Le choeur international de Hanoi

(VOVworld) - La musique est le pont le plus court entre les cultures. Elle relie hommes et femmes, quelles que soient leur couleur, leur culture, leur religion. Depuis une quinzaine d’années, Hanoi International Choir, la chorale internationale de Hanoi est une communauté fraternelle où les expatriés venant des quatre coins du monde partagent leur passion pour la musique. Accompagnons Phuong Nguyen dans une de leur répétitions.



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Le choeur international de Hanoi avec l'ensemble Suc song moi
Source: Facebook HIC


Chut ! Pas de bruit, s’il vous plaît ! Nous sommes maintenant dans la salle de chant du théâtre de l’opéra et de ballet du Vietnam, où le chœur international de Hanoï répète tous les lundis soirs.

Créé en 1999, le chœur rassemble des expatriés, venus de tous les horizons, choristes amateurs pour la circonstance. Des européens, des asiatiques… Des jeunes, des moins jeunes… Ils ont tous un point commun : l’amour de la musique…       

“Une semaine après être arrivé, on a appris qu’il y avait un chœur international qui répétait. On y est allé tout de suite et le lendemain, ça y est, on chantait à l’opéra, Carmen !...  Ça nous a mis tout de suite dans le bain », nous dit Guillaume, Français.

“Quand je suis arrivé à Hanoï, il y a quatre ans, un ami m’a amené là, et je dois dire que j’ai été intégré tout de suite, nous indique Petra, Allemande. J’ai toujours eu envie de chanter… Je chantais déjà, en Allemagne, alors bien sûr, un chœur comme ça, c’était vraiment une opportunité à saisir. »   

“Le cercle francophone a fait une publicité dans sa lettre hebdomadaire, et je suis venu pour chanter Carmen l’année dernière au mois de mars”, nous raconte Nicolas, Français.

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En pleine répétition...
Source: Facebook HIC

Le chœur répète ce soir deux chansons vietnamiennes, Mua xuan oi (Cher printemps) et Trong Com (Tambourin oblong). Partitions devant eux, un crayon à la main, les choristes suivent attentivement les indications du chef du choeur, Dong Quang Vinh.

Né dans une famille d’artistes folkloriques, Dong Quang Vinh a grandi avec les mélodies populaires dans ses veines. Quand il a pris la succession de Graham Sutcliffe en 2013, il a tout de suite souhaité ajouter une couleur orientale au chœur.

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Le chef d'orchestre Dong Quang Vinh avec l'ensemble Suc Song Moi
Source: Facebook Suc Song Moi Bamboo Ensemble

“Le chœur chante très bien l’opéra occidental. Mais on est au Vietnam, et moi en tant que Vietnamien, je souhaitais ajouter un peu de couleur orientale. Pourquoi pas ? C’est une chose que mes prédécesseurs n’avaient jamais essayé.   

Les étrangers ont une façon de respirer, de sentir le rythme, qui est différente de la nôtre. Nous les aidons à prononcer et à respirer de façon vietnamienne, à faire un legato, à prolonger les vibrations comme dans le Quan ho…”

Avec Vinh, c’est une chance de chanter des chansons traditionnelles, d’apprendre un peu plus sur la culture du Vietnam. C’est intéressant, c’est agréable, ça - Véronique et Guillaume Duteurtre, respectivement bénévole et ingénieur agronome. D’abord ce sont des chants qui sont très jolis, qui nous apprennent un peu quelle est la culture du pays. On apprend que ça vient de Bac Ninh, on apprend les paroles, on apprend la traduction des paroles… Et puis quand on en parle avec nos amis vietnamiens, ils font “Ah tiens, tu fais cette chanson, mais c’est très connu, tu sais !...”. Donc en plus de prendre du plaisir dans la musique, en plus de rencontrer des gens aussi, ça nous permet aussi d’apprendre la culture du Vietnam.

“Trong Com disons je ne comprends pas toutes les paroles, on a eu des explications pendant les répétitions. Matthieu, chercheur. Je trouve cette musique très rythmée, très joyeuse, avec une coloration vraiment très locale, très asiatique. Ce sont des phrases qui se répondent sur un rythme continu Bong Bong Bong Bing Bong”.

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Concert de Noël à Haiphong
Source: Facebook HIC

Pour ces choristes qui ont chanté les plus grandes pièces de Mozart, Beethoven, Bizet, Fauré… découvrir un nouveau chant et surtout une nouvelle manière de chanter, ne peut que susciter l’enthousiasme. La principale difficulté réside dans la prononciation des paroles.

“En général, quand le son monte, c’est quand il y a un accent “sac”, ou quand le son descend, c’est souvent un accent “huyen”. Donc ça nous aide, mais là, là c’est pas pareil, c’est plus difficile, mais c’est un challenge, c’est bien!” - indique Véronique.

“Je suis Sud-Coréenne. Même mon anglais est limité, mais on doit chanter en vietnamien. Tout ce que je peux faire, c’est essayer, essayer encore.” nous dit Lee Jin Sook, Sud-Coréenne.

“C’est surtout et avant tout, le travail. De chanter et lire les paroles à nouveau, encore et encore. Nous répétons une fois par semaine, et parfois avant un concert, il y a des répétitions supplémentaires. Entre ces répétitions, je reste chez moi, j’écoute la musique et j’essaie de pratiquer moi-même.” affirme Petra.

La seule chose qui oblige ces choristes à partir, c’est d’être envoyé en mission ailleurs. Mais dans l’immédiat, ils n’ont pas la tête à cela : ils doivent bientôt chanter en vietnamien et en ao dai pour la nuit du réveillon !..

Commentaires

Jackie Gill

Bonjour, Je suis à Hanoi pour quelques temps et j''aimerai chanter avec vous. Je suis soprano et ai déjà chanté dans deux chorales une... Plus

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