La fête s’est déroulée dans la maison commune du village de Côc ainsi que sur les rives du Cua Dinh. Créé par ce village, ce rassemblement annuel culturel et sportif attire un grand nombre d’habitants et de touristes.

Cette année, la fête était placée sous le thème du “Retour à la contrée patrimoniale culturelle de Quang Yên”. L’origine des célébrations provient des cultes liés à la riziculture pratiqués par les agriculteurs de Hà Nam, un îlot créé par le dépôt d’alluvions et situé dans le bourg de Quang Yen. Tô Thi Thu, secrétaire du comité du parti communiste vietnamien pour le quartier de Phong Côc qui accueille la fête cette année, explique :

« Il s’agit d’une fête traditionnelle depuis maintenant des générations. Comme Ha Nam était une terre entourée par les eaux, le quotidien des gens dépendait beaucoup de la nature. Au printemps, l’eau venait à manquer pour la riziculture alors qu’en été, les plantations étaient ravagées par les inondations. Cette fête est l’occasion pour les habitants d’exprimer leurs souhaits en faveur d’une météo clémente et de bonnes récoltes. »

Organisée au début du 6ème mois lunaire, date du repiquage du riz d’été, la fête dure deux jours. Les habitants se rendent dans la maison commune du village où sont disposés les autels dédiés au génie de l’agriculture et au génie tutélaire du village. Ils prient ensuite pour une bonne récolte de riz, mais aussi pour la prospérité et le bonheur.

A la fin des célébrations, le maître du rituel se dirige vers la rizière située devant la maison commune du village pour repiquer les premiers jeunes plants de riz devant les villageois. Au milieu de la rizière, les villageois ont dressé une perche de bambou ornée de feuilles de saule destinées à chasser les mauvais esprits mais aussi d’effigies de poissons, de crevettes, de porcs, de coqs et d’épis de riz.

Après ce rituel, les familles du village peuvent alors procéder au repiquage dans leurs champs. Le choix du maître du rituel a une grande signification, comme nous l’explique Tô Thi Thu:

« Le maître du rituel ne doit pas être en deuil. Ses parents doivent être en vie et ses enfants avoir réussi dans la vie. Hà Nam se situant en dessous du niveau de la mer, sa population a dû par le passé faire face à de nombreuses intempéries. C’est peut-être pour cette raison que les habitants accordent beaucoup d’importance à l’entraînement physique. La course de pirogues organisée durant la fête est un moyen de transmettre la valeur de solidarité aux villageois. »

La course de pirogues constitue une attraction majeure de la fête. Mais d’autres festivités figurent dans le programme de cette fête dont des compétitions de natation dans la rivière Cua Dinh, des activités artistiques, des concerts de chants folkloriques ou encore un concours de repiquage de riz. Comme les autres villageois, Pham Van Thanh attend cette fête avec impatience:

« Nous préservons les mœurs de notre région léguées par nos ancêtres depuis 582 ans. Mon père m’a transmis ces traditions à mes 17 ans et j’ai maintenant 56 ans. Nous sommes prêts à surmonter tous les obstacles pour assurer la tenue des festivités afin d’attirer les touristes et de faire revenir pour l’occasion nos descendants partis travailler ailleurs dans le pays. »

Bùi Thi Hoi, une villageoise qui participe à la course de pirogues, partage:

« Nous, agriculteurs, sommes fiers de la fête traditionnelle laissée par nos ancêtres. Nous sommes heureux de maintenir cette tradition. »

Les fêtes traditionnelles comme celle du repiquage du riz d’été à Quang Yên sont préservées par les habitants de la province de Quang Ninh. Ils les considèrent comme un trésor enrichissant la culture et l’Histoire du pays.