Le jeu du Phénix

(VOVworld) - Le jeu du Phénix est le premier jeu de cartes philosophique au monde. Il ne s’agit pas de divination, mais de questionnement, de réflexion et de méditation intellectuelle : un véritable tarot philosophique, créé par le philosophe et écrivain Vincent Cespedes, directeur de collection, invité régulier des grands médias et conférencier international. Une création qui conjugue le ludique et le philosophique.

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L'auteur du jeu de Phénix Vincent Cespedes

VOVworld : Qu’est ce c’est le jeu du Phénix ?

Vincent Cespedes: "C'est un jeu à base de cartes - 26 cartes en tout-, et qui permet de proposer des réponses à toutes sortes de questions. Bien sûr les réponses ne sont pas les réponses divinatoires. Ce n'est pas pour lire l'avenir. C'est les réponses qui nous interrogent. "Et si c'était ça? et si la réponse à ma question c'était ça?" Des sortes de scénarios imaginaires qui permettent de questionner des situations comme on ne l'aurait pas questionné naturellement. Souvent quand on a des problèmes on demande à des amis, le premier réflexe c'est d'essayer de demander à des amis "qu'est ce que t'en penses, qu'est ce que je dois faire dans mon travail, dans mon couple... comment vivre?" Ça c'est une question philosophique. Se connaître soi-même c'est une question philosophique. Mais la psychologie fait partie de la philosophie. Et donc on demande à des amis qui répondront en fonction de leur propre vie, de leur propre vécu. Donc finalement si on les connaît bien, ce n'est pas tellement intéressant. On les a dans la tête, on sait très bien la réponse qu'ils peuvent faire. On peut aussi demander à des inconnus mais on ne les connaît pas, on ne sait pas quel est leur point de vue, quelle est leur vision du monde. Et le jeu, on peut le demander au jeu. Et le jeu va nous répondre, mais lui il sera objectif. Il ne sera pas subjectif. Lui il s'en fiche complètement de nous. C'est le hasard, et le hasard va nous proposer une réponse très précise, très articulée. Ce n'est pas une question floue comme on a dans l'astrologie. Non c'est une question très précise. Peu être trop précise. Du coup, on va essayer de jouer le jeu, c'est à dire de faire comme si. Mais on sait que c'est un jeu. On garde à l'esprit que c'est un jeu. On peut critiquer. Ce n'est pas la vérité, ce n'est pas Dieu. Mais on va faire comme si la réponse du jeu, pendant 10, 20 minuit, le temps d'y penser, va être la vérité. Et dont ça, ça nous emmène dans zones inexplorés dans notre tête. Ça permet d’innover."

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VOVworld :  Pourquoi ce jeu?

Vincent Cespedes: "La philosophie, c'est l'art d'interroger les problèmes les plus importants de l'être humain : L'amour, la liberté, la politique, vivre ensemble, comment construire ensemble, partager, quel est le sens de la vie... Et là, j’ai créé un outil qui permet de philosopher même si on n'a pas fait d'étude, pour que la philosophie soit à portée de tout le monde, qu'elle ne soit pas réservée à ceux qui ont fait un master de philosophie, ou des études de philosophie. Il est important de comprendre que la philosophie n'est pas un contenu mais une méthode. Donc bien sûr c'est intéressant de lire Rousseau, de lire Nietzsche, des grands penseurs. Le jeu nous raconte un roman, mais le titre du roman c'est le titre de notre vie. C'est le titre de notre problème."

VOVworld : Pourquoi le Vietnam, pour votre jeu? Pour autant que je sache, les culture vietnamienne et française sont très diférentes...  

Vincent Cespedes: "Le jeu me conduit au Vietnam, qui est un pays que je connais bien. J'y étais en 2007 pendant un mois et en 2009 aussi où j'ai travaillé, j'ai écrit, donc voilà, j'ai des amis, j'ai créé des liens et les amis ont amené le jeu au Vietnam où il a un succès incroyable. C'est à dire que la culture vietnamienne, l'esprit vietnamien est totalement disposé à philosopher et il a soif de philosopher."    

VOVworld : Et comment le jeu va-t-il passer la barrière de la langue?   

Vincent Cespedes: "Alors il y a quelque chose d'assez magique. J'ai travaillé 10 ans sur le jeu. Donc, c'est un travail colossal. J'ai des archives, j'ai des valises entières de papiers. 10 ans de recherche sur les symboles, pour que les symboles soient de toutes les cultures. Non pas d'une religion ou d'une culture comme tous les autres jeux divinatoires. Dans le jeu, vous avez les images de toutes les cultures. Le phénix appartient à beaucoup de cultures: l'Égypte, la Grèce, mais aussi la Chine. L'œil c'est le symbole de la connaissance dans toutes les cultures. L'enfant, c'est pareil. Le labyrinthe, c’est pareil. On a toutes les couleurs de peaux, parce qu'on parle d'image. On ne parle pas d'un texte. On aurait pu faire des cartes avec des mots dessus. Sauf que non, parce que là c'est limité. Les mots se limitent. Mais si je mets une image, tout le monde peut s'inventer de ce qu'il veut à partir d'une image. Le vrai langage universel, c'est le dessin."   

Vincent Cespedes (né le 14 septembre 1973 à Aubervilliers, en France) est un féministe, philosophe et écrivain français. Il est l'auteur d'essais portant sur des thèmes variés, et il a publié un roman en 2004 sur les préjugés racistes, le panafricanisme et Cheikh Anta Diop. En 2008-2011, il a créé et dirigé la collection «Philosopher» aux Éditions Larousse.


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