(VOVWORLD) - La CEDEAO a émis lundi un communiqué dans lequel elle exprime sa stupéfaction et sa condamnation à la suite de l’annonce des auteurs du coup d’État au Niger de poursuite en justice le président déchu, Mohamed Bazoum, pour haute trahison et atteinte à la sécurité de l'État.
«La CEDEAO condamne cette démarche qui constitue une nouvelle forme de provocation et contredit la volonté prêtée aux autorités militaires de la République du Niger de rétablir l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques», lit-on dans son communiqué publié ce lundi. La CEDEAO réaffirme aussi que Mohamed Bazoum demeure le Président démocratiquement élu de la République du Niger, reconnu tant par l’organisation régionale que par la communauté internationale. L’organisation régionale condamne également la détention illégale du Président déchu et appelle à sa «libération immédiate» ainsi qu’à son «rétablissement dans ses fonctions».
Le Nigeria, qui assure la présidence de la CEDEAO, a déclaré que son armée s’était préparée pour un scénario d'intervention militaire au Niger. Plus tôt, un certain nombre de pays d'Afrique de l'Ouest avaient également confirmé qu'ils enverraient des troupes pour participer au plan d'intervention militaire potentielle de la CEDEAO au Niger. Cependant, deux États membres importants de la CEDEAO, l'Algérie et la République du Tchad, ont déclaré leur opposition et leur non-participation à toute intervention militaire au Niger. En particulier, les deux pays suspendus de l'adhésion à la CEDEAO, le Mali et le Burkina Faso, ont même déclaré que toute intervention au Niger est une déclaration de guerre contre ces deux pays.
Le Premier ministre par intérim nommé par la junte, Ali Mahaman Lamine Zeine, a déclaré lundi que le Niger allait surmonter toutes les sanctions infligées par la CEDEAO à son encontre après le coup d’état militaire le 26 juillet, tout en soulignant l’importance de la relation entre le Niger et le Nigeria.