Suite à l'attentat suicide contre la mosquée chiite de Kunduz, en Afghanistan le 8 octobre. Photo: AFP/ TTXVN

Soucieux de rompre son isolement, le nouveau régime afghan cherche à obtenir la reconnaissance de la communauté internationale tandis que cette dernière cherche à prévenir un effondrement du pays et une catastrophe humanitaire. 

Les talibans cherchent à rompre leur isolement

Après les discussions avec les responsables américains et la rencontre avec le haut représentant du Premier ministre britannique Boris Johnson en Afghanistan le 5 octobre dernier, les dirigeants talibans doivent rencontrer ce mardi à Doha des responsables de l’Union européenne. Auparavant, ils avaient participé aux réceptions des aides humanitaires du Qatar, de la Chine, des Émirats arabes unis, du Pakistan et de l’Ouzbékistan à l’aéroport international Hamid Karzai, à Kaboul. Les talibans ont également participé le 13 septembre dernier à une réunion de l’ONU sur le renforcement des aides humanitaires à l’Afghanistan.

Toutes ces manœuvres diplomatiques ne visent qu’à rompre l’isolement du nouveau régime afghan et à obtenir l’aide internationale indispensable à sa propre survie et à celle de son peuple, affirment  les experts régionaux et occidentaux.

Maintenir la pression et les dialogues

Amir Khan Muttaqi, ministre des Affaires étrangères par intérim de la nouvelle administration afghane. Photo: Karim Jaafar/AFP

A Doha, les responsables américains et les talibans ont discuté des problèmes de sécurité, de terrorisme, de la sécurité de voyage des citoyens américains, des autres ressortissants étrangers et des Afghans, des droits humains, et plus particulièrement de la participation des femmes et des filles dans la société afghane. Si les échanges ont été francs et professionnels, les responsables américains ont néanmoins réaffirmé aux talibans qu’ils seraient jugés sur leurs actions et non sur leurs paroles et rappelé que cette rencontre ne visait ni à leur offrir une reconnaissance ni à leur conférer une quelconque légitimité.

L’objectif de la communauté internationale est de prévenir une catastrophe humanitaire. Ce mardi 12 octobre, les pays du G20 se réunissent pour réfléchir aux moyens d’aider les 11 millions d'Afghans qui ont besoin d'une aide humanitaire d’urgence.

Si la communauté internationale se doit de secourir les millions d'Afghans confrontés à une crise alimentaire,  il appartient au nouveau pouvoir islamiste de construire une société stable et progressiste. Renoncer à la violence, réconcilier les communautés du pays, respecter les droits de son peuple sont la triade indispensable pour y parvenir.