Sur les traces des mineurs

(VOVWORLD) - Les mineurs doivent souvent travailler à des centaines de mètres sous terre dans des conditions particulièrement difficiles. Partons à la rencontre de quelques uns d’entre eux pour essayer de mieux comprendre ce que sont leurs conditions de travail.
Sur les traces des mineurs - ảnh 1 Photos: baoquangninh.com.vn

Il est 5h30. Nous sommes devant une mine exploitée par la société Hà Lâm, dans la ville de Halong, à proximité de la célèbre baie du même nom, dans un endroit où l’on trouve nombre de mines de charbon. Les cars transportant les ouvriers arrivent en masse. Ici, la mine fonctionne 24h sur 24, selon le système des trois-huit. Après avoir traversé une cantine bondée, nous parvenons à un vestiaire où les mineurs reçoivent leurs combinaisons et leurs équipements. Comme chaque tranche de travail dure huit heures, tous les ouvriers apportent du pain et du lait pour la pause. En attendant l’ascenseur qui nous emmène en bas, à moins 300m d’altitude, nous causons avec un mineur:

-Bonjour, le travail des mineurs est-il différent par rapport à autrefois?

-Autrefois, nous devions descendre par nous-mêmes, en apportant tous nos équipements. L’ascenseur n’existait pas encore. Maintenant, on a des équipements mécaniques, modernes et sûrs. Du coup, le rendement est beaucoup plus élevé et nos revenus également.”

-En profondeur, il fait humide. On peut s’évanouir à cause d’une forte pression. Avez-vous des difficultés à vous habituer à ces conditions?

-Ça fait 24 ans que je suis mineur. Au début, c’et vrai qu’on a du mal à s’habituer au noir. Quand j’ai commencé à travailler ici, ceux qui étaient déjà là avant moi m’ont aidé et maintenant, je fais de même pour les jeunes.”

-Un souvenir marquant?

-C’était un coup de grisou… Certains ont été tués, d’autres blessés. On était tous sous le choc… Maintenant, mon plus grand souci, c’est de rappeler aux collègues d’être vigilant et de réagir tout de suite quand il y a des problèmes.

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Notre conversation est interrompue par le flot des mineurs qui viennent de terminer le troisième tiers de la veille. Leurs visages fatigués et noircis de poussière de charbon s’étirent et la vue de l’objectif de notre appareil photo en fait même sourire certains. J’accompagne ces ouvriers pour voir comment ils vivent. Beaucoup vivent dans des maisons collectives qui ont été créées à leur intention. L’un d’entre eux me fait visiter…

“C’est assez confortable, sûr et bien moins cher qu’ailleurs. Ici, on peut jouer au ping-pong et au badminton. Il y a un gymnase pour les matchs de football et de volleyball. Et il y a aussi trois chambres sont réservées aux retrouvailles familiales.”

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Certains vivent avec leur famille dans un quartier ouvrier. Nous sommes chez Nguyen Van Phuong, un ouvrier qui a plusieurs fois été honoré par sa société pour ses initiatives qui ont permis d’améliorer les conditions de travail.     

“Je gagne environ 30 millions de dongs par mois. Mais je compte bien continuer à prendre des initiatives pour accroître le rendement.”

“Pas très facile d’avoir un mari qui travaille dans les mines, non?” Cette question, c’est bien sûr à l’épouse de Phuong que je la pose.

“On s’est aimé puis on s’est marié. Je m’inquiète beaucoup pour lui, notamment quand les médias parlent des accidents dans les mines. Le voir revenir sain et sauf est pour moi le plus grand bonheur. Je fais tout pour qu’il puisse partir travailler sans avoir à se soucier des problèmes de la famille.”

Quand il doit quitter sa femme et ses enfants pour commencer un nouveau tiers de travail en profondeur, Phuong emporte avec lui ses fragiles espoirs, espoirs d’une vie meilleure… Malgré les risques de leur métier, les mineurs restent optimistes et aiment leur travail.

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