(VOVWORLD) - Le 8 mars 2018 aura été une journée historique. Onze pays
des deux rives du Pacifique ont signé, à Santiago du Chili, l’accord du
Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP), donnant ainsi un
coup d’accélérateur au développement de l’Asie-Pacifique, qui s’affirme déjà
comme la région la plus dynamique au monde. A cette occasion, la Voix du
Vietnam a interrogé le ministre de la Revitalisation économique du Japon,
Toshimitsu Motegi, l’un des architectes de ce traité, qui a tout d’abord tenu à
expliquer en quoi consiste le CPTPP.
Onze pays
des deux rives du Pacifique ont signé, à Santiago du Chili, l’accord du
Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) - Photo AFP/TTXVN
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T.Motegi: Si nous avons pu signer cet accord, c’est en
partie grâce à une collaboration étroite entre le Japon et le Vietnam, avec une
mention particulière pour son ministre de l’Industrie et du Commerce, Tran Tuan
Anh. Vous savez sans doute que le 23 janvier 2017, le gouvernement américain a
décidé de quitter le TPP (Partenariat transpacifique). Les onze pays restants
se sont entendus pour poursuivre leurs négociations. Un an après, jour pour
jour, le 23 janvier 2018, le programme principal du CPTPP était adopté à Tokyo.
Et le 8 mars 2018, l’accord a donc été signé. Mais revenons un peu en arrière.
En fait, en novembre 2017, les pays participants avaient déjà convenu de
l’essentiel du futur accord. De leur côté, le Vietnam et le Japon ont aplani de
nombreuses difficultés pour accélérer le processus de négociation. Je tiens
d’ailleurs à exprimer encore une fois ma reconnaissance au Vietnam dont la coopération
a été exemplaire à plus d’un titre.
Un mot maintenant sur le CPTPP. C’est un accord totalement
différent des accords bilatéraux de libre-échange. Les adhérents collaborent
par le biais d’une connexion économique dans le but de promouvoir, outre le
commerce et l’investissement, la création de chaînes de valeurs internationales
susceptibles de fournir des produits et des services inédits. Je crois que des
pays comme le Vietnam pourront ainsi tirer un grand profit des ressources à
l’intérieur comme à l’extérieur de la région Asie-Pacifique, augmenter leurs
volumes commerciaux, attirer plus d’investissements et trouver de nouveaux
débouchés.
VOV: Certains prétendent qu’un CPTPP sans les Etats-Unis n’a
plus beaucoup de sens, qu’en pensez-vous ?
T.Motegi: Le TPP 11, autrement dit le TPP sans les
Etats-Unis, représente quand même 13% du PIB mondial, soit 10.000 milliards de
dollars, 15% de la valeur des échanges commerciaux du monde, soit 5000
milliards de dollars. Cet accord a créé le plus grand marché au monde, une
porte d’entrée vers l’Asie-Pacifique, une région au développement vigoureux. Il
instaure également de nouveaux cadres pour la coopération commerciale. Grâce au
TPP 11, la coopération dans et en dehors de la région, entre les pays membres
et entre ceux-ci et d’autres pays ou d’autres régions, s’accroîtra. Dans ce
processus, si un nouveau pays accepte les exigences et les dispositions de cet
accord, il pourra demander à y adhérer et le TPP 11 pourrait alors s’élargir.
VOV: En tant que grande puissance économique au sein du
CPTPP, que fera le Japon?
T.Motegi: En novembre dernier, dans le cadre du Sommet de
l’APEC à Danang, le Japon et le Vietnam ont conjointement publié une
déclaration présidentielle. Les onze pays du CPTPP en ont discuté, sont parvenus
à des ententes importantes préalables à la signature de cet accord. Durant tout
ce processus, le Japon a joué un rôle central et nous en sommes très fiers.
Nous remercions le Vietnam pour sa collaboration efficace. Les onze pays
membres doivent désormais s’associer pour lever les derniers obstacles à
l’entrée en vigueur de l’accord. Le Japon continuera de coordonner, d’orienter
et d’associer les autres membres. Nous partageons le même objectif, que le
CPTPP entre en vigueur le plus rapidement possible.