Éradiquer l’analphabétisme dans les zones frontalières

(VOVWORLD) - Depuis cinq ans, les militaires de la mission économique numéro 4 du ministère de la Défense donnent des cours d’alphabétisation aux habitants des zones frontalières situées dans les districts de Quê Phong, Tuong Duong et Ky Son, dans la province de Nghê An (Centre). Organisés le soir, ces cours sont destinés aux adultes pas ou peu scolarisés, leur permettant d’acquérir les bases en lecture, en écriture et en mathématiques.

Nous sommes à Tri Lê, une commune rattachée au district de Quê Phong. Il est 20 heures pile, le cours commence. Une trentaine d'«élèves» sont en train d’écrire et d’épeler. Ce sont pour la plupart des femmes issues d’ethnies minoritaires âgées de 30 à 60 ans. Souvent, elles se marient assez tôt, à 17 ou 18 ans. Les enfants et le travail domestique sont donc un obstacle à leur scolarisation. Certaines ne sont jamais allées à l’école, d’autres l’ont abandonnée trop tôt... Mais tout a changé avec l’arrivée des soldats bénévoles de la mission économique numéro 4 du ministère de la Défense.

Maintenir ces cours d’alphabétisation dans cette région montagneuse est un grand défi pour les militaires. Le sous-colonel Nguyên Nhu Hông en est bien conscient…  

 «Il faut faire cinq kilomètres en pleine forêt pour se rendre sur place», nous dit-il.   

Éradiquer l’analphabétisme dans les zones frontalières - ảnh 1La jeune Vi Hoàng Anh est responsable du cours d'alphabétisation du village de Kem Dôn

Et les jours de pluie, l’affaire se complique sérieusement, mais pas au point de lâcher l’affaire. Les apprenantes, elles, sont toujours là, qu’il pleuve ou qu’il vente… Les soldats, eux, n’ont plus qu’à être à la hauteur… C’est en tout cas ce que s’efforce de faire Vi Hoàng Anh.

«Elles viennent ici malgré la pluie, et pour certaines d’entre elles, ça fait un sacré trajet!... Elles se lèvent tôt le matin, travaillent dur toute la journée et viennent avec nous le soir. Parfois, elles n’ont même pas le temps de dîner avant…», nous confie-t-elle.   

Éradiquer l’analphabétisme dans les zones frontalières - ảnh 2Photo: VOV

Une belle assiduité, donc, qui en impose, et qui aboutit à de beaux résultats qui font le bonheur de Lô Thi Phuong, une enseignante qui fait partie de l’équipe…

«Pour ce qui est du vietnamien, tout le monde sait lire, épeler et combiner les lettres dès le premier semestre. Ensuite, on peut passer à la lecture. Pour les maths, on commence par des calculs simples: additions et soustractions de base…», nous explique-t-elle.   

Éradiquer l’analphabétisme dans les zones frontalières - ảnh 3Photo: VOV

Cette satisfaction est partagée par les apprenantes, qui ont l’impression de rattraper enfin le temps perdu, comme nous le confie Luong Thi Cân...

«Maintenant, je sais écrire, lire et calculer. J’en suis très heureuse. Merci aux enseignants de nous ouvrir tant d’horizons nouveaux», s’écrie-t-elle.   

Pour sortir de la pauvreté, il faut être scolarisé et bien informé. Aussi les jeunes militaires tiennent-ils informés les habitants locaux des mesures prises par le  Parti et l’État en leur faveur, comme nous l’indique le sous-colonel Nguyên Nhu Hông.

«Nous nous sommes coordonnés avec les autorités locales pour organiser ces cours. La priorité est accordée aux zones les plus défavorisées. Nos bénévoles sont allés frapper à la porte de chaque foyer pour persuader les femmes d’y aller», précise-t-il.   

Grâce à ces cours d'alphabétisation, les habitants des zones frontalières de la province de Nghê An savent parler, lire, écrire en vietnamien et calculer pour mieux se débrouiller dans leur vie quotidienne et dans leurs affaires commerciales. Leur niveau de vie s’est nettement amélioré.

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