Une classe de cheo au coeur de Hanoi

(VOVworld)- La pagode Dong Lim est située au bord du lac Thach Bàn, dans l’arrondissement de Long Biên, à Hanoi. À première vue, elle ressemble à beaucoup d’autres pagodes vietnamiennes du delta du fleuve Rouge. Mais elle a tout de même une particularité: depuis une bonne vingtaine d’années, on y enseigne le chèo, une forme de théâtre chanté populaire.

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Photo: Phathoc.net

C’est le bonze gérant de la pagode, Thich Thanh Phuong, qui anime les cours de chèo. Né de parents qui étaient tous les deux des artistes du tuông-théâtre classique, à neuf ans à peine, le petit Lê Van Quang (le vrai nom de Thich Thanh Phuong) allait de village en village, suivant son père et sa père. Plus tard, il a aussi suivi un cours de tuong au centre culturel et artistique de Mai Dich, à Hanoi. Mais ensuite, au lieu de suivre la tradition familiale et de devenir un artiste de tuong, Le Van Quang s’est fait bonze, sans pour autant renier son goût pour le théâtre, puisqu’il s’est alors intéressé au cheo, plus proche, selon lui, du bouddhisme. Au fil du temps, il est devenu un artiste confirmé. Alors c’est tout naturellement qu’il a songé à faire de la pagode Dong Lim, où il vit actuellement, un lieu dédié à l’enseignement de son art. « J’aime le cheo. J’ai rencontré de nombreux jeunes, talentueux, qui aspirent à entrer dans des écoles d’art dramatique, a fait savoir Thich Thanh Phuong, Alors je les y aide. Les cours que je dispense ici sont en fait des cours préparatoires aux écoles d’art dramatique ».  

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L’enseignant et ses élèves sont unis par une même passion. Photo: Vietbao.net

L’enseignant et ses élèves sont unis par une même passion. Du coup, chaque cours est un moment de plaisir, vécu au rythme du chant et de la danse.   

Le cheo est donc une forme de théâtre chanté qui nécessite de nombreuses années d’apprentissage. Chaque geste, chaque mouvement, doit être rectifié par l’enseignant. A noter, d’ailleurs, que le bonze Thich Thanh Phuong invite occasionnellement des enseignants des écoles d’art dramatique ou des professionnels à venir donner des cours à ses élèves. Nguyen Thi Bien est une artiste du théâtre de cheo du Vietnam: « C’est vraiment remarquable que le cheo puisse trouver sa place au sein d’une pagode. Le bonze Thich Thanh Phuong est très dévoué. De nombreux artistes de notre troupe ont d’ailleurs suivi son enseignement. Avec ses cours, il contribue à préserver tout un pan de notre culture. Et c’est d’autant plus important que le cheo a tendance à l’oubli ».

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Photo: Vietbao.vn

«A l’oubli»… Peut-être pas tant que ça. En 20 ans, Thich Thanh Phuong a formé plus de 300 artistes, et il ne s’est pas contenté de leur apprendre une gestuelle, il leur a transmis une passion. Gageons qu’à leur tour, ceux-ci auront à cœur d’en faire autant pour les générations futures./.

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