(VOVworld)-L’UNESCO vient tout juste d’inscrire le culte des rois Hung au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Une bonne nouvelle pour Phu Tho, bien sûr, où se trouvent les temples des rois Hung, mais aussi pour le Vietnam dont la culture est ainsi mise à l’honneur.

Le site des temples des rois Hung (photo : Internet)

« Où que vous soyez, souvenez-vous de l’anniversaire des ancêtres, le dix du troisième mois lunaire », nous dit une chanson populaire.  

En son for intérieur, chaque Vietnamien se sent apparenté aux rois Hung, les fondateurs du pays, comme l’a souligné le président Ho Chi Minh en personne. Chaque année, au troisième mois lunaire, les Vietnamiens affluent en masse vers les temples des rois Hung, à Phu Tho, terre de pèlerinage où l’on vient pour prier et pour entrer en communion avec ceux qui passent pour être les ancêtres de la nation. Le culte des rois Hung est une manifestation singulière de la culture vietnamienne, mélange d’humanisme et de patriotisme. Comme l’a très bien souligné le professeur Truong Quoc Binh, de l’Institut des arts et de la culture du Vietnam, au fil des siècles, le culte des ancêtres s’est transformé en culte des fondateurs de la nation. Fait unique au monde : tous les Vietnamiens se considèrent issus d’une même parentèle ! Ils s’interpellent d’ailleurs en usant du terme « dong bao » qui signifie « né du même foetus ».

"Depuis que je suis à la retraite, presque tous les ans, j’emmène mes enfants et mes petits enfants en pèlerinage aux temples des rois Hung, nous confie Mme Pham Ngoc Chuc, de Hanoi. C’est une manière comme une autre de leur rappeler leurs origines. Alors bien sûr j’ai été très heureuse et très fière d’apprendre que le culte des rois Hung était inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité."      

Un jour de fête aux temples des rois Hung (photo : Internet)

Il n’y a pas qu’à Phu Tho que le culte des rois Hung est pratiqué. Partout dans le pays, et même à l’étranger, on trouve des témoignages de cette vénération ancestrale qui caractérise si bien les Vietnamiens.

"Au moment du Nouvel An lunaire,  je me rends souvent au temple des rois Hungs, nous raconte Mme Pham Minh Giang, de Hochiminh-ville, celui qui est dans le jardin botanique. C’est un lieu particulier, pour moi. Je suis très fière de mes origines. Mais si je vais à Phu Tho, ce sentiment est bien plus fort, encore !"     

Le culte des rois Hung est avant tout une activité culturelle de caractère communautaire, qui traduit parfaitement l’esprit de solidarité qui anime tous les Vietnamiens. Selon les historiens, rares sont les peuples qui vénèrent ainsi leurs ancêtres. C’est peut-être justement cette singularité qui a retenu l’attention du comité de l’UNESCO. Le Thi Minh Ly, du comité de sauvegarde du patrimoine culturel vietnamien, fait partie de celles et ceux qui ont élaborés le dossier qui a été soumis à l’UNESCO.  

"C’est un dossier qui n’a pas été simple à élaborer, nous dit-elle.  Dans le domaine des festivités, des cérémonies, il faut avoir une vision large, et être capable de faire valoir le rôle de la communauté, essentiel en pareil cas."    

« En buvant l’eau, on se souvient de la source », dit-on. C’est tout à fait dans cet esprit que se pratique le culte des rois Hung, unique croyance vietnamienne, jusqu’à présent, à avoir eu les honneurs de l’UNESCO.  

Pour tout Vietnamien qui se respecte, se rendre au mont Nghia Linh, dans la province de Phu Tho, c’est revenir aux origines. Le culte des rois Hung est d’ailleurs l’une des manifestations les plus éminentes du bloc d’union nationale. Désormais inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, il acquiert une nouvelle dimension et surtout un nouveau rayonnement.