(VOVworld) - C’est dans le delta du Mékong et plus précisément dans la province de Dong Thap que nous nous rendons aujourd’hui, la province de Dong Thap qui a opté pour une nouvelle approche en matière de riziculture, avec des « rizières de liaison ». « rizières de liaison » : le terme peut surprendre au premier abord, mais c’est bien de liaison qu’il s’agit, de liaison entre les riziculteurs et les entreprises exportatrices pour être plus exact. A Dong Thap, la qualité prime sur la quantité, et chacun y trouve son compte.
Lors de la récolte du riz sur les champs à Dong Thap
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C’est en 2008 que la province de Dong Thap a lancé son projet de modernisation des rizières pour la période 2009-2011. Il s’agissait alors d’orienter les riziculteurs vers une production marchande concentrée pour réduire les coût et obtenir des produits de haute qualité, y compris sur le plan hygiénique. Le but ? Satisfaire les consommateurs, bien sûr, mais aussi les exportateurs. Ce modèle est connu sous le nom de « rizières de liaison » car il implique aussi bien les riziculteurs que les entreprises. Depuis 3 ans, il ne cesse de se multiplier, à la plus grande joie des riziculteurs qui n’ont plus de soucis à se faire quant aux débouchés.
En 2011, le modèle a été expérimenté sur 2.400 hectares, ce qui a permis aux entreprises impliquées d’écouler 800 tonnes de riz. Un an plus tard, il était appliqué sur 17 mille hectares. Et à ce jour, la province de Dong Thap compte 145 rizières de liaison qui s’étalent sur une superficie totale de 54 mille hectares. Mais ce modèle de rizières de liaison aura notamment rencontré un franc succès parmi les membres de la coopérative de Tan Tien - une coopérative implantée dans le district de Tam Nong - qui l’ont appliqué sur 100 hectares. Pham Van Su, membre de la coopérative de Tan Tien :
Lors des précédentes campagnes rizicoles, j’ai utilisé des produits phytosanitaires au mauvais moment. Mais cette année, tout a bien marché. Lors de la récolte été-automne de l’an passé, j’ai gagné 2 millions de dongs de bénéfices sur chaque hectare de riz et réduit les frais pour l’achat des produits phytosanitaires.
En adoptant ce modèle, les riziculteurs ont reçu des conseils d’agronomes, conseils qui portaient aussi bien sur la production et son suivi que sur la prévention et la lutte contre les épidémies. Selon le professeur Vo Tong Xuan, c’est un modèle parfaitement performant.
Les entreprises peuvent collaborer avec les coopératives. Elles peuvent fournir des intrants et des produits phytosanitaires de bonne qualité aux membres des coopératives. Si les riziculteurs respectent bien les normes de production, ces entreprises peuvent acheter leurs produits et créer leur propre label. C’est une bonne coopération.
Ces rizières de liaison auront aussi permis aux communes impliquées d’atteindre le critère de la nouvelle ruralité relatif à l’établissement d’au moins un modèle d’économie marchande. Si les rizières de grande envergure misent sur l’ampleur de la production, les champs de liaison tablent sur la coopération entre les producteurs et les entreprises. Dans les deux cas, il s’agit de mettre en place une agriculture durable. Dang Kim Son, directeur de l’institut des politiques et des stratégies de développement de l’agriculture et de la ruralité:
Le modèle de rizières de liaison insiste sur la liaison entre les acteurs et donc sur l’organisation de la production. Les riziculteurs doivent rester étroitement liés dans la coopération économique. Ils ont une liaison multiforme avec les entreprises, à la fois dans la recherche d’intrants, de débouchés et de produits.
Ce modèle de rizières de liaison à Dong Thap contribue à tisser des liens étroits entre tous les acteurs de la production, et ce faisant, à rendre celle-ci plus efficace, ce qui est précisément l’une des principales visées de la nouvelle ruralité.