Le Vietnam applique les mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légaux

Le Vietnam applique les mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légaux  - ảnh 1
Les navires et avions militaires chinois ont continué lundi à entrer en collision avec les patrouilleurs vietnamiens pour les empêcher d’approcher de leur plate-forme de forage illégalement installée dans la zone économique exclusive du Vietnam.
(VOVworld)- Les navires et avions militaires chinois ont continué lundi à entrer en collision avec les patrouilleurs vietnamiens pour les empêcher d’approcher de leur plate-forme de forage illégalement installée dans la zone économique exclusive du Vietnam. Ils ont encore utilisé des canons à eau de forte puissance pour attaquer les bateaux civils vietnamiens. Pékin continue d’envoyer des navires et des avions supplémentaires pour escorter cette plate-forme. Cet acte constitue une grave violation du droit international et de la souveraineté vietnamienne.

Face à cette situation, l’indignation contre la Chine se poursuit au Vietnam comme à l’étranger. Lundi, le service des Affaires étrangères de Hô Chi Minh-ville a convoqué un responsable du consulat général de Chine basée dans la ville pour protester contre l’installation de la plate-forme de forage chinoise Haiyang 981 et le déploiement d’une flotte de navires et d’avions dans la zone économique exclusive du Vietnam. Qualifiant cet agissement d’illégal, le service municipal des Affaires étrangères a réitéré la volonté du Vietnam de régler ce différend par la voie du dialogue, conformément aux principes directeurs fondamentaux du règlement de la question maritime signé entre le Vietnam et la Chine et au droit international, et à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982. 

Les Vietnamiens de l’étranger s’indignent

Le Vietnam applique les mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légaux  - ảnh 2
En Ukraine, un grand meeting a eu lieu lundi devant l’ambassade de Chine à Kiev.

Le Vietnam applique les mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légaux  - ảnh 3
Des centaines de Vietnamiens, aux côtés des amis internationaux, ont brandi des slogans en vietnamien, en ukrainien, en anglais et en chinois pour protester contre la plate-forme de forage chinoise installée illégalement en mer Orientale.

En Ukraine, un grand meeting a eu lieu lundi devant l’ambassade de Chine à Kiev. Des centaines de Vietnamiens, aux côtés des amis internationaux, ont brandi des slogans en vietnamien, en ukrainien, en anglais et en chinois pour protester contre la plate-forme de forage chinoise installée illégalement en mer Orientale.

L’Association des étudiants vietnamiens aux Etats-Unis proteste énergiquement contre la Chine pour avoir violé la souveraineté maritime du Vietnam. Elle exhorte les étudiants vietnamiens et internationaux à apporter leur voix contre cette violation. « Nous sommes des Vietnamiens épris de paix, nous respectons les normes internationales et nous souhaitons maintenir des relations d’amitié avec la Chine. Notre Association, organisation officielle de milliers d’étudiants aux Etats-Unis, proteste cependant catégoriquement contre les actes illégaux de Chine. Nous appelons tous les peuples épris de paix dans le monde, y compris les Chinois et les Américains, à se prononcer et à lutter contre ces violations. Il nous faut demander ensemble et unanimement à Pékin de cesser immédiatement ses revendications belliqueuses et violentes  pour la paix et la stabilité dans la région. Les revendications de Pékin à propos de la ligne en 9 traits en mer Orientale, connue sous le nom  ligne de langue de boeuf, n’a aucune base juridique ni historique. » C’est ce qu’on peut lire dans un communiqué de cette association, publié à l’adresse www.sinhvienusa.org.

Les experts internationaux dénoncent les actes de la Chine en mer Orientale

De nombreux gouvernements et chercheurs à travers le monde ont condamné l’installation illégale par la Chine de la plate-forme Haiyang 981 dans la zone économique exclusive et le plateau continental du Vietnam. Il s’agit de la vague d’opinions publiques la plus ferme et la plus massive contre la Chine.

Le gouvernement japonais a salué la déclaration commune publiée par les dirigeants de l’ASEAN qui demandaient de la retenue et la désescalade en mer Orientale. Le chef du cabinet japonais, Yoshihide Suga, espère que les parties concernées excluront des actes unilatéraux nuisant à la situation. Les experts se montrent, eux aussi, mécontents. Selon eux, la Chine enfreint la souveraineté maritime du Vietnam. Au cours du colloque « Le rôle de l’Italie en Asie-Pacifique » tenu tout récemment à Rome, les représentants ont accusé la Chine de menacer consciemment la navigation maritime et la sécurité dans la région.

La déclaration sur la mer Orientale prononcée à l’issue du 24ème sommet de l’ASEAN a été applaudie par la communauté internationale. Le président philippin Benigno Aquino salue le consensus entre les dirigeants de l’ASEAN et la déclaration commune. Son homologue indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, s’est dit prêt à agir en qualité de médiateur entre Hanoï et Pékin pour régler le problème.

De l’avis des analystes, pour la première fois, les dirigeants de l’ASEAN ont exprimé un point de vue commun et ferme sur la question de la tension en mer Orientale. Une déclaration séparée est significative car elle illustre le soutien en faveur du Vietnam. D’après Carl Thayer, expert de l’Asie du Sud-Est et professeur honoris causa de l’Académie de défense d’Australie, il s’agit d’un texte indépendant qui n’est pas intégré à la déclaration commune du sommet. Le document démontre la solidarité entre les pays membres et les préoccupations internationales.

L’AFP partage cet avis, en soulignant que l’ASEAN a créé un front uni pour condamner l’acte unilatéral de la Chine en mer Orientale.
Les Etats-Unis et d’autres pays se disent préoccupés

Le Vietnam applique les mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légaux  - ảnh 4
Le secrétaire d’État américain John Kerry. Photo: Reuters
Pour la première fois, lundi, le secrétaire d’État américain, John Kerry, a affirmé officiellement que les États-Unis et d’autres pays étaient profondément inquiets du comportement «agressif» de la Chine. Avant sa rencontre à Washington avec le ministre des Affaires étrangères de Singapour, M. Kerry a déclaré à la presse: « Nous sommes particulièrement préoccupés. Tous les pays qui sont engagés dans la navigation en Mer Orientale et en Mer de Chine orientale sont terriblement préoccupés par cet acte agressif. Nous voulons qu’un code de conduite soit créé et souhaitons voir cette  situation se résoudre pacifiquement par le droit de la mer, par l’arbitrage ou par tout autre moyen, mais sans confrontation directe et sans comportement agressif ».

Auparavant, un groupe de sénateurs américains, dont le président de la Commission des relations extérieures du Sénat Robert Menendez et le président permanent du Sénat Patrick Leahy avaient fait une déclaration commune condamnant les actes de la Chine. Aux fins de transmettre un message clair à la Chine, ces sénateurs ont incité leurs homologues à adopter une résolution réaffirmant le soutien du gouvernement américain à la liberté de la navigation en Asie-Pacifique, au règlement des différends territoriaux par la voie diplomatique.

Le gouvernement britannique a, pour sa part, annoncé lundi soutenir la Déclaration de l'Union européenne (UE) sur les tensions en Mer Orientale et avoir évoqué ce problème avec le gouvernement chinois. Dans une déclaration publiée sur le site web du Département britannique des Affaires étrangères, le secrétaire d'État du département, Hugo Swire, a affirmé que l'implantation illégale par la Chine de la plate-forme Haiyang 981 sur le plateau continental et, qui plus est, dans la zone économique exclusive du Vietnam, avait entraîné une grave poussée des tensions en Mer Orientale. Le Royaume-Uni exhorte les parties à faire preuve de retenue et à réduire les tensions.

Le Premier ministre singapourien, Lee Hsien Loong, a, de son côté, salué dimanche la déclaration des ministres des Affaires étrangères de l'ASEAN. Bien que la Chine considère les différends en Mer Orientale comme des problématiques purement bilatérales, Singapour et les autres pays de l’ASEAN réaffirment une fois encore que la sécurité et la stabilité de la région sont conditionnées par les agissements de chacun, a déclaré Lee Hsien Loong devant la presse. De son côté, le ministre des Affaires étrangères de Singapour, K. Shanmugam, en visite aux Etats-Unis, a affirmé : « Les ministres des Affaires étrangères de l'ASEAN viennent de publier une déclaration commune sur les questions régionales et notamment la Mer Orientale. Une escalade de la tension n’est pas souhaitée.  Nous voulons la création d’un code de conduite de telle sorte que les protagonistes puissent  régler leurs litiges de manière acceptable pour tous ».

La déclaration sur la mer Orientale prononcée à l’issue du 24ème sommet de l’ASEAN a été applaudie par la communauté internationale. Le président philippin Benigno Aquino salue le consensus entre les dirigeants de l’ASEAN et la déclaration commune. Son homologue indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, s’est dit prêt à agir en qualité de médiateur entre Hanoï et Pékin pour régler le problème.

De l’avis des analystes, pour la première fois, les dirigeants de l’ASEAN ont exprimé un point de vue commun et ferme sur la question de la tension en mer Orientale. Une déclaration séparée est significative car elle illustre le soutien en faveur du Vietnam. D’après Carl Thayer, expert de l’Asie du Sud-Est et professeur honoris causa de l’Académie de défense d’Australie, il s’agit d’un texte indépendant qui n’est pas intégré à la déclaration commune du sommet. Le document démontre la solidarité entre les pays membres et les préoccupations internationales.

L’AFP partage cet avis, en soulignant que l’ASEAN a créé un front uni pour condamner l’acte unilatéral de la Chine en mer Orientale.

En Inde, Vinod Anand, expert de haut rang auprès du Fonds international Vivekananda basé à New Delhi a affirmé que l’acte belliqueux de la Chine avait non seulement porté atteinte à la souveraineté vietnamienne mais également à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982. En réaction, les pays aséaniens devraient, selon lui, renforcer leur solidarité et faire pression sur la Chine pour qu’elle prenne part au futur code de conduite des parties en Mer Orientale. Vinod Anand a par ailleurs souligné la nécessité de régler ce conflit pacifiquement estimant que cet acte exacerbait la tension dans la région.

La presse internationale dénonce l’agression chinoise

L’installation illégale de la plate-forme de forage pétrolier dans la zone économique exclusive du Vietnam fait aussi couler beaucoup d’encre en Allemagne et en Egypte. Les principaux journaux allemands parus lundi se sont déclarés opposés aux agissements de la Chine. De l’avis du docteur Gerhard Will, expert de l'Asie du Sud-Est à la Fondation de sciences politiques (SWP) de l'Allemagne, la Chine a violé les règles de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 et la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC) signée par les pays membres de l'ASEAN et la Chine. Il a affirmé qu’en agissant de la sorte, la Chine ne visait pas à explorer ou exploiter le pétrole mais bel et bien à concrétiser autoritairement sa revendication de souveraineté sur cette zone maritime du Vietnam, exprimant ainsi une politique brutale à travers des actes comme l'occupation des îles, le renforcement militaire... « Une escalade de la tension n’est pas souhaitée par les pays du Sud-Est asiatique. Elle ne sert pas non plus les intérêts à long terme de la Chine », a-t-il conclu.

Plusieurs journaux égyptiens importants ont  publié des articles protestant contre cet acte. « L’installation par la Chine de la plate-forme de forage Haiyang 981 dans la zone économique exclusive du Vietnam est un acte provocateur causant l’instabilité de la sécurité régionale. Toutes les parties devraient garder leur calme », peut-on lire sur le site web en arabe du canal égyptien Aljazeera.

Commentaires

Autres