(VOVWORLD) - Pour la première fois depuis sa réélection
pour un quatrième mandat, le président russe Vladimir Poutine a prononcé son
discours annuel à la nation, ce mercredi, devant le Parlement. Les dossiers
intérieurs, le développement social et économique, l’amélioration de l’État et
le bien-être de la population notamment, ont ponctué son intervention, alors
que les sanctions américaines et européennes pèsent lourdement sur l’économie
et la vie des Russes. Mais l’hôte du Kremlin a également évoqué la coopération
internationale.
Le président russe Vladimir Poutine - Photot AFP/TTXVN
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Les politiques intérieures
Vladimir Poutine a entamé son discours par la
situation sociale de la Russie, où la pauvreté est de plus en plus
préoccupante. Il a promis aux Russes une amélioration de leur niveau de vie
« dès cette année ». Le chef de l’État russe a annoncé des mesures de
soutien plus exhaustives en faveur des familles pour favoriser le taux de
natalité, qui reste un grand défi pour la Russie. Un « contrat social »
pourrait être mis en place d’ici cinq ans pour soutenir neuf millions de
personnes dans le besoin. L’objectif est d’alléger le fardeau fiscal pour les
familles qui ont des enfants.
Le président russe a aussi pensé au
développement des régions rurales. Une enveloppe de 260 millions de dollars,
destinée à reconstruire et restaurer les maisons culturelles, l’envoi de
médecins et d’enseignants vers les campagnes… Autant de mesures qui devraient
bientôt être mises en place…
Par ailleurs, la numérisation des écoles
devrait se poursuivre pour que fin 2021, toutes les écoles russes disposent non
seulement d’Internet, mais d’une connexion haut débit. Le président russe a
également proposé de débloquer 151 milliards de dollars pour poursuivre la
lutte contre le cancer.
Côté économie, Vladimir Poutine a demandé à ce
qu’il y ait une croissance de 3% en 2021, insistant sur quatre grands
objectifs, à savoir le renforcement de la productivité et de l’exportation des
produits transformés ; l’amélioration de l’environnement d’affaires ;
la levée des barrières économiques ; et enfin, la formation de ressources
humaines de haut niveau.
Il a aussi fait le vœu de faire de son pays,
d’ici 2025, un leader dans les domaines technologiques, et notamment dans celui
de la technologie génétique et l’informatique.
Les politiques étrangères
Moscou laisse toujours la porte ouverte au
dialogue et à la coopération, a déclaré Vladimir Poutine en insistant sur le
principe d’égalité et de respect réciproque. Les relations avec la Biélorussie
et l’Ukraine, deux voisins importants de la Russie, constituent la priorité
majeure du président russe, à côté des partenariats avec la Chine, l’Inde et le
Japon. Moscou essaiera toutes les voies possibles pour signer un accord de paix
avec Tokyo, a rassuré le patron du Kremlin, qui a aussi souhaité normaliser les
échanges politiques et économiques avec l’Union européenne.
Mais le plus grand enjeu du moment réside dans
les tensions avec les États-Unis, eu égard à la dénonciation par ceux-ci du
Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire duquel les deux
puissances militaires sont signataires. Moscou ne cherche pas la confrontation,
mais plutôt une relation équitable, amicale et complète avec Washington, a
estimé Vladimir Poutine.
En fin de compte, la pauvreté, le ralentissement
économique et l’escalade de tension avec l’Occident constituent les plus grands
enjeux du quatrième mandat de Vladimir Poutine, qui durera jusqu’en 2024. Mais
grâce aux mesures annoncées dans cette allocution du 20 février, la Russie
pourrait renouer avec le développement et consolider son rôle prépondérant sur
la scène internationale.