Karine Ponties : « J’ai demandé à maman de me mettre à la danse car j’avais trop d’énergie »

(VOVworld) - Notre page Francophonie de cette semaine nous invite à rencontrer Karine Ponties, une artiste qui n’est plus tout à fait une inconnue, en tout cas pour tous ceux qui s’intéressent à la danse contemporaine. Elle nous explique pourquoi elle a décidé de devenir une danseuse-chorégraphe et elle nous présente aussi sa compagnie « Dame de Pic » qui fêtera l’an prochain son 20ème anniversaire. Mais tout d’abord, Karine Ponties revient sur son travail avec Nguyen Van Nam, un danseur vietnamien, pour un court solo « La tour des vents », qui a été présenté récemment à Hanoï. C'est le fruit d'une coopération entre Wallonie-Bruxelles et le Vietnam.

Karine Ponties : « J’ai demandé à maman de me mettre à la danse car j’avais trop d’énergie » - ảnh 1
Karine Ponties. Photo: Duc Quy/VOV

J’ai fait une demande très claire au VNOB. Je veux quelqu’un de curieux, qui a envie de se laisser perturber, qui veut prendre du temps et n’a pas peur de travailler beaucoup, qui n’a pas peur de l’improvisation et qui a envie de créer son langage avec son imaginaire. Donc, de tout VNOB, j’ai reçu 6 vidéos et j’ai choisi Nam, intuitivement, pas de raison. Les deux premiers jours, Nam était un peu perdu. Mais il a bien travaillé. Et l’importance est de jouer ensemble. Je crois qu’on ne se rencontre que quand on se joue, vraiment. On ne parle pas du tout la même langue. On essaie de se communiquer par la langue du corps.

Pour quelle raison avez-vous décidé de devenir une danseuse-chorégraphe contemporaine ?

Moi j’ai commencé la danse parce que j’ai demandé à ma maman de me mettre à la danse parce que j’avais trop d’énergie. Il faut trouver quelque chose qui peut canaliser mon énergie. Et je faisais de la musique et de la danse. J’ai été interprète, danseuse pendant 25 ans. Et c’est en travaillant avec beaucoup de gens que tout le monde me disait : «  Karine, il faut que tu fasses ce travail parce que tu as un regard. Tu as un façon de regarder les choses. Tu dois faire ton travail. » Et quelques chorégraphes m’ont poussé à faire mon propre travail. Et j’ai fait d’abord des solos et puis petit à petit, il y a de la confiance des gens et ça fait 20 ans…

Comment la formation de philologie vous aide-t-elle à créer des chorégraphies et à mettre en scène des spectacles ?

La philologie, c’est l’étude de différente langue et j’ai toujours été fascinée par toutes les langues et je trouve que la traduction est quelque chose de très essentielle dans le monde. On dit toujours « traduction - trahison ». Je ne suis par d’accord. Traduire, c’est s’approcher de l’autre. C’est toujours d’aller vers l’autre, raconter, essayer traduire une couleur et l’atmosphère qu’on a vu dans un pays, un film, un son, la rue, une vieille dame dans la rue. Comment on traduit tout ça et comment on le partage avec d’autre ? Ça m’a intéressé beaucoup la traduction. C’est pour ça que j’ai fais plusieurs langues. Du coup, la danse, c’est aussi une langue comme beaucoup d’autres.

Votre compagnie « Dame de Pic » va souffler l’année prochaine ses 20 bougies. Pourquoi ce nom ?

Tout simplement, parce que le 2ème solo que j’ai fait s’appelle « la Dame de Pic ». J’ai une tournée dans le monde entier avec. Comme il y a trois femmes et c’était dame de Pic. Et c’est rester comme les gens étaient beaucoup marqué par ce solo. C’était le meilleur nom à donner à mon compagnie.

Parmi la quarantaine de pièces que vous avez créées, quelle est celle que vous préférez ?

C’est difficile parce que tous sont attachés à des gens et à des moments. Celle qui a plus marqué, c’est Holeulone, avec un dessinateur de BD, « Dame de Pic » a beaucoup marqué aussi.

Commentaires

Autres