(VOVWORLD) - La détente spectaculaire de 2018 augurait une belle année 2019 pour la péninsule coréenne. Malheureusement, on en est resté là. Aucun progrès n’aura été enregistré en 2019, les dirigeants américain et nord-coréen ayant continué de souffler le chaud et le froid, entre menaces et ouverture aux négociations.
C’est toujours l’impasse. La paix et la dénucléarisation attendront.
L’échec du sommet de Hanoi suivi de nouveaux tirs
Huit mois après la première rencontre historique de Singapour, tous les observateurs s’attendaient à de nouveaux progrès. Ils en ont été pour leurs frais. Le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un se sont séparés, le 28 février à Hanoï, sans être parvenu à un accord. Lors d’une conférence de presse convoquée dans la nuit, le chef de la diplomatie nord-coréenne avait alors imputé l’échec du sommet à Washington et prévenu qu’il n'y aurait pas de meilleure offre.
Si les négociations en sont donc au point mort, Pyongyang a procédé à plusieurs tirs de missiles, seulement deux mois après le sommet de Hanoi. Il n’en fallait pas davantage pour relancer les rumeurs selon lesquelles la République populaire démocratique de Corée ne comptait pas renoncer à ses ambitions nucléaires. Il faut dire que Pyongyang a même suspendu tous ses projets de coopération avec la République de Corée, l’accusant de réactiver les politiques «hostiles» à son égard.
Peu d’espoirs de retour aux négociations
Le 30 juin, les deux dirigeants s’étaient de nouveau rencontrés dans la zone démilitarisée qui sépare la péninsule depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953). La rencontre avait débouché sur la décision de relancer les discussions. Donald Trump et Kim Jong-un avaient ensuite échangés des lettres, chacun faisant assaut de bonne volonté. En principe, les discussions auraient pu reprendre en octobre, en Suède, mais il n’en a rien été.
Désireux de faire pression sur Washington, Kim Jong-un a multiplié des tirs de projectiles au cours des deux derniers mois. La RPDC a fait savoir qu'en l'absence de concessions américaines avant la fin de l'année, elle pourrait s'engager sur une «voie nouvelle», ce qui pourrait signifier la reprise des tirs de missiles intercontinentaux ou des essais nucléaires. Les États-Unis l’ont mis en garde contre une éventuelle intervention militaire et renforcé leur présence militaire sur la péninsule.
Une crise non résolue
La dénucléarisation reste donc le point d’achoppement des négociations entre les deux parties. Si les États-Unis demandent à la RPDC de s’engager rapidement dans un processus de démantèlement complet, vérifiable et irréversible de son programme nucléaire, Pyongyang réclame une levée graduelle de sanctions économiques en fonction de ses efforts de dénucléarisation.
Malgré l’alternance entre périodes de fortes tensions et périodes de rapprochement, d’affrontements et de négociations, ni la crise nucléaire ni la crise des relations intercoréennes et des relations entre Pyongyang et Washington n’ont pu être résolues durablement. Le 16 décembre, l'Académie nationale des sciences de la défense de la République de Corée a fait savoir que la RPDC devrait reprendre ses essais nucléaires ou de missile balistique intercontinental en 2020, faute de concessions de la part des États-Unis.