Le café Art et l’histoire du chef d’un club d’amateurs d’antiquités de Hanoï


(VOVworld) - Le café Art n’est pas le plus connu des amateurs de café. Loin s’en faut. Mais tous les amateurs d’antiquités vietnamiens le connaissent, car ce lieu conserve non seulement des tableaux de peintres célèbres, mais également des antiquités rares, dont plusieurs sont considérées comme des joyaux nationaux. Le maître de céans est un  certain Nguyễn Trường, un collectionneur passionné, chef d’un club d’amateurs d’antiquités de Hanoï.

Le café Art et l’histoire du chef d’un club d’amateurs d’antiquités de Hanoï - ảnh 1


Une minuscule pièce de 20m2, à peine suffisante pour installer deux tables et leurs chaises, lesquelles bousculent des étagères exposant une multitude d’objets antiques aussi étranges les uns que les autres... Le café Art ressemble plutôt à un salon élégant. Son propriétaire, Nguyễn Trường, surnommé “Truong aux cheveux blancs”, semble plus enthousiaste en recevant des curieux que des clients normaux. En effet, ce qui le passionne depuis plusieurs dizaines d’années, ce sont ces antiquités qui impressionnent dès le premier regard. Pour de nombreux collectionneurs, certains des objets dont dispose ce monsieur appartiennent au pur fantasme, sont un rêve inacessible. Mais le temps d’un café, Nguyễn Trường est toujours prêt à partager sa chance avec qui veut l’écouter : “J’ai la chance de vivre dans une famille d’artistes. Mon père a étudié à l’Ecole des beaux arts de l’Indochine et ma maison était un lieu de rencontre de grands noms de la peinture vietnamienne. Ils venaient parler d’art, et moi, petit enfant, ai pu apprendre certaines choses. Plus tard, bien que n’ayant pas suivi cette voie, j’avais quand même une certaine connaissance et je nourrissais en tout cas une grande passion pour l’art.”

Le café Art et l’histoire du chef d’un club d’amateurs d’antiquités de Hanoï - ảnh 2


Nguyễn Trường s’est pris de passion pour les antiquités lorsqu’il a pu lire des explications sur des motifs décoratifs d’anciennes céramiques. Une fois, il a découvert chez son oncle une vieille assiette abandonnée sous un lit. Il l’a prise dans sa main, l’a examinée: c’était un vieux Celadon! Son oncle lui dit: “Prends-le si tu veux!”. C’est ainsi que Nguyễn Trường a acquis sa première antiquité. Depuis, la soif des objets antiques l’a conduit partout. Sa collection qui s’enrichit toujours plus suscite l’admiration de tous ses pairs. Lê Thị Minh Tâm, une collectionneuse hanoienne, a dit : “On trouve au café de M.Truong de nombreux objets précieux et divers: des antiquités chinoises, du temps des rois Kang Xy et Qian Long, du 17 au 18è siècle, aux antiquités vietnamiennes, du temps des dynasties Ly-Tran-Le, du 11è au 16è siècle. Tous ces objets contiennent de riches informations qu’avec ma culture limitée, je ne suis pas à même de comprendre. Je viens ici pour consulter des collectionneurs plus expérimentés.”

“Des collectionneurs plus expérimentés”, nous disait Mme Tam. On en trouve, en effet, parmi les hôtes familiers du café Art, qui est aussi le lieu de rendez-vous du club d’amateurs d’antiquités de “Truong aux cheveux blancs”. Ils viennent partager leurs dernières découvertes, donner des explications aux “débutants”, et raconter des histoires liées aux objets de leurs collections respectives. Des histoires comme ça, Nguyễn Trường en a plein. Il nous raconte par exemple comment il a pu acquérir un pairol sans équivalent : “J’ai suivi les traces de ce pairol pendant 5 ans quand il appartenait encore à un monsieur habitant dans le vieux quartier de Hanoï. En vain. Il refusait toujours catégoriquement chaque fois que je lui en faisais la demande. Puis le temps est passé. Un jour d’hiver 1982, alors qu’ il était très vieux, il m’a fait venir. Il m’a dit: “Vous avez aimé cet objet pendant longtemps, alors maintenant je vous le cède. Vous me paierez à votre guise.” C’est ainsi que j’ai pu avoir ce pairol. Chaque fois que je le regarde, j’ai l’impression de revivre cette histoire chargée d’émotion. Beaucoup de gens m’ont demandé de le leur revendre, mais non, je ne le revendrai pas. Ce souvenir n’a pas de prix.”

Pour Nguyễn Trường, chaque objet est liée à une expérience humaine. Quelque soit leur valeur, ils les expose tous, sans rien cacher. Il souhaite porter à la connaissance de tous ces joyaux qui cristallisent le savoir-faire des temps anciens. Alors si ça vous tente, rendez-vous au café Art, 75 rue Quan Thanh, à Hanoï.

 

Sur le même sujet

Commentaires

Autres