Bruxelles: l’avenir de l’Europe en débat

(VOVworld) - Au lendemain du Brexit et à la veille du sommet du 25 mars prochain, à l’occasion duquel sera célébré le 60ème anniversaire du traité de Rome, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne -Royaume-Uni excepté- étaient réunis le 10 mars à Bruxelles pour adopter une déclaration sur l’avenir de l’Europe. Ils ont finalement choisi de faire de l’unité du bloc une priorité pour surmonter l’épreuve du Brexit, malgré de profondes divergences, notamment sur le scénario d’une Europe «à plusieurs vitesses».

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Le besoin d'unité l'a finalement emporté. Après 48 heures d'échanges musclés sur l'opportunité d'une Europe « à plusieurs vitesses » prônée par la France et l'Allemagne mais rejetée par les pays de l'Est, c’est la sagesse qui a eu le dernier mot. A noter toutefois qu’aucune déclaration commune sur l’avenir du Vieux continent n’a été publiée à l’issue de ce sommet de Bruxelles. 

Une Europe « à plusieurs vitesses »

Ce scénario d’une Europe « à plusieurs vitesses » avait déjà été proposée par la Commission européenne dans son livre blanc sur le futur de l’Europe. L’institution avait alors expliqué noir sur blanc que tous les États ne voulaient pas avancer dans les mêmes directions sur le chemin de l'intégration et que la sortie du Royaume-Uni était un bon moment pour la mise en place d’une nouvelle vision sur l’avenir de l’Europe. Ce projet devait donc permettre à certains Etats membres de progresser plus rapidement que d’autres.

Lors d'un mini-sommet réuni à Versailles, destiné à relancer le projet européen, la France et l'Allemagne, épaulées par l'Italie et l'Espagne avaient apporté leur soutien à cette idée.  «La devise est que nous sommes unis, mais unis dans la diversité», avait alors déclaré la chancelière allemande Angela Merkel.  «L’unité n’est pas l’uniformité», avait de son côté souligné le président français François Hollande, qui avait estimé que certains pays pouvaient aller plus vite et plus loin que les autres dans des domaines tels que la défense, la zone euro, l’harmonisation fiscale et sociale.  

On a alors assisté à une véritable levée de boucliers de la part de pays de l’Est comme la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie et la Pologne, leur principale crainte étant que ceux qui refuseraient de participer à des «coopérations renforcées» se retrouvent alors relégués dans le processus décisionnel, au risque de devenir à terme des «pays de seconde zone». Pour eux, cette Europe « à plusieurs vitesses » creuserait les écarts entre Etats membres tant sur le plan économique que sur le plan politique. Elle pourrait même être discriminatoire et conduire à l'exclusion de certains pays, malgré eux, des politiques communes. « Nous n’accepterons jamais de parler d’une Europe à plusieurs vitesses », a ainsi prévenu la Première ministre polonaise Beata Szydlo, estimant que cela «compromettrait l’intégrité» de l’UE.

L’unité  avant tout

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Face à ces divisions internes, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s’est empressé d’assurer que ce scénario n’instaurait pas « un nouveau rideau de fer entre l’Est et l’Ouest». Il a aussi affirmé que l’Europe n’envisageait pas de changer les traités existants car « la soit-disante Europe à plusieurs vitesses » existe déjà et pas seulement en ce qui concerne la zone euro ou l’espace Schengen, deux réalisations majeures de l’UE auxquelles ne participent pas tous les 28 Etats membres.

Le président du Conseil européen Donald Tusk a pour sa part déclaré que l’unité devait rester la priorité après le Brexit.    

L’avenir de l’Europe reste en débat. Mais la nécessité de faire bloc, elle, ne doit pas faire débat. Le devenir de la zone euro et la crise migratoire sont déjà assez de fissures…     



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