Un jazz libertaire très improvisé avec Manuel Hermia Trio

(VOVworld) - Le "Manuel Hermia Trio" nous est arrivé ce week-end au Vietnam pour une tournée de concert, parrainée par la délégation Wallonie-Bruxelles et rentrant dans le cadre du festival européen de musique 2012. « Manuel Hermia nous emmène dans un univers jazzistique à la fois ancré dans la tradition et ouvert à toutes les influences, pour une musique à la fois moderne et éprise de risque, mais toujours accessible. », peut-on lire dans la presse. Les amateurs de jazz apprécieront !...

 

 Un jazz libertaire très improvisé avec Manuel Hermia Trio  - ảnh 1

 

Le théâtre de la Jeunesse, 20h vendredi. La salle est archi-comble depuis déjà un bon quart d’heure. En toile de fond, un grand panneau entouré de deux banderoles nous rappelle que le concert est programmé dans le cadre du festival de musique européenne. Sur scène, on trouve la batterie et les percussions de Joao Lobo, la contrebasse de Manolo Cabras, le saxophone, le bansuri et la flûte de Manuel Hermia. Le décor est simple et intimiste... « libertaire » ? Peut-être... C’est après tout le qualificatif qu’emploie Manuel Hermia pour évoquer le jazz qu’il pratique : « Ça faisait très longtemps de j’avais envie de faire un trio de jazz moderne. D’habitude on dit « free jazz » , mais là, c’est vrai que j’emploie le mot « libertaire ». C’est un mot qui a une connotation assez particulière, en fait. C’est très lié au jazz américain des années 60, 70. Mais comme c’est un mot français, ça n’a pas ce côté américain, qui pourrait être une limite en soi. »   

 

Un jazz libertaire très improvisé avec Manuel Hermia Trio  - ảnh 2 

 

Au début du concert, le public reste silencieux, très concentré... « l’histoire de la caresse », « rajazz 3 », « couleur sous la peau »... Les morceaux défilent les uns après les autres et commencent à créer un univers subtil et décalé, rythmique et virtuose. Sur scène, le spectacle est beau à voir. Manuel Hermia passe d’un instrument à l’autre avec une aisance impressionnante tandis que ses deux acolytes lui donne la réplique en soulignant le rythme avec leur corps. C’est une musique issue de l’improvisation, selon Manuel, celle-qui suppose une parfaite cohésion entre les différents membres du trio. « Notre but, c’est de proposer un jazz libertaire très improvisé, a-t-il partagé. Il n’y a pas plus de 2% d’écrit. Le but c’est de s’éclater le plus possible pour en faire autre chose, chaque fois autre chose. Et on veut intégrer dans ce jazz toute une série d’influences de musiques du monde : influences indienne, africaine ou autres... Elles ne sont pas toujours perceptibles en tant que telles. Elles ne sont pas à l’état de cliché. Elles nourrissent notre jazz en lui apportant des connotations et des couleurs. »  


Un jazz libertaire très improvisé avec Manuel Hermia Trio  - ảnh 3

 

Nguyên Trung Quân, l’un des spectateurs, est ressorti enthousiaste : « Ce genre de jazz, c’est inhabituel pour moi. J’écoute souvent des ensemble piano, guitare... Ca, c’est vraiment étonnant et intéressant. Il faudra que je prenne le temps de mieux découvrir tout cet univers !... »    

« Inhabituel »... Oui, c’est le mot juste, en particulier pour le public vietnamien ! Mais les applaudissements à la fin du concert montrent bien que ce public vietnamien sait se montre avant-gardiste et apprécier la nouveauté, d’où qu’elle vienne ! Qui sait, le Vietnam va peut-être devenir une nouvelle source d’inspiration pour ce jazz résolument métisse et libertaire que nous propose le « Manuel Hermia Trio ».

Duc Quy

 

Commentaires

Autres