par session fixe d’un ou de deux mois mais en continu. Le CAVILAM n’est jamais fermé, sauf pour les jours de fête officielle. Donc ça donne beaucoup de flexibilité. On constate aussi que ce système est assez intéressant, puisque les étudiants qui apprennent le français ne sont pas égaux face à la progression. Donc, avec un système ouvert comme celui-ci, un étudiant peut progresser à son rythme et pas à celui imposé par le professeur ou par le groupe de la classe.

 

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VOVworld : Si le CAVILAM peut proposer aux étudiants des méthodes novatrices, c’est parce que vos professeurs travaillent aussi sur la didactique. Précisément, comment ça se passe ?

Grégory Douet-Lasne : C’est vrai que nous faisons un gros travail de recherche pédagogique appliquée avec différents partenaires. Par exemple, la chaîne TV5 Monde nous fait confiance depuis déjà beaucoup d’années pour développer pour eux, à travers leur site Internet, des activités d’apprentissage de français pour les professeurs et les étudiants de français du monde entier. En plus, c’est gratuit, donc c’est intéressant, parce qu’on cherche toujours, au CAVILAM, à partager notre expérience, notre savoir-faire, et peut être notre originalité avec le plus grand nombre. Lorsque c’est gratuit à travers un site Internet, comme celui de TV5Monde, c’est encore plus enrichissant. Mais on travaille également sur des documents pédagogiques avec beaucoup d’autres partenaires, par exemple avec la radio Internet de l’Académie française, pour laquelle on développe aussi des contenus pédagogiques pour les professeurs de français, ou des étudiants, mais également beaucoup pour le compte du Ministère des Affaires étrangères français.

 

VOVworld : Et en ce qui concerne la formation des formateurs, le Cavilam envoie aussi parfois ses professeurs dans d’autres pays, dont le Vietnam ?

Grégory Douet-Lasne : Bien sûr. Cette année, par exemple, on a réalisé plus de 70 missions de formation à l’étranger. Différentes institutions font appel à nous pour former des professeurs de français étrangers dans leur pays. Des ambassades, des universités, des alliances françaises, parfois des lycées, ou des ministères de l’éducation nationale font appel à des services de formation qui vont durer entre trois jours et une semaine. Pour nous, c’est très important ; ça nous permet de partager notre savoir-faire mais également d’apprendre beaucoup des différents contextes éducatifs nationaux, vu la grande diversité.

 

VOVworld : Sur votre site Cavilam.com, j’ai constaté que vous proposez aussi des masters 1 et 2 professionnels. Précisément, quel est ce programme ?

Grégory Douet-Lasne : Effectivement, on propose, en partenariat très étroit avec l’université de Clermont-Ferrand Blaise Pascal, un Master 1 et un Master 2 en français langue étrangère. Ce sont des masters qui sont destinés essentiellement à des professeurs de français étrangers qui ont déjà 5 ans d’expérience dans l’enseignement du français dans leur pays, au collège et au lycée, à l’université qui sont détenteurs d’un master 1 ou d’une licence et ils ont la possibilité d’effectuer de s’inscrire au master au CAVILAM. C’est assez innovant, encore une fois, puisque ce master se déroule sur deux mois sur deux années différentes. Donc c’est très intensif. Ça se passe au mois de juillet. Ça rassemble des professeurs du monde entier. On travaille sur les emplois du temps très lourds, de 40 heures, 50 heures par semaine. Une première année au mois de juillet, une deuxième année toujours au mois de juillet. Et entre temps, ils vont développer un projet de pédagogique qui sera évalué dans le cadre de leur master.

 

VOVworld : A propos des nouveautés ou des projets pour 2012 ?

Grégory Douet-Lasne : On travaille sur différents choses : un projet qui est assez ambitieux, mais qui n’est pas piloté directement par le CAVILAM. Le CAVILAM est un des acteurs. C’est un projet du Ministère des Affaires étrangères français qui veut créer un site d’auto apprentissage en ligne du français. Il y a plusieurs acteurs dont le CAVILAM qui ont été sélectionnés pour construire ce site qui aura une vocation internationale. Ensuite, on a des projets avec plusieurs pays dont la Turquie pour laquelle on va développer un manuel d’apprentissage du français. On a beaucoup de projets mais je vous ai cité ces deux là qui sont importants.

Commentaires

Georges ABIKHATTAR

Super interview. Bravo au Cavilam et surtout à Phuong.

Patrick Guallino

Excellente interview : c'est un plaisir de suivre les informations proposées par Phuong ! Du vrai journalisme... Et toujours une belle maîtrise du français... Plus

Poiré Anne

Bravo Phuong ! Quelle efficacité ,comme toujours : tu n'es pas seulement douée en français, tu maîtrises aussi parfaitement ton métier, quelle bonne journaliste ! Bravo. Et... Plus

Rakhat

C'est une très bonne interview, je trouve qu'après cela on sait plus sur le Cavilam. Merci bien pour ce document.

Grégory Douet-Lasne

Chère Phuong,Merci pour cet entretien. Toute l'équipe du Cavilam garde un très bon souvenir du groupe de stagiaires vietnamiens.... Plus

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