(VOVworld) - Le Vietnam est un pays pluriethnique de 87 millions d’habitants. 54 ethnies y cohabitent harmonieusement : 53 ethnies dites « minoritaires », et une ethnie principale, les Kinh, qui à eux seuls représentent 90% de la population. Alors, où les trouve-t-on, ces Kinh ? Eh bien dans les régions basses et les plaines côtières : des régions ou les culture est aussi intensive que la densité de population est forte.
Photo d'illustration - Les Kinh
Au fil des siècles, les ethnies vietnamiennes ont toujours fait bloc lorsqu’il s’agissait de lutter contre l’envahisseur. « La nation vietnamienne est une et indivisible », auraient-elles pu s’écrier ! Mais aussi indivisible soit-elle, cette nation est bel et bien composée de plusieurs ethnies, chacune ayant une langue et une culture qui lui est propre. Les Kinh ou encore les Viet, parlent le vietnamien, une langue appartenant à la famille austro-asiatique. Le professeur Bui Xuan Dinh, de l’Institut des sciences sociales du Vietnam : "Les Kinh, ou les Viet, font partie du groupe Lac Viet. Celui-ci appartient au grand bloc Bach Viet, lequel se compose de plusieurs ethnies. Chaque groupe possède son propre territoire. Les ancêtres des Kinh ont été à l’origine de diverses cultures : Phung Nguyên, Go Mun, Dong Dau ou encore Dong Son. Ils pratiquaient essentiellement la riziculture inondée et l’artisanat, comme en témoigne par exemple les tambours de bronze de Dong Son."
Au départ, les Kinh demeuraient principalement dans les régions septentrionales et les deltas du Nord. Puis, à partir du 11ème siècle, ils ont entamé une expansion progressive qui les a d’abord poussés vers le Centre, puis vers le Sud, toujours à la recherche de nouvelles terres à défricher. A l’orée du 20ème siècle, lorsque les français ont commencé à implanter de grands centres urbains dans le Nord-Ouest et sur les Hauts-Plateaux du Centre, ils ont été nombreux à y affluer.
Les outils agricoles des Kinh
Très vite, où qu’ils soient, les Kinh s’adaptent aux mœurs et aux coutumes locales. Pas étonnant, dès lors, qu’ils réussissent à cohabiter aussi harmonieusement avec des monorités ethniques auxquelles ils apportent leur savoir-faire. Bui Xuan Dinh : "Les Kinh forment un seul bloc. Lorsqu’ils parcourent de nouvelles régions, ils doivent forcément s’adapter le plus vite possible. Mais ils ont ce don particulier de savoir associer leur savoir-faire à celui des autochtones pour créer par la suite une nouvelle culture. Dans les régions du Nord-Est, par exemple, les Kinh vivent toujours de la riziculture. Mais étant donné que ce sont des régions montagneuses, des régions aux conditions climatiques particulières, ils adoptent les techniques locales."
Influencés par le confucianisme et le taoisme, les Kinh pratiquent le culte des ancêtres. Beaucoup d’entre eux sont par ailleurs bouddhistes, ou catholiques.
Chez les Kinh, l'homme est considéré comme étant le chef de la famille. Dans une fratrie, le fils aîné a le devoir de pratiquer le culte de ses grands-parents et de ses parents, si ceux-ci ne sont plus de ce monde.
La culture des Kinh se transmet essentiellement par l'oral - elle comprend un très important florilège de contes, de légendes, de proverbes et de chansons folkloriques -, ou par écrit. Mais les fêtes occupent aussi une place importante dans la tradition.
Les Kinh font de la poterie depuis très longtemps. Ils pratiquent aussi l’élevage. Mais ce sont avant tout des riziculteurs dans l’âme ! Il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire à ce sujet. Alors c’est ce que nous allons faire la semaine prochaine. Soyez présents au rendez-vous !